À Marseille, la satire devient une arme de résistance. Jean-Jacques Fiorito, ancien journaliste à La Provence, a choisi la scène pour dire ce qu’on ne le laissait plus écrire.
Son spectacle La farce cachée de l’info est un règlement de comptes drôle, acerbe et lucide avec les dérives du monde médiatique.
Après avoir quitté le journalisme, lassé par la censure et les compromissions, Fiorito s’est lancé dans le théâtre. Mais pas n’importe lequel : un théâtre de l’urgence, où se mêlent sketchs, caricatures, coups de gueule et tendresse pour la ville de Marseille. Il y démonte les logiques absurdes de l’actualité en continu, les figures creuses des plateaux télé, les éditocrates en roue libre.
Sur scène, l’ancien journaliste joue avec les mots comme il jouait autrefois avec les titres : en dénonçant, en exagérant, en révélant ce que l’on cache sous le vernis de l’objectivité. Il s’appuie sur l’humour, souvent noir, pour faire émerger une critique sociale affûtée.
Le spectacle est aussi un hommage vivant à Marseille, dont il imite l’accent, évoque les figures familières, et capte l’atmosphère populaire. Cette dimension locale ancre le propos et crée une proximité avec le public, qui rit parfois jaune… mais toujours avec plaisir.
Si quelques critiques notent un rythme encore perfectible, notamment dans la transition entre certaines séquences, tous saluent l’originalité du projet. Comparé à Patrick Bosso pour son ancrage marseillais, Jean-Jacques Fiorito s’en distingue par une approche plus politique, plus frontale.
Avec La farce cachée de l’info, il prouve que l’on peut encore faire rire tout en pensant, et penser tout en résistant. L’humour y devient un espace de liberté — un théâtre de vérité.
Djamal Guettala
À noter : La farce cachée de l’info est à l’affiche du Festival d’Avignon Off, du 5 au 26 juillet, à 19h, au théâtre La Tache d’encre. Un one-man-show à découvrir pour rire… et réfléchir.