Vendredi 22 mars 2019
A Béjaia, les 52 communes ont marché pour exiger le départ du régime
A Béjaia, une ville côtière située à l’Est d’Alger, le cinquième vendredi de la dissidence a été marqué par une forte participation des habitants des 52 communes.
Encombrée par une marée humaine incroyable, la ville de Béjaia n’a pas pu contenir les centaines de milliers de manifestants venus exprimer leur refus aux annonces du pouvoir. L’arrivée des premiers manifestants a été enregistrée à midi, où quelques groupes ont commencé à afficher leurs pancartes aux alentours de l’esplanade de la Maison culture Taos-Amrouche.
Nous avons pu dénicher quelques unes sur lesquelles est écrit : « Système dégage », « pouvoir assassin », « Ni Moscou, ni Paris, le peuple choisira son président », « Non au 5e mandat ni aux prolongations du 4e »,…
A 14h, juste après la prière du vendredi, c’est le grand afflux des habitants des régions limitrophes. Les premiers carrés ont atteint le port de Béjaia pour faire demi-tour après une heure de marche.
Ils ont tous fait le même parcours, mené la même cadence mais n’ont pas eu les mêmes slogans. Si certains ont pu inventer de nouveaux slogans comme : « Nous serons dans la rue jusqu’à votre départ », « Oui pour une nouvelle république », « Ne touche pas à mon avenir », d’autres préfèrent se déguiser en personnalités politiques en vue de les ridiculiser. D’autres ont même ramené des bêtes de somme.
Tant d’enseignes que nous n’avons pas pu distinguer ni déchiffrer au milieu de la foule immense. Nous avons quand même été attirés par un manifestant qui a brandi une petite bouteille de gaz sur laquelle il a collé une affiche « Bonus pour la France » ! Une autre fillette de 10 ans portant un emblème et une déclaration écrite sur un carton disait : « Partez !! Maman me dit que vous nuisez à mon avenir » !
Un octogénaire visiblement heureux de ce mouvement a déclaré : « Ce qui a été confisqué de force, doit être récupéré de force ! Une force humaine scintillante et non inclinante qui a pu, dans le calme, perturber le sommeil du clan » !
A 16h, la marée humaine a commencé à se disperser dans le calme. Certains ont rejoints leurs véhicules et d’autres ont pris l’initiative de ramasser les déchets jetés par-ci par-là.
A 17h les derniers à avoir fini le parcours été rattrapé par la pluie ! Ils ont continué leur marche dans une ambiance festive. C’est dire que le moral des marcheurs est intact.