21 novembre 2024
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L’autonomie régionale en Algérie n’est pas un choix, elle s’imposera

Identité

On me dit toujours que l’unité nationale serait menacée par l’autonomie régionale. Je réponds qu’elle n’a jamais existé et que l’autonomie régionale est au contraire la seule opportunité de la créer enfin.

C’est être aveugle et profondément sourd que ne pas voir la fracture nationale. Elle est là, visible et aussi perceptible que l’eau dans la mer. Se détourner de la vérité est une inconscience politique. L’Algérie sera, un jour ou l’autre, confrontée à une grave explosion, bien plus forte que les flambées de tension régionales connues par le passé.

Face au constat si flagrant on m’a toujours opposé l’argument de la dangerosité d’une telle opinion car elle créerait une division territoriale fatale pour l’unité nationale. Je l’ai déjà dit, la division est déjà là depuis si longtemps, je n’ai pas besoin de la provoquer. Au contraire, je veux encourager la formation de l’unité nationale. Mais elle ne peut être au détriment de la diversité des identités qui composent la nation.

Si on m’avance cet argument c’est qu’il y a justement une fracture béante. On me le dit avec tellement de force que je suis convaincu que cette certitude d’une unité nationale existante cache une frayeur d’affronter la réalité en face.

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C’est comme toutes les certitudes que tente de nous faire croire le régime nationaliste et militaire depuis l’indépendance. Le pays est uni, la situation sociale et économique est au mieux et l’identité nationale plus que jamais solide sur les fondations de la révolution, des chouhadas, de l’histoire et bla, bla, bla…

Alors mes interlocuteurs passent immédiatement à la seconde étape, le palier supérieur. Ils brandissent la menace de « guerre civile » comme s’ils allaient m’effrayer. Je le suis déjà tellement par la situation actuelle que je suis imperméable à tout ce qui pourrait m’en dissuader.

Une drôle d’identité nationale unifiée

C’est peut-être moi qui divulgue des opinions dangereuses sur des réalités fausses. Le printemps berbère n’a jamais existé, les revendications des droits légitimes n’a été entendu par personne si ce n’est pas mon esprit pervers.

La langue officielle de l’État est une fausse information, l’interdiction de brandir un drapeau autre que l’officiel n’entraîne pas une incarcération et ainsi de suite. Je suis un propagateur d’idées fausses et gravement attentatoires à l’unité nationale.

Il ne se passe pas un jour sur un réseau social où je ne constate pas l’affirmation d’un déni des droits et libertés fondamentaux de la Kabylie, pas un seul jour et pas qu’une fois dans la journée. J’ai probablement des visions et une obsession.

Et ce sentiment si viscéral ne s’exprime pas seulement par des personnes extrémistes et non instruites, c’est tout à fait le contraire. Je trouve cela légitime et c’est la raison pour laquelle je suis conscient qu’il y a un grave danger. Lorsqu’une vérité est aussi souvent exprimée avec force et conviction, c’est que le ressenti est arrivé à un paroxysme. Mais je dois mal comprendre le français et que tout cela n’est qu’une illusion de mon esprit.

Elle n’a pas besoin de me le dire chaque jour si la personne n’a pas le sentiment qu’elle est bafouée dans son identité et qu’il faut le répéter encore et encore.

Je parle de l’histoire de « l’Espagne musulmane », on me réplique immédiatement que ce sont les berbères qui y étaient. Je parle du beau temps en Espagne (j’y suis très souvent), j’ai une avalanche de réponses me disant combien la Kabylie en a autant et un meilleur. Je parle de démocratie et des démocrates, systématiquement on veut me persuader que seule la Kabylie a combattu pour l’installer. Et c’est de même lorsque je parle d’oranges, de montagnes, de culture ou de football. Et ne parlons pas de l’huile d’olive, je ne me risque jamais de contredire qu’elle serait la meilleure.

Je l’ai déjà dit, celui qui ne voit pas ou n’entend pas ce cri aussi viscéralement exprimé est un aveugle, un sourd ou un imbécile. Je ne saurais l’expliquer mais j’ai toujours entendu cette complainte, depuis ma tendre enfance. J’ai peut-être l’esprit plus pervers que d’autres et des oreilles déficientes.

L’échec du tamazigh comme langue nationale

Je l’avais tant écrit, tant proclamé, l’enseignement du tamazigh dans toutes les écoles algériennes était une mesure aussi hypocrite qu’impossible. C’est une annonce qui avait pour but de dissimuler la question identitaire.

Faire apprendre une langue à une population d’une manière massive est une chimère. Selon le principe historique, pour qu’une langue s’installe dans une population il faut une colonisation et du temps. La langue turque ne s’est jamais installée alors que le temps le lui permettait parce qu’il lui manquait l’une des deux conditions, une colonisation par le peuplement. La langue arabe ne s’est pas installée par une colonisation de peuplement mais le temps de présence et l’islamisation ont finit par l’imposer. Quant au français, il cumulait les deux conditions.

Et lorsqu’une langue s’installe elle crée un environnement anthropologique qui est son socle et son enracinement. Faire parler le tamazigh à toute une population qui ne le parle plus depuis plus d’un millénaire est une imbécillité ou une manœuvre politique dilatoire.

Alors que reste-t-il comme solution si ce n’est l’autonomie régionale qui possède cette base anthropologique ?

La régionalisation, très imparfaite mais seule voie vers l’unité nationale

Dans les années quatre-vingt-dix, nous avions cru naïvement qu’ils avaient mis un genou à terre suite au  soulèvement populaire. Nous pensions s’y engouffrer avec notre force militante. Nous avions proposé l’autonomie régionale et le mode de scrutin proportionnel intégral pour les élections législatives dans un mémorandum remis au général-président.

Si la régionalisation avait été à peu près comprise, il a fallu batailler ferme en communication pour expliquer ce qu’était un mode de scrutin et ses conséquences. Le mode majoritaire avait l’énorme inconvénient d’annuler pour un parti politique toutes les voix dans les autres circonscriptions et seul le territoire où il était ancré majoritairement était le seul à avoir des représentants élus.

Le scrutin proportionnel a un grand inconvénient de gouvernance, nous le savons mais il permet au moins de représenter tout le monde par son bulletin de vote, où qu’il soit dans le territoire national. Ce n’est pas une certitude de succès mais il n’en existe pas d’autre pour l’affirmation de la diversité.

L’autre avantage de la régionalisation est de permettre à toutes les cultures et langues nationales de s’exprimer et de jouir d’une visibilité qui calme les tensions crées par le sentiment d’une ostracisation.

Quel danger peut avoir la reconnaissance officielle d’une langue et d’une culture au niveau régional ? En tout cas moins que la volonté d’imposer une langue et une culture qui ne correspondent pas à l’identité profonde de cette région.

L’autonomie régionale peut contrer le centralisme du pouvoir

Un pouvoir autoritaire ne se sent bien que dans un ordre rigoureusement unifié derrière sa propagande. Avec l’autonomie régionale se forme petit à petit des poches d’expressions politiques de plus en plus autonomes qui auraient plus de chance de contrer un pouvoir horizontal et sans partage.

Et puis la régionalisation, avec l’apparition de la diversité crée une autre rupture, plus fondamentale, celle de dénier à la culture et propagande officielle son hégémonie.

Pour conclure je dirais qu’il y a deux remarques qui me sortent de la rêverie béate et me maintiennent dans une vision prudente du risque. La première est que non seulement je n’ai aucune certitude que la régionalisation fonctionne. Mais, répétons-le, le système épouvantable présent est encore plus risqué. Face à deux voies risquées, je préfère celle qui a sa légitimité et son droit.

La seconde est l’incertitude de ne pas voir la division administrative régionale compliquer l’état actuel sans pour autant apporter ses bienfaits. Là aussi, c’est un risque mais bien plus légitime et prometteur que l’état actuel.

Autrement dit, j’ai toujours du mal à me convaincre des propos de mon bourreau qui essaierait de me convaincre qu’un autre bourreau serait plus impitoyable. C’est un état d’esprit qui n’est pas le mien et ne le sera jamais. La démocratie est toujours un pari mais le seul possible à donner de l’espoir.

Boumédiene Sid Lakhdar, enseignant retraité

67 Commentaires

  1. Le talent d’Achille de cette proposition est le pouvoir militaire lui même.
    Va-t-il accepter de céder une partie de sa chasse gardée à un / à des gouvernements/s régional/aux ?
    La partie des détournements de l’argent et biens publics, de la bureaucratie, de l’arbitraire, de la mal gouvernance qui sera affectée par l’instauration de régions autonomes / fédérations est celle qui profite depuis 1965 aux supplétifs locaux, aux civils en général.
    Le pouvoir militaire concèdera-t-il cette base sans laquelle il ne pourra plus agir sur le moral des algériens ?

