22 novembre 2024
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Amara Lakhous, lecture de « Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vitorrio »

Amara Lakhous

Parler toutes les langues, vivre tous les exils, manger tous les couscous du monde ; c’est ça l’utopie à laquelle je songe ». « Rome est un palimpseste où chaque épochè écrit par-dessus l’autre sans jamais effacer ce qui précède Amara Lakhous

Nous aurions aimé lire ce roman dans sa version italienne. Mais la barrière linguistique nous contraint à utiliser la version française. Pour ce présent travail, nous nous référons à l’édition de 2007 chez Actes Sud

Amara Lakhous est né en 1970 à Alger, c’est un romancier, nouvelliste, dramaturge et anthropologue algérien d’expression italienne.  Ses romans ont reçu de nombreux prix littéraires en Italie. Il vit actuellement entre Rome et New York où il enseigne la littérature. Amara Lakhous est considéré comme l’une des voix majeures de la littérature maghrébine d’expression italienne. Ses œuvres ont été traduites dans plusieurs langue

Son roman Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio auquel nous consacrons ces quelques lignes traitent principalement de l’immigration maghrébine en Italie et des rapports entre les cultures. Ce roman est publié en Italie en 2006 et traduit en français sous le titre : Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio en 2007. L’histoire se déroule dans un immeuble du quartier multiethnique de Piazza Vittorio à Rome. L’histoire est racontée par la voix d’un narrateur Algérien récemment immigré en Italie qui devient le gardien de cet immeuble bourgeois. À travers les allers-et-venues et les destins des habitants de cet immeuble, le roman brosse le portrait de ce microcosme multiculturel.

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On y rencontre des Maghrébins, des Chinois, des Roumains, des Italiens de souche, tous aux prises avec le choc des cultures et les difficultés de la vie en immigration.

L’ascenseur en panne de l’immeuble devient une métaphore des communications rompues et des incompréhensions entre ces communautés.

C’est un roman choral qui mêle humour et tragédie pour donner à voir les complexités des rapports interculturels contemporains. Salué par la critique comme une comédie humaine vivante et pleine d’empathie sur l’immigration.

Le narrateur, un Algérien nommé Ahmed, devient le nouveau gardien d’un immeuble bourgeois du quartier multiethnique de Piazza Vittorio à Rome.

Dans cet immeuble cohabitent des personnages aux origines diverses : les propriétaires italiens au dernier étage, des immigrés maghrébins, roumains, chinois, etc.   Ahmed fait la connaissance avec les habitants. Il y découvre leurs secrets, leurs joies et leurs peines au fil de son métier de gardien. L’ascenseur de l’immeuble tombe souvent en panne, ce qui provoque des rencontres et disputes entre les habitants aux cultures différentes. Un crime mystérieux est commis dans l’immeuble : le propriétaire italien retrouvé mort, assassiné d’un coup de cutter à la gorge.

Différents suspects apparaissent : le cuisinier chinois, la prostituée roumaine, le mari algérien violent, etc.  Ahmed mène sa propre enquête.  Il interrogea les habitants pour démasquer le meurtrier, tout en observant la vie de l’immeuble. Sont peintes et saisies alors les histoires personnelles des habitants marquées par l’exil, la pauvreté, le racisme mais aussi l’espoir. Le roman se termine sur un rebondissement final révélant l’identité inattendue du meurtrier.

Le dénouement révèle que le meurtrier du propriétaire italien de l’immeuble est en fait sa femme Benedetta. Tout au long du roman, divers personnages sont suspectés, comme le cuisinier chinois ou la prostituée roumaine. Benedetta, l’épouse italienne de la victime, semble être au-dessus de tout soupçon. Elle accueille même le narrateur Ahmed chez elle après le meurtre. Pourtant, certains détails semblaient accuser Benedetta, comme le cutter retrouvé qui provenait de sa boîte à couture. Dans le dernier chapitre, Ahmed comprend que Benedetta a tué son mari car elle entretenait une relation adultère avec l’acteur Lorenzo Manfredini.

Son mari l’avait découvert et la menaçait de tout révéler publiquement, d’où son geste fatal.

Benedetta avoue son crime passionnel, en expliquant qu’elle voulait se libérer de son mariage malheureux. Ce rebondissement vient ainsi brouiller les frontières entre victime et criminel, et remettre en cause les préjugés. La coupable ultime est en fait celle qu’on soupçonnait le moins, renversant les attentes du lecteur.

Ainsi, par ce dénouement inattendu, Lakhous déconstruit les apparences et affirme que le mal peut surgir là où on l’attend le moins, y compris chez les privilégiés.

