Le joueur de l’équipe de France, Kylian Mbappé, originaire des quartiers populaires de la Seine-Saint-Denis, est connu pour s’exprimer de temps en temps sur les réseaux sociaux. Cette fois-ci, il a réagi vivement à l’actualité suite à la tragique mort de Nael, un jeune adolescent de 17 ans lors d’un contrôle routier impliquant deux policiers. Sa phrase percutante publiée sur son compte Twitter, « J’ai mal à ma France », a rapidement suscité une large diffusion sur les réseaux sociaux et a été abondamment relayée par les grands médias.
Cette déclaration, à la fois émouvante et saisissante, exprime de manière poignante le sentiment d’impuissance et de dégoût ressenti par de nombreux jeunes Français issus de l’immigration. Depuis longtemps, ils font face à une réalité marquée par l’injustice et la discrimination de la part de l’État français. La mort de Nahel ne représente qu’un déclencheur parmi d’autres d’un malaise plus profond qui traverse notre société. Les souffrances vécues par ces jeunes révèlent les problèmes auxquels la France dans son ensemble est confrontée.
L’affaire de Nahel n’est que la goutte qui fait déborder le vase. Elle s’ajoute à la longue liste des injustices vécues par les jeunes des quartiers depuis de nombreuses années, que nous n’avons de cesse de réclamer. Avec l’avènement des réseaux sociaux et l’utilisation croissante des téléphones portables, ces injustices sont de plus en plus mises en lumière à travers des vidéos montrant des arrestations violentes, des provocations répétées et des insultes proférées par certains agents lors de simples contrôles.
Des images, choquantes abondamment, largement partagées en ligne, témoignent de l’impunité apparente dont bénéficient certains membres des forces de l’ordre. Il est souvent constaté que la police des polices et la justice rencontrent des difficultés à réagir et à sanctionner pleinement les fonctionnaires de police impliqués. Cependant, il est malheureusement constaté que lorsque l’affaire concerne un jeune d’origine étrangère, les sanctions sont souvent appliquées de manière rapide et sévère. Cette disparité dans le traitement des affaires soulève des questions de discrimination et de justice inéquitable, remettant en cause l’égalité de traitement devant la loi.
L’accession de Nicolas Sarkozy à la présidence de la France en 2007 a marqué le début de controverses récurrentes concernant les jeunes des quartiers. Sa célèbre déclaration lorsqu’il s’adressait à une habitante sur une dalle à Argenteuil, « on va nettoyer au Karcher la cité », a été le point de départ de la radicalisation progressive du discours politiques et médiatiques relatifs à ces quartiers populaires.
Depuis lors, de nombreux débats ont émergé autour de sujets tels que le port du voile, le burkini, la viande halal, les supermarchés halal, le séparatisme, les islamo-gauchistes, les joueurs de football ne jeûnant pas pendant le Ramadan, ainsi que la place de l’islam dans la République. Plus récemment, la polémique entourant l’abaya a également suscité des débats animés.
Cette attention médiatique portée à des sujets superficiels néglige complètement les véritables défis auxquels les jeunes font face au quotidien. Au contraire, elle contribue à renforcer les mentalités et les comportements racistes et xénophobes chez certains citoyens français. Cela est alimenté par la diffusion constante de discours négatifs à l’égard des jeunes issus des quartiers vulnérables. Il est intéressant de noter que de nombreuses études ont mis en évidence un soutien accru des partis d’extrême droite de la part des habitants des zones rurales, où les populations d’origine étrangère sont souvent peu présentes, voire inexistantes.
Les stéréotypes et les préjugés qui imprègnent leur vie quotidienne sont bien plus préoccupants que les interminables débats sur des sujets qui ne font qu’accroître leur marginalisation. Ces derniers sont confrontés à des contrôles au faciès, à des discriminations dans l’emploi et le logement, au chômage et à l’inégalité des chances, autant de problèmes largement négligés.