    • Si vous espérez que nos généraux aux manettes lâchent leur proie, sans y être aidés, vous risquez d’attendre bien longtemps. Question subsidiaire : auriez vous la naïveté de croire qu’ils seraient davantage enclins à accepter, sans broncher, la sécession d’une des régions les plus importantes du pays ? Dans quel monde vivez-vous?

      • C’est ce que je disais. Ma dernière phrase ne peut pas être interprétée autrement.
        Votre dernière phrase à vous, par contre, relève d’une réflexion de bisounours. Vous êtes, d’une certaine façon, entrain de dire que le pouvoir algérien en a quelque chose à cirer de la dite ‘unité nationale’. Certes il n’accepte rien mais s’il venait, par glissade, à accepter quelque chose, ce serait de laisser la Kabylie à ses moutons que de voir l’Algérie se démocratiser.

        • Pour tout vous dire, le MAK n’est qu’un épouvantail aux moineaux qui ne fait trembler personne. Il peut, tout au plus, faire fonction d’idiot utile pour ceux auxquels vous faites allusion.

          • Votre obsession anti kabyle à vous … Les prisons pleines de kabyles disent le contraire. Vous manquez d’objectivité.
            Et puisque vous sautez du coq à l’âne, je vous rappelle que ce ne sont pas les Kabyles qui ont fait de votre rêve chimérique une immense khouandjerie. Vous vous trompez de cible.

            • @Bon pour moi: L’obsession que je vois ici est plutôt de ton côté. Tu traites les gens d’anti-kabyles parce qu’ils ne sont pas d’accord avec toi, c’est à dire que si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi. Tu viens de reconnaître toi-même que la Kabylie est devenue « une immense khouandjerie, » ce qui veut dire que les kabyles sont devenus des khoundjia, des bigots musulmans. Tu reconnais cette réalité, mais tu la balayes sous le tapis et tu l’ignores dans tes arguments. Tu ne vois pas, tu ne veux pas voir, l’importance et les implications de cette réalisation. Réfléchis bien: Si la Kabylie est devenue une immense khouandjerie, c’est donc que les non-khouandjis sont minoritaires. De plus, juste parce qu’un kabyle n’est pas un khouandji n’en fait pas automatiquement un sympathisant du MAK, encore moins un membre du MAK, donc le MAK est une minorité dans une minorité, une quantité négligeable en d’autres termes.Tu sembles oublier une chose essentielle: la liberté de conscience, Si les kabyles sont devenus des bigots musulmans à tes yeux, ne sont-ils donc pas libres de l’être? Ne sont-ils pas libres de croire ce qu’ils veulent même si ce qu’ils croient ne cadre pas du tout avec tes idées? C’est ça la réalité, quel que soit le degré de répulsion que ça provoque en toi.
              Tu sembles croire que la petite poignée de commentateurs ici qui ne sont pas d’accord avec toi jubilent et dansent de satisfaction de voir cette situation en Kabylie. Tu confonds tes déceptions et la réalité. Tu refuses de voir que nous aussi sous sommes déçus, peut-être plus déçus que toi. On peut se tirer les cheveux et se ronger les ongles de désespoir sans pour autant se ranger du côté du MAK, tu sais. Personnellement, je suis athée et allergique à toutes les religions, surtout l’islam depuis les années 80. Ça m’irrite à un point à peine supportable, épidermiquement. Mais ce n’est pas de force que je vais obliger les kabyles à devenir les kabyles que je souhaiterais qu’ils soient. La religion musulmane est ancrée en Kabylie depuis cinq ou six siècles. C’est une réalité et ce n’est pas le Don Quixote du MAK qui changera les choses. Les kabyles sont ce qu’ils sont, pas ce que tu voudrais qu’ils soient.

            • C’est ça ! Quand ça vient de ceux qui ont pris la claque de 1991 qui venait bien du peuple, pas du système derrière lequel vous cachez vos incuries, en reçoivent depuis toujours de tous genres, des claques, et continuent tout de même à parler Algérie !!!
              Et à propos, qui voulez vous qu’il en parle; vous à qui la seule évocation de l’identité kabyle fait transpirer ?

            • Mas Kichi, vous n’avez sans doute pas suivi le fil de la discussion.
              Je répondais à Mas At Dahmane qui met le MAK à toutes les sauces. C’est comme si c’est le MAK qui a fait de l’Algérie une immense khouandjerie. Je parlais des responsabilités dans ce désastre. Ce n’est pas le MAK ni d’ailleurs l’Algérianisme kabyle, quoique la logique et le parcours de ce denier (nous l’avons tous été à un moment donné) mène inévitablement au khouandjisme. Essayez de comprendre.
              Au sujet la liberté de culte, j’espère que vous rigolez. Des enfants de 5, 6 ans exposés aubpire endoctrinement et à la haine de soi, à la destruction de l’environnement de ce qui fait la culture et la civilisation kabyle, vous appelez ça «liberté de culte». Soyons sérieux ! Et d’où est-ce que vous tenez que je suis contre la liberté de culte ? Vous aussi vous pensez sérieusement que l’islamisme, tout comme l’islam autrefois, est entré en Kabylie par … séduction. Soyons sérieux !
              Ce dont je suis sûr, c’est que ce n’est que du brouillard tout ça. Le jour où les gens auront à payer de leur poche le salaire de l’imam, vous allez voir combien y en aura de musulmans dans le coin.
              Pour les chiffres, je me demande d’où tenez-vous vos chiffres. Moi je n’en ai pas, de chiffres. Je remarque juste que ceux que vous donnez collent à merveille avec la propagande du pouvoir.

      • Exact; et quand on écrit dans une langue qui n’est pas la sienne…
        En effet leur seul talent c’est d’empêcher l’émergence de talents.

  2. J’ai honte d’avouer qu’il m’arrive d’être d’accord avec l’Enseignant de mes kouyes , notemment , ici, sur la la fumisterie, de tamazight langue nationale , à laquelle j’aurais préféré tamazight à la demande. Mais les mkhakh brobros ont cru que comme tamazight s’attrapait comme la chtouille , ils pourront facilement contaminer les arabophones exclusifs récalcitrants.

    C’est pour cela que je n’ai jamais suivi ceux du MCB ni ceux qui en cherchant à conquérir tamazight nous en perdu taqvaylit. Tout ce qu’on a gagné dans ce deal de dupes c’est qu’on a fait comme la poule qui avait voulu marcher comme la perdrix et qui n’a pas réussi tout en oubliant de marcher comme une poule. Au bout du compte , ni tamazight , ni taqvaylit.

    Cependant je crois que l’Enseignant de mes kouyes n’a rien compris . Ni l’autonomie , ni le fédéralisme, ni la régionalisation positive, ne sont recevables.

    Il nous a bidouiller sa contributions avec des bribes de connaissances du fond de son cerveau. C’est l’âge! C’est l’âge ou les veilles lunes radinent. L’enseignant à l’intrite ne pouvant plus vendre hebète lefhama à des étudiants est devenu brocanteur.

    Heureusement que l’arabo-islamisation de tout le pays a achevé son œuvre , ya Boundyou.
    Maintenant que lhemdoullah les villages de la Kabylie la plus profonde n’ont rien à envier à ceux du Soudan, du Yemen, et de la Somalie, que la ravissante 3baya et le hidjab ont remplacé ces hideuses robes et affreux mendils kabyles, je crois que la Kabylie est plus parée pour un khalifat que pour l’auto-nomi. Hachakoum !

    Donc moua je ne suis ni pour l’unicité nationale, ni pour l’indépendance, ni pour le fédéralisme, ni pour l’autonomie : je propose l’Autarcie.

    • Les brobros avec leur coup de «ni tamazight ni taqvaylit» ont été à la bonne école de ceux qui nous perdent la Kabylie en convoitant le leg colonial.

  3. Ce ne sont donc pas les bonnes idées qui manquent en Algérie, c’est un Pouvoir qui les bloque toutes. Tous les chemins mènent à Rome, mais à condition de vouloir y aller. Si c’était le développement et la prospérité que le Pouvoir d’Alger avait comme objectif, il aurait eu et a encore de multiples voies, de multiples occasions, de multiples moyens de l’atteindre, que ce soit par une dictature implacable, une ouverture totale, une ouverture contrôlée, le fédéralisme, ou même l’instauration d’une monarchie. Le problème est que ce Pouvoir non seulement ne vise pas le développement et la prospérité, il les craint. Il les craint car il sait qu’ils sont incompatibles avec sonmaintien au pouvoir sur le long terme. Or, les hommes qui forment ce Pouvoir ne voudront jamais lâcher leur proie. Ils préfèrent avoir le contrôle total d’un pays sous-développé et paralysé plutôt que de simples politiciens et fonctionnaires d’un pays prospère, même s’ils y trouvent largement leur compte. Pour eux il vaut mieux être un reb-el-meqla de l’Algérie telle qu’elle est depuis toujours que des hommes puissants et riches dans un pays prospère et libre. Ils préfèrent être les plus gros poissons dans une petite mare plutôt que de plus gros poissons dans un grand lac où d’autres poissons pourraient s’avérer encore plus gros qu’eux. Comme le dit le dicton kabyle: Our iverrou w-emchich i-thourets.