En filigrane, cette comédie est une réflexion subtile sur le choc culturel, le vivre-ensemble et les préjugés.

On peut relever quelques similitudes entre l’écriture d’Amara Lakhous dans ce roman et celle d’Agatha Christie :

  1. La structure du récit policier avec un crime mystérieux à élucider et des rebondissements.
  2. La volonté de manipuler et dérouter le lecteur sur l’identité du coupable.
  3. L’utilisation d’un narrateur observateur (Ahmed le gardien / Hercule Poirot) qui mène l’enquête.
  4. Un microcosme social reconstitué (un immeuble romain / le train de l’Orient Express, etc.)
  5. Une galerie de personnages suspects aux destins croisés.
  6. Un certain dosage entre intrigues policières et peinture sociale.

Cependant, nous pouvons relever des différences notables :

  1. Le style plus oral et humoristique de Lakhous versus le style plus soutenu de Christie.
  2. Une focalisation sur les questions interculturelles contemporaines absentes chez Christie.
  3. Un ancrage dans la réalité sociale de l’Italie d’aujourd’hui versus des intrigues plus isolées et fictionnelles chez Christie.
  4. Une fin moins conventionnelle et plus ambiguë moralement.
  5. Donc, Lakhous s’inscrit dans le sillage du roman policier, qu’il renouvelle par son regard immigré singulier sur la société italienne.

L’espace dans ce roman

La notion d’espace est centrale dans le roman d’Amara Lakhous. Quelques axes supplémentaires pour analyser le traitement de l’espace :

– L’espace comme déterminant social : l’occupation spatiale dans l’immeuble révèle la position sociale des personnages (les Italiens propriétaires au dernier étage, les Maghrébins gardiens en bas, etc.).

– La symbolique verticale : l’ascension dans l’immeuble représente métaphoriquement l’élévation sociale à laquelle aspirent les immigrés. L’ascenseur en panne entrave cette verticalité.

– L’enfermement et l’ouverture : si l’immeuble clos concentre les tensions, les espaces extérieurs (le parc, la Place Vittorio) sont lieux de respiration et de rencontre.

– Le passé qui hante l’espace : malgré son présent cosmopolite, Rome porte les traces de son passé fascistes dans sa toponymie et ses monuments.

– Microcosme et macrocosme : l’immeuble concentre à petite échelle les dynamiques sociales et interculturelles qui travaillent la ville de Rome dans son ensemble.

– L’exil intérieur : même revenus au pays, les Italiens aisés vivent retranchés dans leur immeuble, en exil intérieur face à l’évolution du quartier.

– Les non-lieux de la migration : gares, foyers, églises, les espaces de transition habités par les immigrés.

En faisant de Rome à la fois un décor réaliste et un espace subjectif vécu, Lakhous réussit à donner une épaisseur sociologique, historique et symbolique à l’espace romain. Celui-ci devient vivant, presque un actant à part entière du récit.

Quelques passages plus détaillés du roman d’Amara Lakhous, pour illustrer le traitement de l’espace : Lors de son arrivée dans l’immeuble, le narrateur décrit les lieux :

« Le bâtiment compte sept étages et deux ascenseurs qui tombent souvent en panne. Au rez-de-chaussée, il y a un restaurant chinois et une épicerie bangladaise. Au premier étage résident un coiffeur égyptien copte et une famille sri-lankaise catholique. » L’ascenseur cristallise les tensions entre les habitants :

« Quand l’ascenseur tombe en panne, ce qui arrive fréquemment, c’est là que surviennent les pires disputes entre voisins. Certains pensent qu’il est saboté intentionnellement par des habitants hostiles aux étrangers. »

Lakhous évoque aussi des lieux hors de l’immeuble fréquentés par les immigrés :

« Le dimanche matin, je me rends à la gare Termini et à la place Vittorio pour observer mes compatriotes. La gare est un lieu où l’on croise des migrants venus de toute l’Afrique du Nord. »

Enfin, la place Vittorio est décrite comme un microcosme de la diversité romaine :

« Avec ses églises, ses marchands ambulants, ses touristes et cette foule bigarrée qui se croise sans se mélanger, la piazza Vittorio est à l’image de cette ville qui superpose les époques. »

Ces extraits illustrent comment Amara Lakhous fait de Rome un personnage à part entière de son roman, avec une attention précise aux espaces socialement marqués.

La notion de sémiosphère développée par le sémioticien Yuri Lotman peut nous éclairer l’univers romanesque d’Amara Lakhous.

