Rien n’est tout à fait clair en Algérie et les miens restent sceptiques. Entre le cortège de hauts responsables et d’hommes d’affaires accusés de corruption et jugés depuis quelques jours au tribunal de Sidi M’hamed à Alger, les visites d’inspection marathoniennes du chef d’état-major aux régions militaires, le débat télévisé des cinq candidats au palais d’El-Mouradia et les marches de la contre-révolution qui rythment les ouvertures des J.T des médias officiels, la messe est dite : la nomenklatura algéroise compte sacrifier tout ce qui lui reste, pourvu qu’elle campe encore au pouvoir! Mais le peuple ne semble pas l’entendre de la même oreille, lui qui a bouclé son 43e acte de manifestation, toujours dans le même esprit de mobilisation et du pacifisme! 

D’ailleurs, sur les réseaux sociaux, cette tribune virtuelle des masses, des appels à une grève générale sont lancés. L’objectif : contrecarrer la démarche officielle d’aller vers les élections présidentielles! L’Algérie bout sous le feu de la dissidence citoyenne et semble échapper aux mains de ceux qui la dirigent !

La guerre des nerfs est à son paroxysme, mais fortement déstabilisé, le régime perd le nord au point qu’un ministre, détenteur d’un portefeuille-clé dans l’exécutif, commet un écart de langage impardonnable, à l’égard des partisans du boycott de ce rendez-vous électoral.

Le régime va-t-il vers sa déroute ? Va-t-il céder sous le poids de la pression? Remettra-t-il, enfin, les clés au peuple, détenteur exclusif de la souveraineté?

Acceptera-t-il d’aller vers une période de transition, en essuyant l’affront d’un autre « report » du scrutin programmé? Qu’en est-il de l’institution militaire, éternelle faiseuse des rois? Optera-t-elle pour la solution du compromis avec le peuple, en engageant un dialogue sérieux pour sortir définitivement du jeu politique et s’en tenir à sa missions constitutionnelle, à savoir la défense du territoire national ?

Les brumes du doute envahissent la maison Algérie de toutes parts et même les chancelleries occidentales qui, après avoir opté pour une résolution condamnant les violation des libertés en Algérie, n’y voient pas clair, et semblent dépassées par l’ampleur du soulèvement populaire en cours. 

En gros, notre pays est dans une équation difficile, où le moindre dérapage peut mener à l’irréparable, mais aussi où le moindre acte républicain, basé sur le dialogue, la bonne foi et la volonté politique de se débarrasser de tout cet ancien système, peut mener à une sortie certaine de cette crise! Cette lueur d’espoir, les Algériens l’attendent avec impatience.

Mais viendra-t-elle ? Espérons-le, espérons-le!