  4. Vous suggérez ,l’autonomie c’est un calamité : car vous le savais très bien qu’en ângérie le pouvoir est centrale . Cela ne changera rien pour cette région . nous serons soumis toujours à l’arbitraire de la fonction public , l’armée ,la gendarmerie ,la justice, la police est ainsi de suite Pour le bien de tout le monde même pour les arabophones ;c’est l’indépendance .depuis la nuits des temps nous, nous sommes autogérer . Nous avons pas besoins du pétrole et du gaz , notre matière grise ,notre courage et surtout notre NIF nous suffisent .La Kabylie « el-mahgoura  » sera un moteur . ce pouvoir est renier par les hommes et les femmes de cette région . les preuve passée et récent ne vous suffissent pas , la Kabylie est malmenée depuis 1962 . Baraket bezef el fouha arabo islamiste .moi aussi ,il y a 10 ans je résonner comme vous ;mais maintenant C’est la seul solution convenable pour tout le monde c’est l’ INDEPENDANCE . Azul Imazighens

  5. Et pourtant, ce n’était pas par hasard que le Congrès de la Soummam avait structuré le territoire national en cinq Wilaya qui recouvraient parfaitement les régions homogènes du pays, auxquelles s’est ajoutée, plus tard, la Wilaya 6. Préfigurant ainsi un futur État fédéral, qui garantirait l’unité nationale, tout en légitimant les spécificités régionales. Tout cela a déraillé durant l’été 1962, ou, plus exactement, en ce jour funeste du 27 décembre 1957, où l’un des acteurs majeurs de la Révolution nationale fut étranglé par ses pairs, quelque part dans les environs de Tétouan.
    Nous savons parfaitement aujourd’hui pourquoi le fleuve s’est délité. Il nous reste à penser l’essentiel : comment ramener le fleuve dans son lit.

  6. Maintenant qu’on est plus mûr comme jamais pour former sinon un califat de Tandja à Jakarta au-moins pour reformer celui de la sublime porte, qu’on connait et qui nous a réussi bien, pour l’unité ou mieux pour l’unicité de la Oumma, sous Erdogan dans l’idéal ou bengrina voire même lala Hafsa, pour ne pas effaroucher l’humanité lui montrant qu’on évolué et point misogyne , en attendant Mahdi ou Messi,…
    Et voila que Mr Boumediene pour nous bazarder tout nos efforts et notre ouvrage de longue haleine en nous proposant mal à propos » l’autonomie régionale » pour encore nous disperser; au-moins s’il nous avait proposé un model halal et de tradition, exemple : des Emirats régionales comme à l’époque des taïfas en Andalousie bienheureuse.

  7. On comprend mieux maintenant pourquoi notre régression féconde, initiée par notre autre imminent enseignant en l’occurrence Mr Addi , avait du mal à atteindre sa vitesse de croisière; c’est a cause des enseignants comme Mr Boumediene qui nous jouaient de l’inertie et à autant de grains de sable dans la machinerie. Heureusement que tous ses empêcheurs de la régression féconde sont déjà presque tous à la retraite…

  8. Comme toutes les contributions de l’Enseignant sont truffées sournoisement de mauvaises intentions j’ai relu sa contribution dans tous les sens , en long, en large, de travers et demayati pour y découvrir comment il cherche à nous conduire comme des agneaux vers l’abattoir.

    L’enseignant a trouvé cette idée d’autonomie dans son grenier ou dans ses cahiers d’écolier. Faute de possibilité de mise à jour sur sa vieille configuration il en est réduit à recycler des vieilleries. surannées. Outre qu’il nous a habillés comme des balais pour nous conduire vers l’autonomie.

    Vous avez vu comment il a construit notre culpabilité ? Il faut vraiment qu’elle soit conne, l’autonomie, pour nous accepter. Jtijore ! Avec un plaidoyer comme ça , il faut être sourd et miro pour ne pas s’apercevoir que c’est vers l’échafaud qu’il veut nous mener. Moua rien qu’avec son blaze,il pourra prêcher comme il le voudra ,il ne me fera pas descendre du train d’Addi.

    Ohqarbi que je doute de ses vraies intentions. Il porte kamim un nom rédhibitoire qu’il ne craint d’afficher tout en sachant qu’ils réveille chez plus d’un de vieux traumatismes. Il chercherait à se débarrasser de nous qu’il n’aurait pas agit autrement. Il croit peut-être que c’est plus recevable que le suicide collectif.

    Maintenant que l’arabo-islamisme a triomphé de toutes les velléités et que des anciens brobros il ne reste que quelques vétérans qui s’accrochent à leur berbérisme messianique ,hors des rangs point de salut.

    Et ce n’est pas qu’une question d’intérêts, de clans, d’idéologie nationaliste, désormais c’est d’ordre biologique.

    Et sur le plan politique , l’Enseignant ne se rend pas compte que si le pouvoir devait accepter le projet autonomiste il légitimerait toutes les dérives vers le séparatisme. Ou il le fait exprès de faire semblant de ne pas savoir.

    Tous les fondements idéologiques du nationalisme reposent sur la négation de toute spécifité régionale : « cha3bou , ldjazairi mouslimoun oua ila l3ouroubati yantassib».

  9. @Bon pour moi: Je ne me rappelle pas que quelqu’un ait suggéré ici que c’est le MAK qui est responsable de la situation en Kabylie. Il n’est « responsable » de rien…pour le moment. Sauf que le Pouvoir d’Alger apprécie son existence et l’utilise comme épouvantail, un idiot utile, comme l’a fait remarquer Ath Dahman. Nous disons simplement qu’il n’est pas une bonne solution.

    • Moi non plus; je disais juste qu’au lieu d’avoir une fixette sur le MAK ou un quelconque groupe d’opposition, il serait plus utile de pointer du doigt ceux qui ont créé la khouandjerie.
      Ok pour l’idiot utile puisque vous voulez toujours régler les problèmes de l’univers, « « grand problème », puis on verra après … comme en 54. Amzun ur nennecaaf ara deg ayen iterrun deg-negh.

  10. @Bon pour moi: C’est toi qui as écrit que la Kabylie est une immense khouanderie, donc les chiffres, ou du moins les proportions suggérées par « immense » vont dans le sens que c’est bien une majorité, et une grande. Tu parles d’endoctrination à l’école, bien sûr que c’est malheureux, bien sûr que c’est révoltant, mais si les adultes n’en veulent pas, l’école ne peut pas les forcer à croire, penser et agir d’une manière quelconque. Le problème de la religiosité en Kabylie n’est pas unique dans le monde ou dans l’histoire. Ce serait trop long d’élaborer ici, mais grosso-modo, chez les sociétés pré-industrialisées, la religion et la moralité publique se confondent, elles forment un alliage indisociable. Ne pas croire, ne pas suivre les rites de la religion n’est pas une affaire de cosncience personelle, elle est l’affaire de toute la société. Ne pas croire en le dieu ou les dieux de la société est un signe horrible d’immoralité. C’est vrai chez les chrétiens comme chez les juifs comme chez les musulmans, et tous les autres. Vouloir se libérer des lois qui régissent les sociétés, toutes les sociétés, c’est vouloir se débarrasser de la gravité dans le monde physique. Ça ne peut pas se faire, tout simplement. Il n’y a pas plus de 40 ans, en Irlande, en Grèce, en Italie, en Pologne, peut-être aujourd’hui-même à Malte et à Chypre, ne pas croire était un signe de dépravité. Une fois un certain degré de prospérité matérielle atteint, la religion fond comme une boule de neige au le soleil du mois d’aout de Tizi Ouzou, et rien ne peut la réanimer. Qui eût cru il y a 25 ou 30 ans que la religion déclinerait si brutalement aux USA, qu’une grande majorité des jeunes se déclarent non affiliés à une religion quelconque en 2023 ? La religion avait été maintenue en vie grâce à des milliards de dollars et des efforts incroyables déployés par l’Establishment pour la maintenir en vie. Pourtant, aujourd’hui la religion est moribonde aux USA. Quand les facteurs de sa disparition apparaîtront, si jamais ils se matérialisent, en Algérie aussi la religion mourra d’elle-même, atrophiée. En attendant, comme on dit en kabyle: iṭij deg gudar yeɣli – mačči d-ay la d’neţarra – Le soleil est tombé dérrière les montagnes, et nous sommes impuissants à le ramener.