Pour Lotman, la sémiosphère est un espace sémiotique, un univers de sens qui comprend plusieurs langages, codes et textes en interaction. Chaque culture constitue une sémiosphère.

Dans le roman de Lakhous, l’immeuble de la Piazza Vittorio peut être vu comme une sémiosphère caractérisée par :

  1. La coexistence de plusieurs langues et dialectes (arabe, chinois, roumain, napolitain, etc).
  2. La confrontation de codes culturels différents entre les habitants immigrés et italien.
  3. Des malentendus dus à cette hétérogénéité sémiotique. L’ascenseur cassé symbolise ces problèmes de communication.
  4. Une porosité de cette sémiosphère immeuble par rapport à l’extérieur (la ville de Rome).
  5. Des dynamiques à la fois centripètes d’uniformisation et centrifuges de diversification sémiotique.
  6. La richesse de cette diversité malgré les tensions qu’elle provoque.

Le concept de sémiosphère permet d’analyser la complexité des échanges linguistiques et culturels qui se nouent dans cet immeuble romain métissé, où se joue à petite échelle le dialogue interculturel. Lakhous invite à une lecture sémiotique de la diversité. Nous pouvons creuser l’analyse sémiotique de l’immeuble comme sémiosphère multiculturelle dans le roman de Lakhous à travers quelques exemples précis :

Le restaurant chinois au rez-de-chaussée introduit déjà une touche d’exotisme avec ses idéogrammes en vitrine qui intriguent les habitants italiens. C’est un marqueur sémiotique fort. Les prénoms des personnages renvoient à leurs origines diverses : Giuseppe le Napolitain, Imrul le Bangladais, Awatef l’Algérien, Bogdan le Roumain.

Les insultes et jurons dans les différentes langues lors des disputes près de l’ascenseur scandent le récit et révèlent les appartenances culturelles. La sonorité de l’appel à la prière du muezzin qui s’élève parfois dans l’immeuble introduit la présence de l’islam.

Les plats traditionnels cuisinés par les habitants (couscous, sarmale, pasta) imprègnent l’immeuble de leurs effluves culinaires exotiques ou familiers.

Chacun décore aussi son palier avec des éléments de sa culture (icônes, lanternes rouges, drapeau italien…). C’est toute cette polyphonie de signes, de langages, de codes sensibles qui définit la sémiosphère cosmopolite de l’immeuble, que Lakhous orchestre avec brio dans son roman.

Voici quelques exemples de passages du roman qui illustrent cette analyse sémiotique de l’espace :

– Valeur symbolique de l’ascenseur :

« Cet ascenseur est le pouls de l’immeuble, quand il tombe en panne, c’est comme un arrêt cardiaque qui paralyse tout le bâtiment. »

  • Sémantique des parcours :

« Chaque dimanche, je prends le bus jusqu’à la gare Termini, lieu de transit pour nous autres immigrés, avant de rejoindre à pied la Piazza Vittorio. »

– Isotopie angoissante de l’immeuble : « Les couloirs obscurs me font l’effet d’un labyrinthe où je risque à chaque instant de croiser le Minotaure. »

– Textualisation imagée : « Notre immeuble est un microcosme à l’image de cette ville, un organisme vivant avec ses flux migratoires, ses brassages de population. »

– Polysémie de la Piazza Vittorio : « La place porte encore les stigmates de son passé fasciste, avec ses bâtiments solennels, mais elle est devenue le carrefour de toutes les diasporas. »

Ces extraits montrent comment Lakhous insuffle une dimension sémiotique à ses descriptions spatiales, faisant de Rome non seulement un décor, mais un véritable texte urbain qu’il faut apprendre à déchiffrer.

Au-delà de la beauté de ce texte par sa polyphonie et sa densité, nous pouvons en esquisser quelques interprétations qui demeurent subjectives:

Sur le plan social : une valorisation de la diversité culturelle, une dénonciation des préjugés racistes et une invitation à dépasser les clivages ethniques. Le vivre-ensemble dans la dignité est possible.

Sur le plan politique : ce roman est une critique des politiques migratoires restrictives et du manque d’intégration en Italie, qui marginalisent les immigrés.

Philosophiquement : ce roman nous invite à une réflexion sur la complexité des identités et le caractère hybride des cultures, contre les visions essentialistes. Chacun porte une part d’altérité.

Sur le plan individuel : ce roman est un appel à l’empathie, à la curiosité envers l’autre, au dépassement des peurs irrationnelles de l’étranger. L’ouverture à l’autre enrichit.

