Question idiote s’il s’agissait d’un autre pays que le nôtre ! Puisque, par définition, un pays est censé appartenir à ses habitants ! Au peuple. Mais l’Algérie est un cas atypique, tant le citoyen se trouve ignoré, marginalisé, méprisé depuis qu’«on lui a offert l’indépendance » (dixit Bouteflika).
La diatribe du journaliste Mustapha Zeghileche contre un ministre donne le ton et les éléments de réponse à la question (*).
Ainsi, selon le journaliste activiste, un ministre a déclaré récemment que « les opposants s’acharnent contre l’Algérie pour avoir des postes ». « Il suffit qu’ils aient un poste, dit ce ministre, pour qu’ils se taisent ».
Et au journaliste d’assener : « Ils veulent nous complexer et nous entuber avec ce genre de rhétorique. Oui, évidemment que je veux un poste. Et je veux ton poste à toi plus précisément. Je veux te dégager et prendre ta place. Si vous faisiez votre travail, si vous n’aviez, ne serait-ce que le minima de compétences, le pays ne serait pas dans cet état ».
Dans son intervention, le journaliste souligne « le culot » de ce ministre qui qualifie d’ « opposants contre l’Algérie », ceux qui s’opposent aux responsables en poste. Et de s’interroger : « Cela signifie-t-il que c’est lui l’Algérie ? »
Dans la tête de nos dirigeants, il va sans dire que le pays leur appartient, et on peut sans trop se tromper établir une distribution réelle du territoire entre les militaires, les islamistes et les FLiN-tox, qui se répartissent le pouvoir, la société et la rente.
À 90%, le pouvoir et la rente appartiennent aux militaires ! Les 10% restants sont laissés aux pantins civils manipulés par les premiers. Ces 10% représentent le petit os que l’on jette à un chien docile.
Quant à la société, elle a été offerte en grande partie aux islamistes. Des islamistes qui s’emploient avec cynisme et zèle à tuer l’esprit d’indépendance et de liberté des Algériens.
Le peu qui reste ne rêve que d’évasion vers des cieux plus cléments. Une évasion résumée par la rage de Shirine Boutella à l’adresse de tous ces donneurs de leçons qui lui reprochent un simple tatouage entre les seins : « Votre frustration de complexés de merde, vous la gardez pour vous. Si je me suis barrée c’est pour vivre ma vie, pour être liiibre ! » Et d’en rajouter quelques couches (**) :
– « Quand on ne vous demande pas votre avis. Quand on ne vous demande pas vos conseils. Taisez-vous ».
– « Les corps des femmes ne vous appartiennent pas. Ce n’est donc pas à vous de décider de ce qu’on en fait ou de ce qu’on n’en fait pas ».
– « Je ne me représente que moi. Je m’appelle Shirine Boutella ! »
Qui a dit que la femme n’est pas l’avenir de l’homme ?
En résumé, le pays reviendra aux Algériens quand les militaires retourneront à leurs casernes, les islamistes à leurs mosquées et les FLiN-tox au musée ! Ce qui se produira certainement à la saint glinglin ou à l’arrivée de l’imam El-Mahdi ! Il suffit de patienter !
En attendant, « El Harga teslek » !
Kacem Madani
(*)https://marevuedepressedz.com/2022/07/22/zeghileche-ministre-poste/
(**)