La mort tragique de Nahel était malheureusement prévisible, et il est heureux que la vidéo ait été diffusée pour mettre en lumière les responsabilités du policier. Cependant, combien de Nahel ont été soumis à des contrôles, humiliations et emprisonnements sans être filmés, sans qu’aucune vidéo ne vienne témoigner de leur sort ? Combien de mises en scène ont été montées de toutes pièces pour emprisonner des jeunes innocents ?
Le gouvernement porte en effet une lourde responsabilité dans cette situation, et il est inadmissible que nous continuions à constater des cas d’impunité et de racisme au sein des forces de l’ordre et parfois même au sein des institutions de l’État. Il est compréhensible que les enfants français de diverses origines puissent avoir du mal à conserver leur confiance en un système qui les marginalise et les opprime quotidiennement.
Il est essentiel que le gouvernement prenne des mesures concrètes pour remédier à cette situation. Cela implique de mettre en place des mécanismes de responsabilité et de transparence au sein des forces de l’ordre afin de garantir que les abus et les actes racistes soient dûment enquêtés et sanctionnés. Il est également important de promouvoir une formation approfondie et continue pour les agents des forces de l’ordre, axée sur la lutte contre les discriminations, le respect des droits humains et la promotion de l’égalité.
Il est nécessaire de mettre en place ces actions de manière proactive et systématique, afin de restaurer la confiance et de garantir l’égalité de traitement pour tous les citoyens français, indépendamment de leur origine. Seul un engagement fort et continu pour lutter contre le racisme et la discrimination peut permettre de créer un système juste et équitable pour tous les enfants de la nation.
En attendant l’arrivée du messie, les jeunes français issus des quartiers populaires continuent malheureusement de subir des épreuves et des confrontations avec les forces de l’ordre et les institutions de l’Etat, tout en entendant le slogan de la République française : liberté, égalité, fraternité !
Nabil Mati
L’École des Hautes Études des Sciences Sociales de Paris (EHESS)
Sur le plan analytique,methodologique , académique rien à ajouter sur ce point de vue. Sauf sur les solutions proposées, qui sonnent comme des prières au Bon Dieu. Aussi il me fallait prendre cette lumineuse contribution par la queue , au risque de me morde la mienne, pour trouver à y redire.
Si un gros mot m’était permis j’aurais dit que la situation faite aux enfants d’immigrés est consubstantielle, hachakoum. L’Auteur laisse comprendre que ce n’est qu’à cause de leurs origines que les enfants d’immigrés sont discriminés. Il élude le fait que quand le Grand-capital avait besoin de bras , il allait chercher leurs parents à domicile, dans leurs pays d’origine. Il s’accommodait bien bien du fait qu’ils ne sachent pas un mot de français qui leur était d’ailleurs d’aucune utilité pour les tâches de bêtes de somme auxquelles le Grand-Capital les destinait.
Et pire que tout cela, quand les coût de producti augmentaient le Grand-Capital faisait l’inverse , il délocalisait le travail dans les pays où la main-d’oeuvre était bon marché. Il faut être dupe pour croire que le phénomène va s’inverser avec les velléités de relocalisation.
Aujourd’hui , ces tâches ont pratiquement disparue, et ces jeunes n’ont pas l’esprit sacrificiel et fataliste de leurs parents pour reprendre les taches ingrates usantes et peu valorisantes qu’ils occupaient. Or l’auteur, à travers ses recommandations ,laisse croire que malgré le besoin ces enfants d’immigrés, sont discriminés.
Et il va même plus loin dans son angélisme : il voudrait faire croire que c’est par humanisme que le Grand-Capital crée des emplois , il ne s’y prendrait pas autrement.
Non, je ne suis pas pessimiste, je suis désespéré !
Comme je le redoutais je n’ai pas fait que me mordre la queue, je me la suis carrément coupée en ratant mon pokié-loké et je ne voudrais ma risquer plus.