Sur le plan littéraire : la volonté de donner une représentation plus complexes des immigrés, au-delà des clichés misérabilistes ou folkloriques.

Sur le plan métaphysique : une invitation à accepter l’impermanence, le caractère provisoire de toute situation. Tout est amené à changer, à évoluer.

Amara Lakhous est un écrivain à découvrir et à interroger tant son écriture est une invitation à un voyage.  Une expérience de lecture qui nous ne laisse pas indifférent.

Said Oukaci, Doctorant en sémiotique 

5 Commentaires

  1. N’ayant pas lu ce roman, je ne ferai pas de commentaire ou jugement le concernant, sauf peut–être par ricochet, sur un détail, celui des enquêtes policières dans la fiction. Dans ma jeunesse je dévorais tout ce qui me tombait sous la patte comme roman. Je lisais les histoires d’Hercule Poirot, Sherock Holmes, Sam Spade, etc., ainsi que des centaines de films. Plus tard je me suis rendu compte d’une chose qui les a tous ou presque rendus indigestes, absolument implausibles: Dans aucun pays du monde un individu privé n’a le droit de mettre son nez dans une affaire criminelle. Il ou elle se retrouverait en prison à la moindre intervention dans une affaire de meurtre ou d’affaire criminelle du ressort exclusif de la police. Le détective privé de la réalité s’occupe d’affaires personnelles entre individus, pas de crimes. Il est recruté par un mari qui veut prouver que sa femme le trompe ou vice-versa à des fins de divorce ou d’héritage, par un père qui veut savoir qui ses enfants fréquentent, etc. Il y a ceux qui travaillent pour les compagnies d’assurances et qui enquêtent avant de débourser, etc. Un privé ne peut s’occuper d’une affaire de meurtre que si la police a archivé le dossier, mais s’il trouve le moindre indice nouveau susceptible de relancer l’enquête, le privé doit alerter la police et se mettre à l’écart, sinon c’est la prison pour lui s’il cache ce qu’il a découvert. Un cas réel de cette dernière catégorie s’est passé il y a plus de 40 au Texas. Je cite ce cas particulier parce qu’il a eu lieu dans mon voisinage à l’époque. Au moins un livre a été écrit sur cette affaire, qu’on peut trouver en cherchant “David West” et “Cynthia Campbell” en ligne. David West a tué les parents de Cynthia Campbell avec sa complicité pour hériter de 25 millions de dollars, en dollars de 1980. La police a enquêté et a archivé l’affaire après un certain temps, incapable de trouver les coupables. Seulement, la compagnie d’assurances ne voulait pas débourser 25 millions de dollars si facilement. Ils ont fait appel à la plus célèbre firme de détectives privés au Texas car ils soupçonnaient la fille et David West du meurtre, mais sans la moindre preuve. Loin des clichés des détectives de fiction, cette compagnie a chargé une employée, une jeune femme d’une beauté remarquable, de séduire David West et le mettre sous écoute et l’enregistrer. Elle l’a ébloui avec ses atouts, mais c’était un gars très coriace. Elle lui a fait croire que les hommes dangereux l’excitaient le plus, mais il se méfait toujours. Ce n’est qu’au bout de trois années, trois années tout entières, fou d’amour, qu’il lui a finalement tout raconté et qu’elle a tout enregistré. Dès la minute que l’enregistrement a eu lieu, la firme de détectives privés n’avait plus le droit de continuer d’enquêter: La loi les obligeait à remettre l’affaire de nouveau entre les mains de la police. Trois longues années pour un seul cas de meurtre, et il faut voir la photo de cette détective pour savoir de quoi je parle. Aucun flair ou capacité de déduction extraordinaires, rien de special, juste du travail de longue haleine. Rien à voir avec les ridicules fantaisies de Sherlock Holmes ou Hercule Poirot. Ce n’est pas sans raison que, dans la triste réalité et contrairement au monde de la fiction, la plupart des affaires de meurtre ne sont jamais résolues.