    • Par khouandjerie, je parlais de toute l’Algérie.
      Je disais aussi que la khouandjisation n’est pas un processus normal mais l’œuvre de nos impôts. Rendre la religion personnelle ou de groupe rendra les choses plus claires (même avec les dégâts déjà faits)

      • Quand les conditions matérielles nécessaires se matérialiseront, et pas avant, la religion se dissuipera comme un brouillard en un après-midi ensoleillé. La religion n’est qu’un effet, elle n’est jamais la cause première de l’histoire, elle n’a jamais été la vraie responsable de quoi que ce soit de bon ou de mauvais, quelles qu’en soient les apparences, car en apparence, je le sais bien, c’est la religion qui fout la crise partout. On se dit, “Ah, si seulement il n’y avait pas eu Mohamed et son islam à la con, les conquêtes arabes n’auraient jamais eu lieu et nous n’en serions pas là aujourd’hui ! » Or, justement, Mohamed et l’islam n’avaient rien à voir avec les conquêtes arabes. Mohamed est mort en tant que judéo-chrétien, pas comme un musulman, et les premiers conquérants « arabes » n’étaient ni arabes ni musulmans. Au début ils étaient un groupe hétéroclite de juifs, de chrétiens et d’animistes, beaucoup d’entre eux ne parlant pas l’arabe. Leur objectif, en tant que bédouins dont le « mode de production” était la razzia au début. Ils voulaient piller et retourner chez eux. Mais les circonstances ont fait qu’ils se sont installés dans les territoires conquis, et au bout de 60 ou 80 ans ils ont ressenti le besoin d’avoir leur peropre religion, et c’est à ce moment-là qu’ils ont forgé l’islam et le mythe de Mohamed. Donc, dans ce cas de figure il est très clair que la religion est un effet des conquêtes et non l’inverse.
        On peut le démontrer partout où la religion semble avoir été la cause de changements sociaux alors que c’est l’inverse. On peut le faire avec la fracture entre le catholicisme et le protestantisme, etc. La religion, c’est comme le drapeau national: en lui-même le drapeau n’est qu’un bout d’étoffe, une loque sans aucune valeur intrinsèque. Ce n’est pas le drapeau ou l’amour du drapeau qui pousse des gens à aller massacrer les autres, c’est l’inverse: parce qu’ils ressentent le besoin d’aller massacrer les autres, ils invoquent leur drapeau et projettent toutes sortes de sentiments sur lui.

        • On oublie que religion n’est pas que et islam, chrétienté et judaïsme. Et qu’en Kabylie, jusqu’à il n’y a pas longtemps, les rites païens sont plus nombreux et plus en phase avec le quotidien que les rites superficiels musulmans.
          Pour revenir à votre commentaire, je suis conscient que la religion était, au début, à la base de la famille et qu’elle reste nécessaire pour ceux qui en veulent. C’est leurs vies. Sans la religion de la famille, les patriciens romains ne seraient cette classe privilégiée et Rome ne serait pas Rome. Il en est de même pour les sociétés indoeurpéennes et toutes les religions du culte des ancêtres, iâassassen. C’est dire son importance. Sans la religion, de quelle façon on aurait eu la cité grecque et son mode de représentativité (les ainés-prêtres qui siègent au conseil) ?
          Le problème n’est pas dans la religion mais dans les religions impérialistes (ils appellent ces choses ‘universelle’) : islam (et christianisme jusqu’à récemment). Vous voyez, ces méga sectes qui veulent « faire notre bien » malgré nous.

          • Il faut bien me comprendre: Je ne suis pas plus heureux ou satisfait de la situation que toi. J’ai quitté thamourth peut-être avant que tu sois né, ça ne m’étonnerait pas, et comme disait El Hesnaoui: Akham youghal d’errehva, le chez-moi (le pays) est devenu une angoisse, une angoisse que je porte en moi depuis des – je ne sais plus combien…
            Eh oui, j’ai bien connu l’époque où les femmes de mon village – des maraboutes, s’il vous plait ! – pendaient des rubans à une certaine roche ou branche d’olivier pour demander à Sidi le 3assas local de lui donner des garçons. Je me rappelle aussi quand, une vieille femme d’origine maraboutique et pieuse « musulmane » ayant été informée que j’avais été à l’école et que je connaissais des choses (nanas winna yeghra, issen oula d’awal rebbi) me demanda le plus sérieusement du monde: « Est-ce que Mohamed et Rebbi sont la même chose? » et quand je lui ai répondu que non, elle a demandé « i n’vi, dachout winna ? i nnabi rassolla ? » Oui, une vieille et pieuse maraboute m’a posé ces questions. Elle ne savait pas la différence entre n’vi, ennabi, rebbi, et Mohamed. Je me rappelle aussi le vieux marabout qui jurait par « ahq sidna Ali wa sallama ! » et il prononçait « a3li » avec le L des ihesnaouen, très mouillé, presque comme le R anglais, comme il le faisait quand il disait « laylah illah. » Ces gens-là étaient-ils des musulmans? In a manner of speaking, diraient les anglophones, d’une certaine façon de parler, quoi.
            Seulement, la donne a changé. Maintenant ils dépendent du guivirnemma pour vivre, le guivirnemma dépend du pétrole, et pour bien assoir son emprise sur le pétrole le guivirnemma s’acquoquine avec les états du Golf, qui dépensent des dizaines de milliards de dollars par an à disséminer un islam uniforme, et ce sous les ordres et les conseils de leurs « protecteurs » occidentaux. Un islam uniforme garantit un abrutissement uniforme de la population, et c’est ce que visent les vassaux arabes de l’Occident et le Pouvoir algérien.

  11. Le parc de Serengeti vs l’Algerie a une seule différence 1 habité par une multitude d’animaux sauvage et l’autre un zoo avec une seule espèce animal à 2 pattes.

    Ça me fait rire à chaque fois on parle de pays, d’état ou de civilisation Algérie. Boumedien sidi Lakhdar, tu ne pourras même pas mettre les pieds en terre Algérienne, quand 4 policiers te suspendent dans les airs en direction de la prison la plus perdue dans le cul du diable quelques parts dans le désert où les hauts plateaux.

    La Kaboulie est loin d’être une force politique de substitution ou de remplacement, comme l’a bien noté Hend oukaci, elle n’a pas de quoi être jalouse du Yémen le Soudan ou un autre trou de rat de la Musulmanie. L’Algerie a très bien réussi son travail d’assimilation, aujourd’hui une certaine élite Kabyle va se sacrifier pour rester des colonisés, des moins que rien, l’ombre d’une ombre d’un buveur de pisse de chameau, comme les autres Algériens qui ont déjà perdu la la langue, la culture et la dignité.

    L’unité nationale est un piégé à cons qui n’a ni sens ni valeur, il n’existe nul part ou l’esclave fait l’union avec le maître et espérer être son égal, il y a juste l’affranchissement et la sortie de la cage qui pourront service de base préalable pour des pourparlers.
    On verra ensuite si l’union constituera un objectif et un projet, pour les 2 nations. Pour le moment le seul projet en cours mis en œuvre par l’Algerie est l’extermination et de remplacement de la société Kabyle.

    • Puisque tu dis que la Kabylie n’est qu’une copie de Kaboul, donc en d’autres termes c’est que les kabyles sont devenus de fervents musulmans dans leur immense majorité. Dans ce cas, comment peut-on déclarer que le MAK représente la volonté des kabyles? N’y a-t-il pas une petite contradiction quelque part dans cet argument?

    • Lisez tout le fil, vous y trouverez la réponse. Ce qui me parait la voie raisonnable, c’est d’œuvrer, par une lutte politique pacifique, pour que notre peuple puisse, enfin, exercer librement son droit inaliénable à l’autodétermination. Je dis bien à l’autodétermination. Ce qui importe, bien entendu, ce ne sont pas mes préférences, car j’en ai, comme tout le monde, mais ce que le peuple souverain décidera. C’est là une voie difficile, pleine d’embuches, mais, à mes yeux, la seule raisonnable.

  12. Le titre convenable est : L’INDEPENDANCE EST UN CHOIX ET CELA S’IMPOSE . Pour sauvegarder notre identité .J’approuve une phrase de Naïma Salhi ou elle disait qu’on ne doit pas se marier et commerce avec les Kabyles ; elle a vue juste . Eviter les mariages avec les arabo islamiste c’est sauvegarder notre identité .,notre histoire . soit disant Tamazigh est reconnu ,mais l’arabe est imposé d’une façon arbitraire et insidieuse . C’est bien de connaitre l’arabe de la ruse ,mais c’est mieux d’apprendre la langue de la tolérance , de la poésie de la diplomatie ,ect….! qui dit la langue arabe ;dit idiologie islamiste . ; D’après mon expérience l’arabisme c’est les ténèbres et le chaos . Regardez autour de vue , les sciences , la philosophie , la littérature se trouve dans les pays Laïc ou toutes ,je dis bien toutes les religions sont respectées . Vive ÂNGERIE .Azul amazighe ; le combat est rude ;mais la victoire est possible avec le NIF .

  13. Il faut extirper l’islam ! C’est lui le responsable de tous nos malheurs ! Non seulement c’est une religion des plus intolérantes (encore faut-il qu’il existe une religion tolérante !) mais c’est le responsable de l’arabisation, langue de l’occupant !

