Le chantier du nouveau complexe sportif de Tizi-Ouzou (stade 50.000 places) a fait l’objet, dans matinée du mercredi 15 février 2023, d’une visite d’inspection d’une délégation de l’APW constituée des membres de la commission aménagement du territoire et transport. Un constat affligeant : l’absence de tamazight.
Les élus qui ont visité les différents compartiments que compte ce complexe, en présence du directeur de wilaya des équipements publics (DEP), des représentants des bureaux d’études et des entreprises engagées sur ce site, ont pu constater l’intensification des efforts pour la livraison prochaine du projet.
Si l’installation des équipements de dernière technologie, notamment du réseau internet a accusé du retard, les élus APW ont été frappés par l’absence de la langue amazighe dans les différents supports de signalisation de ce nouveau complexe.
Un aspect qu’ils n’ont pas manqué de signaler aux responsables du projet en insistant sur la nécessité de sa prise en charge.
Simple oubli ou énième manifestation de mépris du pouvoir à l’égard d’une langue parlée par des millions d’algériens.
Si l’abandon progressif du français, en dépit du bon sens et de l’ancrage social de cette langue, au profit de l’anglais constitue la bannière du patriotisme linguistique ostentatoire prôné par la « nouvelle Algérie », le sort réservé à tamazight est loin d’être enviable.
Elle reste toujours sous le coup d’un ostracisme pur et dur au niveau des institutions de l’État algérien malgré son inscription comme langue nationale et officielle dans la constitution au même titre que l’arabe. Il y a lieu de rappeler que depuis que l’ancien chef d’Etat-major Ahmed Gaïd Salah avait un temps le destin entre les mains, tamazight est la cible d’un démantèlement dans les espaces publics.
Tamazight est superbement ignorée par la majorité des départements ministériels et leurs démembrements administratifs au niveau des wilayas. L’arabe et l’anglais sont les seules qui apparaissent dans l’en-tête des documents et des correspondances administratives officielles.
A l’exception de Bejaia et de Tizi-Ouzou, tamazight est quasiment invisible dans l’espace public et l’environnement et sur les plaques de signalisation routières du pays.
Samia Naït Iqbal