22 novembre 2024
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Le chanteur Karim Tizouiar n’est plus

Karim Tiziouar

Le chanteur et compositeur Karim Tizouiar est décédé dimanche à l’âge de 60 ans des suites d’une longue maladie.

Le décès de l’artiste a été annoncé  par sa fille dans un message poignant publié  dans la page Facebook officielle de son père. Il a fait partie du  groupe Agraw composé des chanteurs Takfarinas et Boudjemâa Semouni et contribua à plusieurs succès du groupe.

« C’est avec une grande douleur que je vous annonce le décès de mon père, ce dimanche 28 mai matin. Dans cette immense tragédie, je tiens à vous assurer que son départ a été digne, et surtout, sans souffrance », écrit la fille éplorée du chanteur qui dit « souhaiter remercier tous ses fans pour leur soutien inconditionnel toutes ces années. Sa musique, son art, était l’essence de sa vie. Je tiens à vous partager ma gratitude pour avoir écouté et aimé ses chansons, et de ce fait, de continuer à le faire vivre à travers ses textes. J’espère de tout de tout cœur que les souvenirs joyeux que vous pourriez avoir ressenti à l’écoute de ses chansons pourront petit à petit apaiser votre chagrin. »

Elle invite tous les amis ou fans  du chanteur de respecter le deuil de la famille. « Durant ces temps difficiles, je vous prie de ne pas chercher à contacter notre famille, afin que nous puissions vivre cette période de deuil dans l’intimité. »

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« Merci infiniment pour la petite place que vous lui accordez dans votre vie, et si le cœur vous en dit, vous pouvez faire une Douâa en son honneur. Prenez bien soin de vous, et que Karim repose en paix », finira-t-elle par dire.

Né en 1963, à Alger d’une famille originaire de Beni Ksila dans la  wilaya de Béjaïa, Karim Tizouiar a débuté sa carrière très jeune. A l’âge de 21 ans, il débarque en France et fréquente le milieu artistique kabyle en quête d’une place au soleil. Une place que lui offrira  Boudjemâa Semaouni. Ce dernier, ayant découvert en lui un virtuose du mandole, lui propose d’intégrer le groupe Agraw, créé en 1982 avec le chanteur Takfarinas.  Un groupe dont il est chanteur avec le musicien Takfarinas.

Karim Tizouiar participe à la tournée qui mènera le groupe a travers  plusieurs villes de France durant l’année 1985, et c’est la même année qu’un nouvel album du groupe Agraw sort sous le titre Lexmis d Ldjemεa (jeudi et vendredi) ; il y signe deux chansons et en interprète d’autres en duo avec Boudjemâa Semouni.

C’est en 1987 qu’il entamera une carrière en solo et finira par se faire un nom et imposer son empreinte dans la scène artistique kabyle avec des textes célébrant l’amour et tout ce qui est beau, sur des mélodies sensuelles et envoûtantes.

Rassemblant un public transgénérationnel, Karim Tizouiar  signera plusieurs chansons à succès. Des titres emblématiques à  l’instar de Achehal Insher I Yetran et d’autres comme Ay Agiṭar (Oh guitare !). Le titre de l’album qui le fera connaître d’emblée sous son nom d’artiste actuel et qui connaîtra aussi un très grand succès. Il enchaîne ensuite avec d’autres albums, comme Attan Truḥ (Elle s’est mariée, 1989), Wehdi (Seul, sans elle), Susta (La quiétude et la prospérité tant espérées, 2002), Ma nettraju (La longue attente, 2004).  Il est également connu pour sa chanson Rju-yi, ou Asm’akken llan qqaren medden (Quand mes camarades se souciaient de leurs études, moi je passais mon temps à écrire partout ton nom)

Contraint par la maladie, il décide de se mettre en retrait de la scène artistique depuis  2011. Beaucoup d’artistes comme le groupe Amzik ont rendu un vibrant hommage à l’artiste trop tôt parti.

« C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le départ de Karim Tiziouar, une véritable perte pour la famille artistique kabyle. Nous exprimons nos plus sincères condoléances à toute sa famille et souhaitons que son âme repose en paix. Karim Tiziouar était un artiste que nous aimions et respections énormément. Il nous a généreusement tendu la main lors de nos rencontres, et nous garderons le souvenir d’une personne humble et d’un grand artiste. Son héritage artistique continuera d’inspirer et de toucher nos cœurs, laissant une empreinte indélébile dans le monde de la musique kabyle », écrit le groupe.
Samia Naït Iqbal

4 Commentaires

  1. Qu’il repose en paix.
    Quand je lis que le nom de sa région d’origine est « Beni Ksila », ça irrite mes sens comme le son produit en coupant un carton avec un couteau émoussé. Beni Ksila n’existe pas. Personne dans cette région la plus reculée et la moins peuplée de Kabylie ne dit jamais Beni Ksila. C’est et ça a toujours été Ath Ksila (ou Aït Ksila si on veut.)

  2. Tanemmir war tigra i wayen yak i aγ-d-teğğiṭ a Karim

    Un sacré monstre de l’art ludique kabyle ! Un pur produit de la côte ouest de Bougie, cette côte, d’où l’on est ébloui par l’apparition soudaine de la lune, une lune géante qui sort soudain de nulle part, par ces nuits estivales de tiédeur agréables qui éclaire comme par magie ce tableau naturel féerique de côte ; des montagnes de l’Akfadou et des plaines d’El-Kseur pour ne pas dire plus.