  14. À Kichi Duoduma
    Si je puis me permettre, devenir une copie de Kaboul ou du Soudan,…ne veut pas dire nécessairement devenir un fervent musulman.
    Qu’on le veuille ou pas la société Kabyle a toujours été fervente religieuse ( oui, musulmane en majorité mais pas que) et même et de loin la plus fervente de toutes les autres régions d’Algérie. Il ya ( ou du moins il y avait , avant que la fièvre de la bigoterie se généralise et s’empare, ya pas si longtemps que ça, du reste du pays , notamment depuis l’indépendance), donc il y avait plus d’édifices religieux mosquées, mausolées de saints, et surtout de zaouia édifiées volontairement ( sans contraintes) et ce depuis des siècles par les villageois eux même , sans intervention d’aucune autorité suprême, état quelconque, et ce même au prix de leurs très maigres moyens , pour vous dire si ce n’était pas sérieux pour eux, et ce dans chaque village de Kabylie, grand ou petit; donc, il y avait plus de mosquées en kabylie que dans aucune autre région du pays. Rien qu’à voir quelle est la région qui produisait ou qui produit encore , le plus grand nombre de 3oulema…
    La seule différence, de taille néanmoins , entre l’islam kabyle d’antan et la bigoterie d’aujourd’hui c’est que autrefois la religion était plus humaine, pragmatique, et je dirais même sincère à la limite de la naïveté. En plus, je dirais, les spécialistes nous diront peut être leur avis, que la société kabyle d’autrefois a su en tirer le meilleur de sa religion ( peu importe laquelle) pour renforcer, parmis d’autres ingrédients, son ciment social mais tout en conservant ses spécificités, ses traditions, la liberté de croire ou pas,…Bref, quel que soit le degré de sa religiosité la société kabyle a toujours su garder son âme et son intégrité. À l’époque, j’en doute qu’on pourrait confondre un kabyle, ou un algérien en général, d’un afghan ou tout autre d’orient ou d’occident; on ferait distinction sans moindre effort.En revanche, aujourd’hui, essayez de distinguer qui est qui! C’est notre mondialisation a nous, c’est l’homogénéisation par nivellement par le bas. Le tout est dans l’ostentation et les accoutrement d’importation, beaucoup de religiosité et très peu de foi. La bigoterie a tout consumé dans la société comme les incendies de forêt dévorant en un instant l’œuvre de générations de sacrifices et d’efforts, dévorant jusqu’à la racine les figuiers, les chênes, les oliviers centenaires et à leurs places ne subsistent que ruines ou ne repoussent que les épineux et les mauvaises herbes.
    Et, ne vous méprenez pas, ce constat est valable en toute chose, pas seulement pour les religieux. On trouve de la bigoterie chez les religieux comme en on trouve une sorte de » bigoterie » chez les non-religieux (qui se disent athée sans conviction, ou sans savoir ce que cela signifie). Aujourd’hui, contrairement à autrefois, si , exemple, quelqu’un fait le jeûne , ou fait la prière des aurores, il va s’appliquer à réveiller tout le voisinage pour que tout le monde sache que monsieur ou madame fait le jeûne ou prie a l’heure ; pareil pour un non-jeûneur ou un buveur d’alcool, pour qu’il mangent ou sirote sa bière il faut qu’il le crie sur tous les toits des chaumières pour que le monde sache que monsieur mange ou boit avant l’heure , et tout le monde doit s’accommoder de ses tas de bouteilles vides partout dans son quartier, sur les bords de routes, dans la nature,…sinon monsieur ne trouve pas son plaisir…
    Voilà, en gros et rapidement, les fruits, ou plutôt les primeurs , le meilleur étant avenir sûrement , de notre plantureuse régression.

  15. Salut, sippositoir. Je crois que j’ai déjà répondu à ton commentaire avant de l’avoir vu, c’est à dire dans mes trois ou quatre dernières réponses à Bon pour moi. J’ajouterai juste ceci, ou plutôt je le répéterai: la religion a toujours un soubassement matériel qui lui dicte la direction à prendre. La religion dont on parle quand on dit qu’elle était plus humaine, celle de nos parents et avant eux, était une religion de tribus et de villages plus ou moins indépendants les uns des autres, chacun ou presque avec son propre patron saint. Le mode de production était dans une très large mesure l’agriculture de subsistence, assistée par l’émigration. Les kabyles étaient des villageois et la religion qu’ils pratiquaient était parfaitement adaptée à leur mode vie et culture ancestrale. Dans les petites villes et villages arabophones aussi la religion musulmane était à peu près comme chez nous. Seulement, quelque temps après la soi-disant « indépendance » du pays, les choses ont changé, et le changement était tectonique. Plus de villages isolés, plus de tribus! Quand j’étais petit, mes oncles parlaient souvent de quelqu’un des Ath Yedjar, ou d’Ath Jennad, ou d’Ath Zmenzer. J’avais un oncle né vers 1900 qui ne parlait jamais de Fort National, Beni Douala, ou Maillot, par exemple. Pour lui c’était toujours Ath Yirathen, Ath Aïssi, Imcheddalen, Iyelloulen, Iflissen, Izerkhfawen, etc. Ça avait un sens à son époque, mais à partir des années 1970, ça ne voulait plus rien dire. Maintenant il y a un pouvoir central censé – je dis bien « censé » – ne pas être celui d’un envahisseur et auquel beaucoup de kabyles d’origine appartiennent aux plus hauts niveaux. Et l’agriculture de subsistence a été remplacée par la rente des hydrocarbures. Ce sont des éléments très puissants dans la formation de l’idéologie.

    • Effectivement, je me suis basé sur ton dernier post, et je ne m’en suis rendu compte qu’après coup que t’en a largement développé la question dans tes précédents commentaires. Désolé de t’avoir infligé ça.

    • Azul a Dda Kichi
      Tes derniers posts sont aussi éloquents qu’à l’habitude. Ce sont des propos très mesurés et sages. Nous avons besoin de cette modération et de réflexions qui tempèrent les ardeurs les plus emportées.
      Fort à propos, tu as dit que tous les chemins mènent à Rome, oui ce fut vrai dans le temps, surtout depuis que la papauté s’était imposée finalement au cœur de la ville éternelle. Si bien que les pèlerins cheminant vers elle, se sont vus attribuer le nom de Romieu. Aujourd’hui, en Algérie, tous les chemins ne mènent qu’à La Mecque, ouverts aussi bien aux vertueux qu’aux hypocrites qui composent sa large frange. Un ami oranais arabophone leur a trouvé un joli surnom : Les Mecqueux à l’égal de Romieu !
      Avec un business développé avec les fourgueurs de omrates et autres pèlerinages de blanchissement.
      La khouandjerie est un mode qui règle la vie sociétale à la grandeur du pays à travers les gourous locaux qui y sont délégués et missionnés en relais pour porter la bonne parole. On a déjà vu leur implication pour intimer leurs ouailles et dire : ne pas voter c’est h’ram; Yennayer n’est pas musulman c’est h’ram, fêter et acheter une bûche pour marquer Nouël c’est h’ram etc.
      Aujourd’hui, la khouandjerie avec son attelage de gourourisme institutionnalisé a fait muer l’ensemble du pays en Gandourie, pour reprendre le mot de Kateb Yacine.
      Le pouvoir a de tout temps utilisé la religion comme levier retors de légitimation et pour un double objectif : comme instrument privilégié et incontournable à l’arabisation forcenée pour s’opposer à toute force d’émancipation et d’ouverture de la société sur l’universel et comme un puissant somnifère, instrument d’abrutissement de masse pour anéantir toute velléité d’affranchissement qui remettrait en cause sa domination. Ceci a valu avec le temps, particulièrement la destruction de ses langues locales et du patrimoine vernaculaire des différentes régions, par la mise en place d’un large système d’aliénation inégalé nulle part ailleurs par les lois et décrets politiques, l’école, les médias, les sports etc. Exemple : qu’est-ce que le pays a gagné ou perdu avec le changement de jours du week end ? Une société productrice et exportatrice de son savoir-faire aurait perdu deux jours d’échange avec le reste du monde. Une société uniquement consommatrice et contemplative a gagné plus de temps pour s’adonner à …
      Les temps sont arrivés pour quelques téméraires archéologues qui voudraient bien s’adonner à la recherche de l’algérianité réelle, que l’idéologie borgne s’acharne à dissoudre dans l’unicité linguistique et culturelle importées.
      Il est vrai que la politique idéologique arabiste borgne des puschistes-planqués des frontières a tracé les lignes néfastes qu’a initiées le hold-up de 1962 qui, au final, a produit le résultat que l’on constate aujourd’hui avec amertume.
      Aujourd’hui, plus que jamais, les corsaires de l’importation, tels les pirates ottomans d’antan, ne vivent que par la dynamique de la course, autrefois de l’abordage, aujourd’hui celle des conteneurs. Leurs intérêts ne sont pas dans le développement des structures de productions économiques ou scientifiques, d’élévation académique pour intégrer le pays dans une réelle modernité.
      On a beau user de smartphone 5G et autres gadgets ultra sophistiqués, nous ne serons que de simples consommateurs de ce qui est produit ailleurs par des sociétés qui avancent sans nous, pendant que nous continuerons à nous bercer avec les récits des foutouhates et redoublerons encore plus de séances de tarawih et de sublimation de la pensée magique des roquiates et autres charlataneries. Nous ne nous priverons pas d’espérer que nos grandes institutions académiques tels nos universités sinistrées et autres Instituts des Sciences Islamiques finiront bien par nous livrer au moins un Prix Nobel, ce qui parfumera notre belle contemplation, maintenant qu’on a décidé que l’anglais est appelé à chasser nos impérities.

