22 novembre 2024
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Ukraine : « Les Russes jettent leurs hommes comme des bûches dans le feu »

Soldats ukrainiens

C’est un témoin direct des méthodes de combat russes, notamment celle du groupe paramilitaire Wagner. Andrii, membre d’une unité de reconnaissance de l’armée ukrainienne, raconte à nos envoyés spéciaux la violence des combats autour de Bakhmout, dans le Donbass.

Avant l’interview, une vérification s’impose : « Commandant, je dis quoi ? Que je suis chef d’un groupe de reconnaissance ? Désolé, je demande parce qu’on ne sait jamais ce qui est secret et ce qui ne l’est pas. »

Avant Bakhmout, Andrii était sur le front sud, à Kherson. « Là-bas, on avait, en face, des forces régulières et les commandants essayaient de préserver leurs hommes. Ils ne les balançaient pas comme des bûches au feu. Ici, ils les jettent à la mort. Les soldats eux-mêmes savent qu’ils vont mourir. Simplement, ils ne savent pas si ce sera d’une balle ukrainienne, ou de celle des Russes qu’ils ont dans leur dos, et qui les empêchent de revenir. »

 « Ils marchent sur les corps de leurs camarades »

Lui et ses hommes vont au-devant de l’ennemi. En première ligne pour voir désormais à l’œuvre les centaines de soldats russes lancés par le groupe Wagner et largement recrutés dans les prisons.

« C’est comme dans ce film, War Z, ou World War Z, je ne sais plus. Les zombies font la guerre. C’est exactement pareil. Ils marchent sur les corps de leurs camarades. C’est vraiment… intéressant. Pour moi, ils prennent des drogues. Ce n’est pas de l’alcool, c’est différent. Parce qu’ils ne ressentent pas la peur. Ils se moquent d’être tués. Ils s’effondrent seulement quand ils ne peuvent plus du tout marcher

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« On va gagner, c’est sûr. Reste à savoir à quel prix. »

Après des mois soumis à ce harcèlement, on demande au jeune homme comment il se sent. Même si tout se lit sur son visage. « Fatigué. Fatigué. Je veux dire, comme tout le monde ici. C’est assez dur. Que faire ? On est très motivés. Il faut tenir. On va gagner, c’est sûr. Reste à savoir à quel prix. Combien de gens devront mourir ? Mais je n’ai aucun doute sur la victoire très prochaine. Peut-être pas ce mois, ni le suivant, mais bientôt. »

Les Ukrainiens, conscients de ne pouvoir lancer tant d’hommes à la mort, réclament plus d’équipements, des blindés, de l’artillerie et, pour le groupe d’Andrii, davantage de drones de reconnaissance.

RFI

 

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