    N’ayant pas lu ce roman, je ne ferai aucun commentaire ou jugement le concernant, suaf peut–être par ricochet, sur un détail, celui des enquêtes policières dans la fiction. Dans ma jeunesse je dévorais tout ce qui me tombait sous la patte comme roman. Je lisais les histoires d’Hercule Poirot, Sherock Holmes, Sam Spade, etc., ainsi que des centaines de films. Plus tard je me suis rendu compte d’une chose qui les a tous ou presque rendus indigestes, absolument implausibles: Dans aucun pays du monde un individu privé n’a le droit de mettre le bout de son nez dans une affaire criminelle. Il ou elle se retrouverait en prison à la moindre intervention dans une affaire de meurtre ou d’affaire criminelle du ressort exclusif de la police. Le détective privé de la réalité s’occupe d’affaires personnelles entre individus, pas de crimes. Il est recruté par un mari qui veut prouver que sa femme le trompe ou vice-versa à des fins de divorce ou d’héritage, par un père qui veut savoir qui ses enfants fréquentent, etc. Il y a ceux qui travaillent pour les compagnies d’assurances et qui enquêtent avant de débourser, etc. Un privé ne peut s’occuper d’une affaire de meurtre que si la police a archivé le dossier, mais s’il trouve le moindre indice nouveau susceptible de relancer l’enquête, le privé doit alerter la police et se mettre à l’écart, sinon c’est la prison pour lui s’il cache ce qu’il a découvert. Un cas réel de cette dernière catégorie s’est passé il y a plus de 40 au Texas. Au moins un livre a été écrit sur cette affaire, qu’on peut trouver en cherchant “David West” et “Cynthia Campbell” en ligne. David West a tué les parents de Cynthia Campbell avec sa complicité pour hériter de 25 millions de dollars, en dollars de 1980. La police a enquêté et a archivé l’affaire après un certain temps, incapable de trouver les coupables. Seulement, la compagnie d’assurances ne voulait pas débourser 25 millions de dollars si facilement. Ils ont fait appel à la plus célèbre firme de détectives privés au Texas car ils soupçonnaient la fille et David West du meurtre, mais sans la moindre preuve. Loin des clichés des détectives de fiction, cette compagnie a chargé une employée, une jeune femme d’une beauté remarquable, de séduire David West et le mettre sous écoute et l’enregistrer. Elle l’a ébloui avec ses atouts, mais c’était un gars très coriace. Elle lui a fait croire que les hommes dangereux l’excitaient le plus, mais il se méfait toujours. Ce n’est qu’au bout de trois années, trois années tout entières, fou d’amour, qu’il lui a finalement tout raconté et qu’elle a tout enregistré. Dès la minute que l’enregistrement a eu lieu, la firme de détectives privés n’avait plus le droit de continuer d’enquêter: La loi les obligeait à remettre l’affaire de nouveau entre les mains de la police. Trois longues années pour un seul cas de meurtre, et il faut voir la photo de cette détective pour savoir de quoi je parle. Aucun flair ou capacité de déduction extraordinaires, rien de special, juste du travail de longue haleine. Rien à voir avec les ridicules fantaisies de Sherlock Holmes ou Hercule Poirot. Ce n’est pas sans raison que, dans la triste réalité et contrairement au monde de la fiction, la plupart des affaires de meurtre ne sont jamais résolues.

    N’ayant pas lu ce roman, je ne ferai aucun commentaire ou jugement le concernant, suaf peut–être par ricochet, sur un détail, celui des enquêtes policières dans la fiction. Dans ma jeunesse je dévorais tout ce qui me tombait sous la patte comme roman. Je lisais les histoires d’Hercule Poirot, Sherock Holmes, Sam Spade, etc., ainsi que des centaines de films. Plus tard je me suis rendu compte d’une chose qui les a tous ou presque rendus indigestes, absolument implausibles: Dans aucun pays du monde un individu privé n’a le droit de mettre le bout de son nez dans une affaire criminelle. Il ou elle se retrouverait en prison à la moindre intervention dans une affaire de meurtre ou d’affaire criminelle du ressort exclusif de la police. Le détective privé de la réalité s’occupe d’affaires personnelles entre individus, pas de crimes. Il est recruté par un mari qui veut prouver que sa femme le trompe ou vice-versa à des fins de divorce ou d’héritage, par un père qui veut savoir qui ses enfants fréquentent, etc. Il y a ceux qui travaillent pour les compagnies d’assurances et qui enquêtent avant de débourser, etc. Un privé ne peut s’occuper d’une affaire de meurtre que si la police a archivé le dossier, mais s’il trouve le moindre indice nouveau susceptible de relancer l’enquête, le privé doit alerter la police et se mettre à l’écart, sinon c’est la prison pour lui s’il cache ce qu’il a découvert. Un cas réel de cette dernière catégorie s’est passé il y a plus de 40 au Texas. Au moins un livre a été écrit sur cette affaire, qu’on peut trouver en cherchant “David West” et “Cynthia Campbell” en ligne. David West a tué les parents de Cynthia Campbell avec sa complicité pour hériter de 25 millions de dollars, en dollars de 1980. La police a enquêté et a archivé l’affaire après un certain temps, incapable de trouver les coupables. Seulement, la compagnie d’assurances ne voulait pas débourser 25 millions de dollars si facilement. Ils ont fait appel à la plus célèbre firme de détectives privés au Texas car ils soupçonnaient la fille et David West du meurtre, mais sans la moindre preuve. Loin des clichés des détectives de fiction, cette compagnie a chargé une employée, une jeune femme d’une beauté remarquable, de séduire David West et le mettre sous écoute et l’enregistrer. Elle l’a ébloui avec ses atouts, mais c’était un gars très coriace. Elle lui a fait croire que les hommes dangereux l’excitaient le plus, mais il se méfait toujours. Ce n’est qu’au bout de trois années, trois années tout entières, fou d’amour, qu’il lui a finalement tout raconté et qu’elle a tout enregistré. Dès la minute que l’enregistrement a eu lieu, la firme de détectives privés n’avait plus le droit de continuer d’enquêter: La loi les obligeait à remettre l’affaire de nouveau entre les mains de la police. Trois longues années pour un seul cas de meurtre, et il faut voir la photo de cette détective pour savoir de quoi je parle. Aucun flair ou capacité de déduction extraordinaires, rien de special, juste du travail de longue haleine. Rien à voir avec les ridicules fantaisies de Sherlock Holmes ou Hercule Poirot. Ce n’est pas sans raison que, dans la triste réalité et contrairement au monde de la fiction, la plupart des affaires de meurtre ne sont jamais résolues.