      • On assiste aujourd’hui partout en Algérie, en Kabylie, comme ailleurs, à une profonde crise sociale et culturelle qui ébranlent les fondements mêmes de nos traditions les plus honorables et les plus anciennes. Une visite en Kabylie d’aujourd’hui permet de mesurer, à l’œil nu, le désastre d’une architecture anarchique, d’un accoutrement vestimentaire importé, d’une prétendue piété, ou impiété, m’as-tu vu, là où elles étaient, traditionnellement, discrètes, donnant, en définitive, la mesure effrayante de l’ampleur du désastre culturel que vit notre société. Qu’est-il advenu de nos gracieux villages anciens perchés à la crête de chaque colline ? Que reste-il de l’enseignement religieux simple, humaniste et fraternel de nos grands maitres de la Rahmaniya ?

        • Rien de nouveau sous le soleil semble–il :

          Matthieu 6:1 : Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus;…
          Matthieu 6:2 : Lors donc que tu fais l’aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d’être glorifiés par les hommes….
          Matthieu 6:16 : Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent.
          Matthieu 23:5 : Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères, et ils ont de longues franges à leurs vêtements;

  16. J’allais envoyer mon commentaire , mais en lisant celui de kichi , je n’ai pas voulu le plagier. J’ai retiré donc unepartie.

    A ssi-positoir et Kichi

    Bismi allah errahmane errahim d’abord,

    Wammaba3d

    je pense que vousdites igzaktma la mim chose dans le sens contraire.

    Kichi rapporte l’histoire de cette vielle dame maraboute qui lui demandait si le Nboundyou et Nvi c’est kif kif. Tu sais que la majorité des kabyles ne savaient pas un seul mot du Divin Coran. Les plus érudit connaissaient à peine un verset, et ça faisait l’affaire des marabouts.

    Ça c’est ce qu’on appelle la foi de charbonnier. Celui qui croit sans savoir. Sans demander à savoir. Je dirais qu’ils ont a la foi sans la religion. Ou sans le manuel. C’est sans doute pour ça qu’ils ont accepté cet islam. Un islam qui ne les dérangeait nullement.

    Par contre je ne suis pas d’accord avectoua quand tu parles d’Islam tolérant. C’est plitôt les kabyles qui l’ont toléré parce qu’il s’est accommodé à leur sauce.

    • Salut, Dda Hend! Pour ajouter de l’eau à ton moulin, ma défunte mère, qui se disait musulmane elle aussi, a eu du mal à me croire quand je lui ai expliqué le sens des mots de la Fatiha. J’ai eu du mal à la convaincre que awal rebbi était de l’arabe classique. Elle croyait que c’étaient des formules magiques sortant de la bouche de Dieu, comme on dit abracadabra.

  17. A Dda Kichi,
    Voici un lien qui éclaircit l’origine de la Sourate dont tu parles : c’est un vulgarisateur qui explique l’origine syriaque araméenne de la sourate et sa traduction ensuite en arabe et son insertion dans le coran. La vidéo montre les versets écrits dans chacune des langues soit arabe, syriaque et araméen, ainsi que leur lecture et prononciation. C’est une présentation en arabe mais d’une grande clarté. Si ça peut démystifier certains aspects obscures que beaucoup tiennent comme paroles sacrées.
    https://www.youtube.com/watch?v=BKQnSucRyKo

    • Ya3tik saha ay amdakoul ! Je ne savais rien concernant cette fatiha en particulier, donc ça tombe à pic. En lisant le Coran pour la première fois de bout en bout, après avoir épluché la Bible à la loupe, je me suis dit: « Merde si celui qui a écrit tout ça était musulman! Je ne le crois pas! C’était soit un réformateur chrétien soit un réformateur juif, mais en tout cas je ne vois pas dans ce Coran où ça parle d’une nouvelle religion appelée Islam. » Plus tard j’ai découvert des historiens comme Moëzzi et Jacqueline Chabbi et d’autres qui ont confirmé mes suspicions.

      • La magie de ce qu’on ne comprend pas. Dieu ne peut pas parler comme les hommes. Les marabouts jouaient beaucoup sur cette corde là. Il débitaient les versets que les montagnards prenaient pour des formules magiques.

      • Le Prophète Muhammad a présenté le Message coranique en continuité, et non en rupture avec la Bible et l’Évangile (au singulier dans le Coran). Rien d’étonnant, donc, qu’il y ait des similitudes, voire même des emprunts aux textes syriaques ou aux traditions des Hanif monophysites. En tout cas,rien qui soit de nature à le disqualifier.
        Je précise que, bien qu’élevé dans la tradition soufie de la Rahmaniya, je suis, l’âge aidant, devenu agnostique.

        • Même chose pour moi. Mes parents étaient tous deux des adeptes de la Rahmaniyya. Mon père visitait tous les « sadats » depuis son plus jeune âge. Il avait un amour de son prochain sans limites, même pour des voisins français et juifs pendant la guerre alors qu’il militait activement au FLN. On pouvait le côtoyer longtemps sans savoir qu’en fait il était un homme pieux, car il ne donnait pas du tout cette impression. Je lui ai demandé un jour si un chrétien ou un juif pouvaient aller au paradis, il m’a répondu: « Un bon chrétien ou un bon juif sont meilleurs qu’un mauvais musulman. Si un juif ou un chrétien font le bien pendant leur vie, ils iront au paradis eux aussi, mais pour avoir rejeté l’Islam ils passeront une journée en enfer, sur une plaque de fer chauffée à blanc, » non sans ajouter: « C’est ce qu’on dit, mais qui sait la vérité? »
          Pour un homme de l’époque, qui combattait la France et dont les frères et neveux avaient été torturés et/ou tués par l’armée française, et qui n’avait pas une instruction poussée, c’est quelque chose je pense. J’ai entendu ce qu’il m’a dit des bons juifs et chrétiens une seule fois en dehors de lui, et c’était de la part de ma mère, donc elle devait les tenir de lui. Je ne sais pas si cette croyance était répandue parmi la population générale en Algérie ou ailleurs.

  18. Comme je ne voudrais en aucun cas blasphémer je ne suivrais pas Kichi ret Dda rwin dans leur croisade contre notre Saint-Coran qui met en doute la divinité de ses écriture, sous prétexte que ce n’est pas à Hollywood que la transmission a eu lieu et qu’il n’existe aucun enregistrement.

    Par contre, concernant les anciens kabyles dont il ne reste pratiquement aucune trace aujourd’hui comme l’a prouvé Lla Hafsa, et leur rapport à la religion, qui n’est pas différent du rapport qu’entretiennent d’autres peuples avec la leur , j’ai déjà dit que les peuples musulmans considère la religion, l’islam, comme un organe vital qui est en eux. Ces anciens Kabyles, qui ne connaissait pas un seul mot du Divin Coran, considéraient la religion comme quelque chose de biologique.Comme le groupe sanguin par exemple. Ce n’est pas un rapport à quelque chose d’extérieur, c’est une chose qui est en eux qui les constitue. Ils sont musulmans comme on peut être du groupe A ou B. Bien qu’il n’en soient pas dépendant, et que cette chose qui n’existe pas ne leur est pas indispensable. Et en général les Marabouts qui cultivaient l’ignorance de ces montagnards les encourager à ne rien comprendre.

    En revanche il y a des scientifiques qui ont la foi chevillée au corps. Aucune révélation scientifique remettant en cause les écrits religieux ne l’altère. Je subodorerai donc que le contenu des religions n’a aucune importance aussi bien pour les incultes que pour les érudits. Je donnerai comme exemple certaines traditions auxquelles sont attachés les peuples.

    Je discutait avec ma petite dernière qui est biologiste et qui m’a appris que selon certaines découvertes, l’hypothèse que certains mouvements du corps ne dépendent pas du cerveau.

    Moughaliti : la religion est un organe àpart qui ne dépends pas du cerveau.

    Ina enassou la youghayirouna ma bi idni allah hetta youghayirouhou whadahou.