    Un compositeur de génie.
    Un parolier et ciseleur de mots hors normes.
    Il fait partie des doués. « Tettunefk-as ».

    Il ne faisait que dire ce qui lui est insufflé !
    L’ange (partie du cerveau responsable de la versification) pensait, Karim parlait (faisait usage de ses organes phonatoires).
    Un auteur-compositeur de la vielle veine, celle des grands aèdes berbères.

    Si le « son » et le « style » propres sont à la base de toute ambition musicale dans les constitutions de groupes musicaux occidentaux, versés dans l’innovation, l’exploration, la nouveauté… Karim est né et venu à la musique avec son propre « style ». Une synthèse de la musique kabyle tonale, acchewwiq, Chaabi kabyle (qui sied, comme sied la bague au doigt dans le style narratif…

    Ula de nekki d aγen:

    Cfiγ zik-nni
    Asmi nettγenni
    Ikkat-ed ubeḥri
    Tiziri rrif llebḥer

    Seg taddart γer Ticci
    Seg Bgayet γer Sigli
    Seg Uẓeffun γer Tizi
    D Iεeẓẓuyen ad d-ndewwer

    Ad ifsus wakal i iqlen fell-ak
    Ad irnu ad ifsus wawal i d-wwiγ fell-ak.

    Sgunfu tura I talwit

    J’y reviendrai avec certitude sur ton œuvre.

  3. Tanemmir war tagara i wakken i aγ-d-teğğiṭ a Karim

    Un sacré monstre de l’art ludique kabyle ! Un pur produit de la côte ouest de Bougie, cette côte, d’où l’on est ébloui par l’apparition soudaine de la lune, une lune géante qui sort soudain de nulle part, par ces nuits estivales de tiédeur agréables qui éclairé comme par magie ce tableau naturel féerique de côte ; des montagnes de l’Akfadou et des plaines d’El-Kseur pour ne pas dire plus.

    Un compositeur de génie.
    Un parolier et ciseleur de mots hors normes.
    Il fait partie des doués. « Tettunefk-as ».

    Il ne faisait que dire ce qui lui est insufflé !
    L’ange (partie du cerveau responsable de la versification) pensait, Karim parlait (faisait usage de ses organes phonatoires).
    Un auteur-compositeur de la vielle veine, celle des grands aèdes berbères.

    Si le « son » et le « style » propres sont à la base de toute ambition musicale dans les constitutions de groupes musicaux occidentaux, versés dans l’innovation, l’exploration, la nouveauté… Karim est né et venu à la musique avec son propre « style ». Une synthèse de la musique kabyle tonale, acchewwiq (prélude en Ré-Maj), Chaabi kabyle (qui sied, comme sied la bague au doigt dans le style narratif…

    Ula de nekki d aγen:

    Cfiγ zik-nni
    Asmi nettγenni
    Ikkat-ed ubeḥri
    Tiziri rrif llebḥer

    Seg taddart γer Ticci
    Seg Bgayet γer Sigli
    Seg Uẓeffun γer Tizi
    D Iεeẓẓuyen ad d-ndewwer

    Ad ifsus wakal i iqlen fell-ak
    Ad irnu ad ifsus wawal i d-wwiγ fell-ak.

    Sgunfu tura I talwit

    J’y reviendrai avec certitude sur ton œuvre

  4. Tanemmir war tigra i wayen yak i aγ-d-teğğiṭ a Karim

    Un sacré monstre de l’art ludique kabyle ! Un pur produit de la côte ouest de Bougie, cette côte, d’où l’on est ébloui par l’apparition soudaine de la lune, une lune géante qui sort soudain de nulle part, par ces nuits estivales de tiédeur agréables qui éclairé comme par magie ce tableau naturel féerique de côte ; des montagnes de l’Akfadou et des plaines d’El-Kseur pour ne pas dire plus.

    Un compositeur de génie.
    Un parolier et ciseleur de mots hors normes.
    Il fait partie des doués. « Tettunefk-as ».

    Il ne faisait que dire ce qui lui est insufflé !
    L’ange (partie du cerveau responsable de la versification) pensait, Karim parlait (faisait usage de ses organes phonatoires).
    Un auteur-compositeur de la vielle veine, celle des grands aèdes berbères.

    Si le « son » et le « style » propres sont à la base de toute ambition musicale dans les constitutions de groupes musicaux occidentaux, versés dans l’innovation, l’exploration, la nouveauté… Karim est né et venu à la musique avec son propre « style ». Une synthèse de la musique kabyle tonale, acchewwiq (prélude en Ré-Maj), Chaabi kabyle (qui sied, comme sied la bague au doigt dans le style narratif…

    Ula de nekki d aγen:

    Cfiγ zik-nni
    Asmi nettγenni
    Ikkat-ed ubeḥri
    Tiziri rrif llebḥer

    Seg taddart γer Ticci
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    Ad ifsus wakal i iqlen fell-ak
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    J’y reviendrai avec certitude sur ton œuvre

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