    N’ayant pas lu ce roman, je ne ferai aucun commentaire ou jugement le concernant, suaf peut–être par ricochet, sur un détail, celui des enquêtes policières dans la fiction. Dans ma jeunesse je dévorais tout ce qui me tombait sous la patte comme roman. Je lisais les histoires d’Hercule Poirot, Sherock Holmes, Sam Spade, etc., ainsi que des centaines de films. Plus tard je me suis rendu compte d’une chose qui les a tous ou presque rendus indigestes, absolument implausibles: Dans aucun pays du monde un individu privé n’a le droit de mettre le bout de son nez dans une affaire criminelle. Il ou elle se retrouverait en prison à la moindre intervention dans une affaire de meurtre ou d’affaire criminelle du ressort exclusif de la police. Le détective privé de la réalité s’occupe d’affaires personnelles entre individus, pas de crimes. Il est recruté par un mari qui veut prouver que sa femme le trompe ou vice-versa à des fins de divorce ou d’héritage, par un père qui veut savoir qui ses enfants fréquentent, etc. Il y a ceux qui travaillent pour les compagnies d’assurances et qui enquêtent avant de débourser, etc. Un privé ne peut s’occuper d’une affaire de meurtre que si la police a archivé le dossier, mais s’il trouve le moindre indice nouveau susceptible de relancer l’enquête, le privé doit alerter la police et se mettre à l’écart, sinon c’est la prison pour lui s’il cache ce qu’il a découvert. Un cas réel de cette dernière catégorie s’est passé il y a plus de 40 au Texas. Au moins un livre a été écrit sur cette affaire, qu’on peut trouver en cherchant “David West” et “Cynthia Campbell” en ligne. David West a tué les parents de Cynthia Campbell avec sa complicité pour hériter de 25 millions de dollars, en dollars de 1980. La police a enquêté et a archivé l’affaire après un certain temps, incapable de trouver les coupables. Seulement, la compagnie d’assurances ne voulait pas débourser 25 millions de dollars si facilement. Ils ont fait appel à la plus célèbre firme de détectives privés au Texas car ils soupçonnaient la fille et David West du meurtre, mais sans la moindre preuve. Loin des clichés des détectives de fiction, cette compagnie a chargé une employée, une jeune femme d’une beauté remarquable, de séduire David West et le mettre sous écoute et l’enregistrer. Elle l’a ébloui avec ses atouts, mais c’était un gars très coriace. Elle lui a fait croire que les hommes dangereux l’excitaient le plus, mais il se méfait toujours. Ce n’est qu’au bout de trois années, trois années tout entières, fou d’amour, qu’il lui a finalement tout raconté et qu’elle a tout enregistré. Dès la minute que l’enregistrement a eu lieu, la firme de détectives privés n’avait plus le droit de continuer d’enquêter: La loi les obligeait à remettre l’affaire de nouveau entre les mains de la police. Trois longues années pour un seul cas de meurtre, et il faut voir la photo de cette détective pour savoir de quoi je parle. Aucun flair ou capacité de déduction extraordinaires, rien de special, juste du travail de longue haleine. Rien à voir avec les ridicules fantaisies de Sherlock Holmes ou Hercule Poirot. Ce n’est pas sans raison que, dans la triste réalité et contrairement au monde de la fiction, la plupart des affaires de meurtre ne sont jamais résolues.

