26 novembre 2024
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À nos compatriotes chrétiens, bonne fête de Marie

FETE

À nos compatriotes chrétiens, bonne fête de Marie

C’est une occasion habituelle que me donne ce journal pour présenter mes vœux aux chrétiens d’Algérie, qu’ils soient de nationalité étrangère ou algérienne. Le 15 août est la fête de la vierge Marie, mère de Jésus, l’Assomption. Ici, en Espagne, d’où est rédigé cet article, sa place est gigantesque, il n’est pas possible de la rater.

Même si, dans l’ordre religieux, la fête de Marie n’est pas en première place comme la fête de Pâques (et non de Noël, nous ne le répéterons jamais assez), elle est l’occasion de processions qui sont gravées dans la mémoire collective de l’humanité, particulièrement celle de Séville mais aussi partout ailleurs. On dirait, en terme protocolaire, qu’il n’y a pas la même préséance de représentation mais que la notoriété dépasse le le rang accordé.

Comme toujours, puisque la pédagogie est la science de la répétition, reprenons une erreur communément entendue qui provient de la proximité de prononciation des deux mots, l’Ascension et l’Assomption        .

Tous les deux représentent des ascensions au ciel pour rejoindre le domaine des cieux. L’Ascension est la montée au ciel de Jésus pour s’asseoir à la droite de son père (le prendre dans un sens spirituel). Juste après sa résurrection (Pâques), Jésus dit au-revoir aux apôtres, au sommet du Mont des Oliviers, qui allaient répandre sa parole. Puis il s’éleva au ciel. 

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L’Assomption est par contre la montée au ciel de Marie, célébrée le 15 août dans le calendrier. C’est à dire celle dont nous parlons.

Pourquoi les chrétiens attribuent-ils deux mots pour signifier la même chose, une ascension ? Tout simplement parce qu’ils identifient deux phénomènes d’une nature religieuse totalement différente.

Jésus s’est élevé au ciel pour rejoindre l’immortalité dont il est la représentation. Marie, ne l’oublions jamais, est une mortelle, elle monta vivante au ciel, comme aspirée par une grâce que lui a accordée Dieu (comme aspirée, Assomption est issu de la même racine).

Certains, peut-être ayant connaissance de mes positions très tranchées sur la religion, souvent très violentes sur Internet, seraient légitimes à me demander pourquoi, soudain, cette envie de pédagogie et du ton conciliant.

La raison est simple, sans ambiguïté aucune. La religion chrétienne est le fait d’une petite minorité en Algérie, qui souffre et est pourchassée dans ses droits. Cela me suffit pour leur tendre la main car je milite contre les dérives des religions et non contre les croyances si elles sont encadrées par le principe de laïcité. 

Si la religion musulmane subissait le même sort, je serais aussi l’un de leurs porte-drapeaux, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Pour le moment, la théocratie liberticide est de son fait, nous sommes donc loin de cette hypothèse.

Et comme à chaque fois, répétition pédagogique oblige, certains le savent mais d’autres sont peut-être surpris que j’utilise le mot « chrétiens » au lieu de « catholiques ». Tout simplement parce que la religion chrétienne est le socle commun (le Christ) alors que les catholiques sont le socle  commun initial qui a vu se diviser en lui une multitude de branches dont les deux plus connues, le Protestantisme et la religion orthodoxe.

Une autre fois je vous expliquerai pourquoi Marie, surtout sa position et le culte qui lui est dévoué, est au centre de l’un des débats entre les mouvances. Peut-être aussi que le lecteur pourra-t-il me confirmer si la majorité des congrégations en Algérie sont plutôt protestantes, comme je le suppose ? 

J’ai une méconnaissance à ce sujet mais seulement une interprétation des articles de journaux qui parlent de « temples fermés par l’autorité des généraux ».

Ceux-là n’ont ni foi ni loi. Ce n’est pas une bonne fête que je leur souhaite mais l’exil dans un endroit plus chaud que la religion a prévu pour eux. Et pour cela, on ne dit pas « ascension » mais «descente aux enfers».

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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