Jeudi 4 mars 2021
A Larbi Ben M’hidi
À la date anniversaire de son assassinat, nous rappelons au reste du monde la manière abjecte avec laquelle le sinistre système colonial français s’en est servi pour venir à bout d’un grand stratège de la guerre de Libération Nationale du 1er novembre 1954, en la personne de Larbi Ben M’hidi.
Larbi Ben M’hidi, est natif de Aïn M’lila dans l’actuelle wilaya d’Oum El Bouaghi, en 1923. Un militant nationaliste algérien, membre du PPA, puis du MTLD, et un des membres fondateurs du FLN en 1954.
En 1956, il se voit désigné membre du conseil national de la Révolution. Il délégua le commandement de la Wilaya V dans l’Oranais à son Lieutenant Abdelhafid Boussouf, avant d’être nommé au courant de la même année à la tête de la Zone Autonome d’Alger (ZAA)
ll participe à l’organisation des premiers attentats dans la capitale notamment ceux du 30 septembre 1956.
En janvier 1957, Robert Lacoste gouverneur général d’alors, lance la bataille d’Alger, et attribua aux parachutistes du général Massu les pleins pouvoirs de police dans la Zone Alger-Sahel.
Il est arrêté en février 1957, et exécuté sans jugement par l’armée française dans des conditions obscures en pleine bataille d’Alger, en dépit des règlements interdisant le recours à la liquidation systématique déjà en vigueur à cette époque.
Pour avoir nargué l’ordre colonial établi par son calme, sa sérénité, son silence et surtout sa façon de mettre en dérision ses bourreaux rien qu’avec un sourire aux coins des lèvres, ont eu raison de l’homme, brave guerrier qu’il était.
Refusant de parler, il est tué par un groupe de soldats français aux ordres du futur général tortionnaire Paul Aussaresses, dans la nuit du 3 au 4 mars 1957.
Témoignage du lieutenant Jacques Allaire à l’endroit de Ben M’hidi lors de sa capture par celui-ci :
« Si je reviens à l’impression qu’il m’a faite, à l’époque où je l’ai capturé, et toutes les nuits où nous avons parlé ensemble, j’aurais aimé avoir un patron comme ça de mon côté, j’aurais aimé avoir beaucoup d’hommes de cette valeur, de cette dimension, de notre côté.
Parce que c’était un seigneur Ben M’hidi. Et Ben M’hidi était impressionnant de calme, de sérénité, et de conviction. Lorsque je discutais avec lui et que je lui disais: « Vous êtes le chef de la rébellion, vous voilà maintenant entre nos mains, la bataille d’Alger est perdue », et j’extrapolais un peu : « La guerre d’Algérie, vous l’avez perdue maintenant ! ».
Il dit : « Ne croyez pas ça ! » Et il me rappelait les chants de la résistance, le chant des Partisans: un autre prendra ma place. Voilà ce qu’il m’a dit. Ben M’hidi. Ça m’a fait de la peine de le perdre».
Allah yarham chouhadas qui se sont sacrifiés pour la libération du pays le 5 juillet 1962. D’autres par contre me rétorqueront : « Heureux les martyrs qui n’ont rien vu».