    N’ayant pas lu ce roman, je ne ferai aucun commentaire ou jugement le concernant, suaf peut–être par ricochet, sur un détail, celui des enquêtes policières dans la fiction. Dans ma jeunesse je dévorais tout ce qui me tombait sous la patte comme roman. Je lisais les histoires d’Hercule Poirot, Sherock Holmes, Sam Spade, etc., ainsi que des centaines de films. Plus tard je me suis rendu compte d’une chose qui les a tous ou presque rendus indigestes, absolument implausibles: Dans aucun pays du monde un individu privé n’a le droit de mettre le bout de son nez dans une affaire criminelle. Il ou elle se retrouverait en prison à la moindre intervention dans une affaire de meurtre ou d’affaire criminelle du ressort exclusif de la police. Le détective privé de la réalité s’occupe d’affaires personnelles entre individus, pas de crimes. Il est recruté par un mari qui veut prouver que sa femme le trompe ou vice-versa à des fins de divorce ou d’héritage, par un père qui veut savoir qui ses enfants fréquentent, etc. Il y a ceux qui travaillent pour les compagnies d’assurances et qui enquêtent avant de débourser, etc. Un privé ne peut s’occuper d’une affaire de meurtre que si la police a archivé le dossier, mais s’il trouve le moindre indice nouveau susceptible de relancer l’enquête, le privé doit alerter la police et se mettre à l’écart, sinon c’est la prison pour lui s’il cache ce qu’il a découvert. Un cas réel de cette dernière catégorie s’est passé il y a plus de 40 au Texas. Au moins un livre a été écrit sur cette affaire, qu’on peut trouver en cherchant “David West” et “Cynthia Campbell” en ligne. David West a tué les parents de Cynthia Campbell avec sa complicité pour hériter de 25 millions de dollars, en dollars de 1980. La police a enquêté et a archivé l’affaire après un certain temps, incapable de trouver les coupables. Seulement, la compagnie d’assurances ne voulait pas débourser 25 millions de dollars si facilement. Ils ont fait appel à la plus célèbre firme de détectives privés au Texas car ils soupçonnaient la fille et David West du meurtre, mais sans la moindre preuve. Loin des clichés des détectives de fiction, cette compagnie a chargé une employée, une jeune femme d’une beauté remarquable, de séduire David West et le mettre sous écoute et l’enregistrer. Elle l’a ébloui avec ses atouts, mais c’était un gars très coriace. Elle lui a fait croire que les hommes dangereux l’excitaient le plus, mais il se méfait toujours. Ce n’est qu’au bout de trois années, trois années tout entières, fou d’amour, qu’il lui a finalement tout raconté et qu’elle a tout enregistré. Dès la minute que l’enregistrement a eu lieu, la firme de détectives privés n’avait plus le droit de continuer d’enquêter: La loi les obligeait à remettre l’affaire de nouveau entre les mains de la police. Trois longues années pour un seul cas de meurtre, et il faut voir la photo de cette détective pour savoir de quoi je parle. Aucun flair ou capacité de déduction extraordinaires, rien de special, juste du travail de longue haleine. Rien à voir avec les ridicules fantaisies de Sherlock Holmes ou Hercule Poirot. Ce n’est pas sans raison que, dans la triste réalité et contrairement au monde de la fiction, la plupart des affaires de meurtre ne sont jamais résolues.

    • Azul a y’amdakul

      Ni l’article ni le roman ne m’avaient intéressé , c’est ton commentaire qui a attiré mon attention. Je partage complètement ton sentiment quant aux romans et policiers, je sus incapable d’en lire un seul aujourd’hui. Et pourtant qu’est-ce que j’en ai lu: de J.H Chase , Sans Antonio, Chester Him, Agatha Christie, et j’en passe .

      Je crois que nous lisions de notre jeunesse sans raison, pour passer le temps. Et surtout à cause de notre propre imaginaire qui n’avait rien de rationnel. Car comme si tu le souligne si nous cherchions une quelconque réalité dans nos lectures nous n’ aurions rien trouvé.

