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A 3 mois de la présidentielle, la répression continue en Algérie

Dans l’Algérie nouvelle qui se prépare à la présidentielle, les arrestations, condamnations et interdictions de quitter le territoire national se poursuivent.

L’Etat policier est en place. Il se porte bien. La preuve ? Les mesures arbitraires qui touchent les citoyens ordinaires tous les jours et les restrictions de toutes les libertés qui continuent d’étrangler les Algériens. Plusieurs citoyens ont été condamnés à la prison ferme rien que jeudi 30 mai.

Petite revue des mesures qui démontent le mythe de l’Etat de droit que revendiquent Tebboune et ses courtisans :

Ouali Aloui a été empêché, le 30 mai 2024, de quitter le territoire. Il lui a été signifié au niveau de la Police des Frontières à l’aéroport Mohamed Boudiaf, à Constantine, qu’il est interdit de sortir et qu’il est sous le coup d’une ISTN, indique le Cnld.

Le parquet près du tribunal de Bordj Menaiel, wilaya de Boumerdes, a requis, jeudi 30 mai, contre Yacine Mecheri une année de prison ferme et 100 000 dinars d’amende. Le verdict est attendu pour le 16 juin 2024. Il est accusé d' »incitation à attroupement non-armé ».

L’ex-détenu d’opinion, Mohand Aoudia (73 ans) a été condamné jeudi 30 mai 2024, en appel par le tribunal criminel de deuxième instance près la cour d’Alger à une année de prison ferme et à 100 000 dinars d’amende. Il avait largement purgé cette peine.

Mohand Aoudia a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal Bir Mourad Rais (Saïd Hamdine) le 21 octobre 2021, rapporte le Cnld. Depuis, il croupissait en prison en attendant son procès. Il avait été arrêté par les services de la gendarmerie nationale le 16 octobre 2021 à Birkhadem. C’est vous dire que l’arbitraire est toujours là et frappe sans distinction d’âge et de sexe.

La peine prononcée en première instance contre le détenu d’opinion، Samir Bal et Azzizou Yahiaoui a été confirmée. Ils ont été condamnés, ce jour funeste du 30 mai 2024, en deuxième instance, à 3 ans de prison ferme et à 100 000 dinars d’amende. Décidément ce jeudi 30 mai a été très prolifique en matière de violation des libertés pour les juges qui n’ont pas lésiné sur les condamnations.

Le tribunal criminel de Boumerdès a également condamné Azzedine Si Zid, Massinissa Djaout, Aziz Ounoughen, Mahmoud Tinouche et Nabil Bousskine, à une année de prison avec sursis et à 100 000 dinars d’amende.

Le détenu d’opinion, Amine Rebah, a été condamné lui aussi le 30 mai, par le tribunal criminel de première instance de Médéa à 2 ans de prison ferme et à une amende, selon le Comité national pour la libération des détenus. Le parquet près le même tribunal avait requis 7 ans de prison ferme. Des juges au grand coeur œuvre dans cette auguste institution judiciaire pour punir les méchants citoyens qui osent dire ce qu’ils pensent.

L’activiste Noureddine Khechache a été condamné, le 30 mai, par le tribunal de Biskra à 2 mois de prison ferme et à 50 000 dinars d’amende, selon la même source. Il est accusé de « publications de nature à porter atteinte à l’unité nationale ».

La Cour de Bejaïa a confirmé, le 29 mai, le verdict prononcé (dans un deuxième dossier) contre l’ancien détenu d’opinion et ancien policier Zahir Moulaoui. Il est condamné à un an de prison ferme et à une amende de 50 000 dinars.

Vous remarquerez que les demandes de libertés adressées par quatre partis (PT, RCD, FFS et Jil Jadid) au chef de l’Etat, sont restées lettres mortes.

Plus de 200 détenus d’opinion croupissent dans les prisons. Un nombre indéterminé d’Algériennes et d’Algériens sont placés, d’une manière arbitraire, sous interdiction de quitter le territoire national (Istn).

Sofiane Ayache

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