Je ne dis pas qu’il n’y a pas de racisme en France , ou qu’avant lesimmigrés n’était pas ostracisés. Je dis que racisme ou pas, quand il a besoin de main-d’oeuvre le Grand-Capital, ne s’embarrase pas de ce genre de scrupules.
3 millions de chômeurs et environ 2 millions au RSA ! En France, de nombreux secteurs sont en manque criant de main d’œuvre !
L’agriculture, maraîchage, vignes … vont chercher des polonais et des # marocains # ! En général, comme en Algérie, les algeriens repoussent le travail agricole !
La restauration, l’hôtellerie, … des Tunisiens ont été recrutés !
Les métiers du bâtiment sont en manque de personnel : de nombreux employés venus des pays de l’Est, Tunisiens, Égyptiens, Turcs, kurdes y sont employés !
A travers cette situation de manque de personnel dans beaucoup de secteurs, le racisme et la discrimination ne me paraîssent pas être pertinents !
A mon avis trop de social met en cause l’activité professionnelle ! Cela devient confortable l’assistanat !
Quand on prend l’exemple du Royaume-Uni ! Il distribue moins d’aides sociales et beaucoup d »etrangers et notamment algeriens et franco algeriens s’y précipitent !
Je ne crois pas que l’assistanat c’est confortable, mais on t’oblige à y rester.
C’est ceux qui ne connaissent pas la situation de ces personnes et qui ne l’ont jamais vécu qui se permettent d’avoir de tel préjugé.
Ils y a des personnes qui ont envoyé des milliers de lettre de candidatures sans aucune réponse bien qu’elles aient fait des études.
Pour ce qui des embauches, il faut savoir qu’il y a une sélection de pays, pour les nôtres, ils sont pris uniquement en dernier ressort et ça depuis toujours.
L’histoire est trop longue pour être énumérée ici mais tout le monde la connait.
Il suffit de regarder leur télévision pour comprendre, les nôtres sont exclu et n’ont pas le droit à l’image bien que notre communauté est beaucoup plus importante que celle des autres pays.
Vous remarquerez qu’ils manipulent les gens de façon à agir selon certaine volonté qui est derrière le rideau, vous avez de manière récurrente des images de couples mixites et toujours les mêmes qui vivent une vie harmonieuse, quoi qu’il en soit ils sont toujours présent comme si ce n’est pas un pays européen à l’image de l’équipe de foot mais c’est partout et de plus en plus.
Toutes les immigrations évolues positivement, les nôtres, c’est la régression comme chez nous.
Monsieur MATI, je vous invite à aller vivre quelques temps en Algérie Ainsi, vous allez pouvoir redéfinir ce que signifie vraiment : discrimination et injustice. Personnellement, j’ai quitté l’Algérie en 2002, juste après le printemps noir de Kabylie. On avait tiré sur un adolescent dans une caserne de gendarmerie, celui-ci ne conduisait pas une voiture sans permis et ne représentait aucun danger, mais il a fini par rendre l’âme après une longue agonie. Ce drame avait soulevé les masses et le pouvoir a continué sa sale besogne en assassinant plus de 125 personnes parmi lesquelles des enfants de moins de 15 ans. Il n’y a eu aucune enquête et personne n’a été inculpé de quoi que ce soit. C’était la raison principale qui m’avait poussé à quitter ce pays.
Depuis mon arrivée en France, je n’ai jamais eu affaire à la police. J’ai obtenu tout ce que mon pays d’origine ne m’a jamais offert : j’ai un travail, un logement et une famille. Mes enfants ne trainent pas dans les rues et je leur ai appris à respecter le pays qui m’a accueilli. En tant qu’Algérien, je ne me vois pas en mesure d’arborer le drapeau de ce pays m’ayant contraint à l’exil et continue jusqu’à ce jour de terroriser son peuple. Il me semble que nous sommes très mal placés pour donner des leçons à l’état français…..