      Or notre sémiologue trouve dans s sémiologie ce que le romancier n’a même pas cherché a exprimer. Car le romancier ,lui, n’est pas sémiologue. Ce qu’il écrit ce n’est pas à propos du roman, je suis même prêt à mettre mes kouyes sur le billot que le roman ne lui pas forcément plu. C’est juste qu’il avait envie de débiter de la sémiologie sur son dos.

      Qui lit scientifiquement? Si je lisais scientifiquement, si je devais faire une lecture psychologique , sociologique, analytique de ce que je lis , je ne lirais rien. T’imagines-tu en train d’extrapoler à chaque phrase que tu lis? Il arrive que des mots me renvoie comme Proust (excuse-moi de le citer) sa madeleine, à des expériences personnelles , vécues ou imaginées. Mais je ne suis pas déformé professionnellement au point de lire avec ma profession. Par exemple si un personnage tousse dans un roman , je vais me mettre à faire des diagnostics, ou une critique médicale de la description de la toux.

      Je ne lis jamais les préfaces des livres , et ce qu’en disent les spécialistes de la littérature ne m’intéresse pas. Car si je les lisais cela m’ôterait l’envie de lire . Et quand je lis les préface après avoir fini le livre, je me dis heureusement que je l’ai lu avant. J’écouterais plutôt un lecteur lambda qui me livrerait son propre sentiment à propos d’un livre.

      Voila pourquoi, je n’ai pas lu l’article, peut-être qu’ainsi je lirai le roman.

  2. Les « specialistes de la littératures », surtout les français, sont comme les sommeliers ou les critiques d’art, pleins de mots vides. Dans les années 70 je lisais la revuie Cinéma. Ça parlait souvent de films que je n’avais pas l’occasion de voir en Algérie. Il y en avait un que je me rappelle en particulier, La Bible, mis en scène par un de mes favoris, John Huston, qui a fait Le Trésor de la Sierra Madre. En lisant ce qu’en disait François Truffaut (il me semble) je me suis senti tout petit, inculte, incapable de comprendre tous ces concepts, tous ces angles insoupçonnés, toute cette terminologie hors de la portée de ma petite cervelle. Et puis, quelques années plus tard, me voici tout excité avec une cassette entre les mains de ce film, en version originale, SVP. Au bout de quelques minutes je me suis demandé si je m’étais trompé de film. Est-ce bien la bonne cassette que je suis en train de regarder? A chaque minute un petit morceau de mon admiration sautait. Au bout d’une demi-heure j’ai commencé à zapper. Pas d’erreur, c’est bien le film dont parlait Cinéma 70-quelque chose ! Dans les années qui ont suivi j’ai essayé trois ou qutre fois encore de souffrir jusqu’à la fin du film, au cas où j’aurais manqué quelque chose. Rien. Le film est insipide, dénué de tout intérêt, c’est tout, malgré tout le talent de John Huston.
    J’ai lu quelque part une anecdote rapportée par Anatole France (je crois) sur Rodin. Un jour Rodin a fait un buste de Victor Hugo et quand il l’a fini il est allé tout excité chercher certains critiques pour leur demander leur avis. Seulement, en sortant il avait oublié de fermer sa fenêtre et il avait commencé à pleuvoir sur Victor Hugo, si bien que lorsque Rodin est revenu, dès qu’il a ouvert la porte il s’est rendu compte de la catastrophe. Alors qu’il se retournait pour s’excuser auprès des « critiques » de la masse d’argile pratiquement informe, ils ont commencé à lancer des compliments l’un après l’autre: « Du génie, mon cher Rodin ! Imaginez donc, l’artiste qui sort des profondeurs de ceci et cela, bla-bla-bla… » Rodin demande timidement: Vous croyez vraiment…? « Ah oui, alors, mon cher Rodin ! Vous vous êtes surpassé !…bla-bla-bla… »

    • L’anecdote de la sculpture d’Hugo par Rodin exprime pleinement le sentiment que j’ai de ces  »analystes ». C’est la sculpture après la pluie. Ils prennent un roman il le mixte dans leur tambouille de spécialistes puis ils le vomissent avec plein de notions impénétrables aux abrutis comme nous. Ya boundyou qui aurait envie d’avaler un vomis?

      C’est comme les taches d’encre chez les psy. Si jamais t’es miro t’es cuit !

      Je donnais l’exemple d’Henry Miller qui disait qu’il ne retrouvait pas cequ’il a écrit dans ses traductions. Je ne parle pas des explications de textes que les spécialistes de tout bord en font.

      Comme je voudrais rester poli , je suggérerais seulement à notre sémiologue de s’excuser de la présentation qu’il nous fait de ce qu’il lit.

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