    • Salut, Dda Hend. Quelque part dans la cervelle de l’homme il doit y avoir un besoin vital d’appréhender l’univers dans lequel il vit, sans ça il aurait une impression de chaos et d’absence totale de direction insupportable et qui ménerait probablement à l’extinction de l’espèce. Pour moi, l’homme sait cela, il le sait consciemment ou inconsciemment ou entre les deux. Car sinon, yerhem babak, comment un homme comme toi et moi, doué d’une cervelle exactement de la même capacité, pourrait-il se tailler une petite statue de bois ou de pierre et s’agenouiller devant elle et l’appeler son dieu? A-t-il donc oublié qu’il vient juste de la fabriquer de ses propres mains? Ou alors est-il donc fou? Ou un imbécile? Comment un homme peut-il, comme chez nos anciens, imaginer que le monde repose sur une corne de bœuf? Même le plus idiot des êtres humains sauterait immédiatement à la question de savoir sur quoi repose la corne de bœuf elle-même dans ce cas. Alors pourquoi croient-ils à ces sornettes ahurissantes ? Pourquoi des centaines de millions d’êtres humains parmi les mieux éduqués au monde croient-ils ferme qu’un homme doublé d’un dieu s’est sacrifié sur une croix il y a plus de 2000 ans afin que les péchés de tous les hommes leur soient padonnés? Ça dépasse tout entendement, et pourtant les gens y croient.
      Mon explication à moi est qu’on n’y croit pas réellement, du moins pas au fin fond de l’inconscient. On accepte plutôt qu’on croit. C’est plutôt une décision inconsciente d’accepter le mythe et faire comme si on y croyait. Dans une opération inconsciente d’auto-hypnose on se fait croire qu’on croit, et ce afin de s’intégrer au groupe au sein duquel on vit. Sinon, si un homme croyait réllement qu’il risque d’aller en enfer, et pour l’éternité encore s’il vous plait, il passerait sa vie à trembler de peur du matin au soir et à tout faire pour mériter le paradis. Et s’il croyait vraiment au paradis, il créverait d’impatience de mourir afin de s’y retrouver le plus tôt possible, et quand un de ses proches meurt, ça serait une grande joie au lieu d’une grande tristesse.

      • Pour l’adoration des statues, il y a une explication autre et elle est simple. Commençons par ce qu’on connaît (et qui nous regarde en fait), la religion kabyle oui ce qui en reste et qui a structuré la famille et la cité; un peu long, j’essaierai d’être bref.
        J’ai vu en personne mon père gifler mon frère aîné marié, moustachu et père d’une fille lui même. Jusqu’à ces années là, ce fut chose banale (et ça ne se fait généralement pas en public), tout comme le pouvoir d’exproprier sans explication. Il fut même un temps, très très lointain et bien documenté chez les cousins romains et grecs des temps archaïques, où le père peut ne pas reconnaître son enfant nouveau né, le tuer, tuer son enfant petit adulte ou plus vieux, sans rendre des comptes à personne, quoique c’est très mal vu. Le père fut un prêtre au pouvoir absolu, quasi divin. Un prêtre qui entretient le culte de son arrière arrière grand père, l’ancêtre, un héros. Chaque famille a le sien.
        Et la statuaire dans tout ça ?
        C’est un moyen de se rappeler de cet ancêtre comme on en érige aujourd’hui des statues en souvenir d’un tel, d’une telle; comme on prend des photos pour immortaliser un instant, un visage, garder son souvenir et même des traits de caractère ou du visage.
        Le temps passant, par glissement, la statue religieuse est elle même devenue objet de culte.
        L’iconoclastie (interdiction des représentations humaines) chez les byzantins puis chez les musulmans est en fait un mauvais procès aux statues des divinités. Elle part de la fin pour condamner les débuts. Elle interdit les statues car elle considère ces objets comme de fausses divinités, mais des divinité, serait-ce de fausses divinités. Sauf que, à la base, les statues n’ont jamais été des divinités mais des représentations de divinités. On les embrasse comme on embrasse une photo d’un être adoré absent. Elle ne sont que des viatiques, des représentations de dieux, pas des dieux elles mêmes.
        Tout ce poids d’ignorance, les iconoclastes nous l’ont légué en lest qui alourdit nos pas. Mais c’est comme ça. Et c’est de là que sont parties toutes ces campagnes criminelles de destruction des statues. Et la martyrisée statue de Ain El Fouara peut en témoigner des sévices qu’elle est subi de la part des produits de l’école et de la religion d’état.

      • @Kichi
        Azul ay ameddakul
        Je partage tout à fait votre explication, en soulignant ce besoin irrépressible de calmer l’angoisse existentielle de l’homme face aux mystères de l’Univers et de la vie. Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraye, disait Blaise Pascal. Pour d’autres, l’explication se trouverait, plus prosaïquement, dans ce conte bien connu chez nous. « Il était une fois un vieux paysan dont les champs d’orge et de blé étaient régulièrement ravagés par les troupeaux de bergers qu’il était bien incapable de chasser de ses terres. Il alla raconter ses déboires iw amɣar azemni, qui lui conseilla de monter sur un arbre et de crier, à tue tête, tteryel ay imeksawen. Ce qu’il fit, mais les voyant tous fuir à toutes jambes en poussant leurs troupeaux, il s’est mis lui-même à décamper. Amɣar azemni, qui observait la scène, demanda au paysan les raisons de sa fuite, lors même qu’il savait que c’était pur stratagème. Je sais, répondis le paysan, mais les voyant tous fuir, je me suis dit que peut-être l’un d’entre eux aurait vu quelque chose.

        • HA HA HA !!! Merci pour cette petite histoire que je n’avais jamais entendue avant. Je me demande si elle n’a pas été copiée par un chercheur d’or de Californie au 19ème siècle: Un chercheur d’or arrive dans une ville bondée d’autres chercheurs d’or. Il cherche une chambre d’hôtel mais tout est complet. Pas la moindre chambre disponible. Il pense alors à un stratagème. Il informe « discrètement » un barman qu’il ne fait que passer dans la ville et que le lendemain il va continuer sur son chemin vers un endroit où on vient juste de découvrir beaucoup d’or. Le soir venu la ville est presque entièrement déserte. Tous les hommes se sont rués vers la « nouvelle » découverte d’or. Voyant tous ces hommes partir comme ça, il les rejoint lui aussi, parce qu’il s’est dit que que tant de gens ne pouvaient pas tous se tromper.

          • Démonstration par l’absurde, donc inouïe, du comportement moutonnier des foules humaines, qui, de tout temps et en tout lieu, sont capables, collectivement, de croire en une chose que nul humain, pris individuellement, n’a jamais vue. Exceptés, bien sur, les adeptes de Saint Thomas, qui, eux, ne crient qu’en ce qu’ils voient.

  19. Mais a Kichi il n’y pas que le Paradis, il y a aussi l’Enfer.

    S’il n’y avait que le Paradis, il n’y aurait pas de religions.
    C’est que l’homme ne peut pas accepter l’idée qu’il n’y ait rien après la mort. C’ertain ont essayer d’approcher ça autrement. Camus avec sa philosophie de l’absurde. Sartre avec l’Etre et le néant. Imagine seulement ces pauvres hères avec l’idée qu’il n’y ait rien après la mort. Que la vie n’a absolument aucun sens. Qu’il n’y ait ni conscience , ni âme, ni Dieu, que tout ça c’est des vues de l’esprit et que l’esprit lui-même n’existe pas. Tu mets tout ça dans la tête de Mes3oud tu lui démontre qu’il n’est rien , qu’un tas de , qui fonctionnent toutes seules un certain temps. Tu le convaincs bien que dizzane netsa  et tu le laisses à sa misérable condition humaine. Et tu lui dis selekha thouraa darbouka. Puis tout d’un coup il y a un mec qui lui dit qim a Mes3oud j’va te spliker, et il lui bourre le crane de religion.

    Quand Pascal dit : mettez vous à genoux faites semblant de croire et vous croirez. Et il ajoiuta sinon krat ya mhaynek. Pascal sait que relativement, jidi relativement, il n’est pas plus intelligent qu’un escargot, une fourmi, ou un blaireau et il ne le supporte pas. Ih , un blaireau a Mes3oud, tu a vu un blaireau en bleu de travail partir à l’usine pour gagner son pain ? Aucune rationalisation , aucune, ne pouvait le sortir de là.

    J’arrête sinon je vais me mettre à croire moua aussi.

  20. À Kichi Duoduma et At Dahman
    Pensez-vous, par ce raisonnement de « Tel est pris qui croyait prendre » , que notre éminent professeur Mr Addi , s’il ne se bande pas les yeux avant que ce ne soit trop tard, finirait par croire à sa propre théorie et même de rejoindre un de ces train de régression féconde si jamais il voyait la noria de trains de plus en plus bondés?

    • En ce qui me concerne, assurément. La preuve? J’ai encore entendu récemment ce brave Addi soutienir, mordicus, que c’est l’Armée qui a crée l’Etat algérien, pour autant, du reste, que ce dernier existe effectivement. Je serais curieux de connaitre ce qu’en pense notre ami Kichi.

      • « …que c’est l’Armée qui a crée l’Etat algérien, »

        N’importe quoi, Addi charrie.

        Quoi, que du train de la régression on peut voir, ma el insamoun, lem Ya3lem.

        Mais, ontar nous, ontarnous kane. Isk « l’Etat algérien », dans sa consitance actuelle , aurait existé sans larmi?

      • Am akken idennidh ay amdakoul : « …l’Etat algérien, pour autant, du reste, que ce dernier existe effectivement. » Question très pertinente. Je suis peut-être pessimiste ou trop désabusé, mais mon idée de l’Etat dans un pays développé est qu’il est organique, structurel: c’est une partie intégrale d’un corps vivant, ce corps vivant étant une machine de production de richesses. Il représente essentiellement les intérêts des classes dominantes par lesquelles il a été érigé, mais tant que leurs besoins fondamentaux sont satisfaits, les classes dominées ont l’illusion qu’il les représente aussi, et la machine roule tant bien que mal. En Algérie, au lieu d’un organe, je vois plutôt une excroissance. Une énorme excroissance, pour ne pas dire une tumeur ou un parasite. C’est mon humble avis. J’aimerais bien me tromper.

  21. Azul @Mas At Dahman,

    Vous dites : «Vous ne grossissez pas un peu le trait avec l’importance que vous attribuez à la Khwandjiya?
    Cordialement »

    Mes commentaires peuvent bien paraître excessifs ou exagérés ça et là, peut-être, ça se peut bien, personne ne détient le monopole de la vertu, j’en conviens. Cependant, je suis convaincu que vous serez d’accord avec moi, que si on compare la vie quotidienne dans tous les coins du pays, aujourd’hui par rapport à ce qu’elle a déjà été, vous conviendrez qu’une bigoterie institutionnalisée a bien été instaurée ou pris place et qu’elle a produit ses effets dans le comportement des gens et leur vie courante. C’est une mode qui sera dépassée un jour espérons-le, que le mimétisme aliénant importé et dépersonnalisant aura épuisé sa fantasmagorie, qui est une sorte de vecteur d’affirmation et d’ostentation bigote, n’est rien que le résultat d’une politique idéologique des plus néfaste qui s’est consolidée de plus en plus. La recherche d’arrimage désespérant à l’identité arabe au détriment non pas uniquement de son identité culturelle ou linguistique, mais de son Histoire profonde qu’on falsifie à tout vent, de l’héritage et le sacrifice des hommes et des femmes qui ont combattus pour défendre son vaste territoire depuis des siècles, son patrimoine exceptionnel que beaucoup de nations ne possèdent pas, la spoliation de ses richesses, la dépréciation de son génie inventif etc. Or, les vrais Arabes de la Péninsule rejettent cette fausse arabité et renvoie ses pourvoyeurs à ses bases originelles. Vous n’êtes pas des Arabes, vous êtes Amazighs, lors de la Coupe Arabe, ils leur ont ajouté : vous n’êtes que des invités !
    On enseigne bien aux enfants que nos contrées nageaient dans l’obscurantisme des longues nuits noires de la djahilia, où nous tenait enfoncés le colonialisme romain dont, heureusement, la foutouha islamya nous a extirpés prophétiquement pour ne pas dire divinement, pour laquelle nous rendons grâce à notre sauveur Oqba Le Bienveillant.
    Une multitude de petits détails de la vie quotidienne sont convoqués pour appuyer la dépersonnalisation programmée, tel un registre restreint approuvé des prénoms amazighs agréés à l’état civil, reconnus comme algériens, s’il vous plaît ! Par contre une telle mesure n’est pas appliquée concernant les prénoms supposément arabes et algériens, comme toute cette pléthore de prénoms qu’on ne connaissait pas auparavant qui a fait son apparition avec l’avènement de la khaoundjerie : Oussama, Islam, Seif el Islam, Haitem, Chahinaz, Abdelqahar etc. Sans compter l’élimination des toponymes amazighs et leur remplacement par des noms arabes ou des noms français arabisés, ex. La Calle devenue El Kalla, son vrai toponyme amazigh est Tinuza, Imchedallen, viré en M’ched Allah, Timsounine (en Chaoui, les paradis) devenu M’chounech
    In Ideq devenu Bordj Badji Mokhtar, avec tout le respect qu’on doit à ce chahid, Temassinine (en Targui) dans la Willaya d’Illizi, ex. Fort Flatters français, baptisé Bordj Omar Dris (autre chahid).
    Je veux bien qu’on me comprenne, nous vouons respect et considération à tous les martyrs de la révolution, mais pourquoi substituer et effacer uniquement les toponymes amazighs en leur attribuant des noms comme ces exemples, alors qu’on garde le nom d’un traitre comme Hussein Dey qui a livré Alger aux Français, les noms de Turcs janissaires ottomans, les noms d’Agha, de Pacha, de Aroudj et de panarabiste patenté qui n’ont aucun lien avec le pays comme Chakib Arslan dont un lycée porte le nom etc.? Des exemples comme ceux-ci, il en pullule et des plus loufoques tels : Iflissen Umellil (Kabylie occidentale) traduit en Flissa Oum Ellil, ou Tagut (Aures) devenu Aïn Yagout , c’est la région du grand mausolée royal amazigh Imedghassen (daté du 3e siècle av. J.C.) etc.
    Sans vouloir vous vexer, votre commentaire peut paraître contradictoire avec ce que vous affirmez vous-même : « On assiste aujourd’hui partout en Algérie, en Kabylie, comme ailleurs, à une profonde crise sociale et culturelle qui ébranlent les fondements mêmes de nos traditions les plus honorables et les plus anciennes. Une visite en Kabylie d’aujourd’hui permet de mesurer, à l’œil nu, le désastre d’une architecture anarchique, d’un accoutrement vestimentaire importé, d’une prétendue piété, ou impiété, m’as-tu vu, là où elles étaient, traditionnellement, discrètes, donnant, en définitive, la mesure effrayante de l’ampleur du désastre culturel que vit notre société.»
    Cordialement,

    • Votre état des lieux décrit parfaitement la crise identitaire, quasi schizophrénique, que vit notre société. Bien que, pour ma part, j’y vois, moins la main de la Xuanǧiya et autres islamistes néo-salafistes, que celle de la Badissiya nuvemberiya, qui, à vrai dire, s’est, en catimini, emparée du pouvoir effectif chez nous, depuis l’été 1962, avec pour programme idéologique la fameuse formule d’Abdelhamid Ben Badis : «l’islam est notre religion, l’arabe notre langue, l’Algérie notre patrie et à l’arabité nous appartenons». Pour ne pas remonter au ralliement, dans les années 1930, du Mouvement national issu de l’Étoile Nord-africaine au nationalisme arabe prôné par Chakib Arslan, faisant du même coup la jonction idéologique des partisans de Messali avec ceux de Ben Badis. Vous connaissez la suite, notamment la prétention affichée de la Badissiya à s’approprier le 1er Novembre lui-même !

  22. Changes d abord de nom puis viens parler de kabylisme! parceque razik est bien arabe!!!!…lorsque ali yahia abdenour qui après avoir embrassé et entouré de ses bras le cochon ferhat a répondu a la question sur l independance de la kabylie :… » et a qui vous laisserez les richesses du Saqhara ?!!… » La kabylie et les kabyles sont les euls qui ont beneficié le plus et profité à fond des fruits de l’Independance et de la rente petrolière. Sans cette rente et les avantages indus octroyé par le pouvoir profondement kabylisé depuis 1962 toi razik aujourd’hui tu ne serais qu’un simple berger ou gardien de chevres sur les versants nord de l akfadou ou du djurdjura!!…la kabylie a été la seule region qui a tiré vers elle nombre de projets et d insfrasdtructures faisant d elle la province la plus developpé du pays!…mais comme les kabyistes sont des gens de mauvaise foi et que ce n’est ni l’autonomie, ni l’indpendance de la kabylie ne les interesse et que ce n’est ni leur but ou objectif mais qui ont pour unique mission l’implosion du pays vous usez de mensonges et de contrevérités pour vous donner raison!…mais saches que les algeriens non-kabyles seront les plus heureux du monde si le cancer kabyle soit resolu par une separation nette du territoire kabyle!…certes ce serait un etat a souveraineté limité comme celui de l’OLP et ce au moins sur 20 à 30 ans! et ce juste pour eviter que la france n’ouvre succursale a Tizitozo, mais aussi pour jouir du sepctacle des guerres fratricides entre kabylistes et kabyles !!!..Notre argent restera chez nous et n’ira plus gonfler les comptes des haineux kabylistes belliqueux!…a Suivre.

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