Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé, au cours de son intervention télévisée, que l’Algérie avait réalisé de grands progrès dans divers domaines, notamment la sécurité alimentaire et hydrique. Pourtant ces déclarations sont régulièrement rattrapées par les faits.

Il a mis en avant l’augmentation de la production agricole et les projets liés à la dessalement de l’eau de mer, à l’interconnexion des barrages, et à l’exploitation des nappes phréatiques. Cependant, plusieurs de ses promesses sont restées non tenues et des violations de l’État de droit sont à déplorer. Au-delà de la sécheresse qui touche quand même toute l’Afrique du Nord, l’eau reste une denrée rare dans plusieurs régions du pays.

Evidemment, Abdelmadjid Tebboune a promis que l’Algérie atteindrait l’autosuffisance dans la production de blé dur d’ici 2025, mais cette affirmation semble encore incertaine, compte tenu des difficultés persistantes dans le secteur agricole.

De même, bien que le président souligne la réduction de la dépendance du pays vis-à-vis de l’étranger et les «grands progrès» réalisés, les agriculteurs et investisseurs continuent de faire face à des obstacles structurels tels que des difficultés d’accès au financement, des réglementations bureaucratiques et un manque de soutien réel sur le terrain. L’écosystème de production, de stockage et de distribution est en butte à de sérieux problèmes d’organisation. Ces derniers témoignent de l’incapacité de l’État à mettre en œuvre efficacement ses politiques et à les déployer sur le terrain.

Concernant la filière laitière, M. Tebboune avait annoncé que l’autosuffisance serait atteinte «d’ici deux ans», grâce à un projet d’investissement à Adrar en partenariat avec des investisseurs qataris. Toutefois, les défis structurels (là encore) dans ce secteur – en particulier la rareté des ressources en eau et le manque d’infrastructures adaptées – remettent en cause cette promesse, alors que la dépendance aux importations de produits laitiers reste élevée.

Le chef de l’Etat a aussi fait part de ses efforts pour lutter contre la spéculation, mais les actions concrètes dans ce domaine semblent insuffisantes. Le secteur informel domine largement le commerce. Il en est même du marché de la devise dont les cambistes proposent leurs billets en pleine rue et à proximité des banques sans qu’aucune autorité publique n’y trouve à redire. Alors oui, il y a des condamnations… Bien que les sanctions soient sévères, allant jusqu’à 30 ans de prison, le phénomène de la spéculation continue de prospérer, notamment dans les zones urbaines où les prix des produits de première nécessité restent exorbitants, créant une pression sur les citoyens.

En matière de gestion de l’eau, M. Tebboune a évoqué des projets ambitieux de transfert d’eau entre barrages et d’exploitation des eaux souterraines. Cependant, ces projets, qui nécessitent des investissements colossaux et une gestion rigoureuse, se heurtent souvent à la lenteur administrative et à des retards dans leur mise en œuvre, menaçant de rendre ces initiatives inefficaces. L’État n’a toujours pas mis en place des mécanismes de suivi et de transparence suffisants pour garantir l’exécution correcte de ces projets.

Enfin, la promesse de renforcer l’État de droit et la lutte contre la corruption, un sujet qu’il a fréquemment abordé, reste également un vœu pieux. L’Algérie continue de faire face à de nombreuses violations des droits humains, à des atteintes flagrantes à la liberté de la presse et à la répression des voix dissidentes, comme en témoigne la persistance des arrestations de militants et journalistes, et l’absence de réformes judiciaires concrètes pour garantir l’indépendance de la justice.

Les quelque 240 détenus d’opinion qui croupissent dans les prisons arbitrairement sont là pour rappeler que les pratiques autoritaires et les violations des libertés fondamentales continuent de marquer la gouvernance actuelle.

En clair, Abdelmadjid Tebboune s’est offert tous les satisfécits qu’il pouvait. Cependant, malgré des déclarations sur de prétendues avancées majeures dans divers secteurs, les promesses de M. Tebboune ont souvent été suivies d’échecs ou de retards, tandis que les violations des principes fondamentaux de l’État de droit restent préoccupantes, mettant en lumière une déconnexion entre les discours politiques et la réalité vécue par les citoyens.

Yacine K.

4 Commentaires

  1. Tant qu’il n’ait pas d’élus dans le pays, il est impossible de dire où est l’intérêt des populations et du pays. Qui va le dire du moment que les habitants n’ont pas de représentants ? Là où l’autorité – aussi bien intentionnée et compétente puisse-elle être – juge les choses prioritaires, la société peut y voir du secondaire voire de l’inutile. Il en résulte de la dilapidation et de la mauvaise gestion des préjudices qui peuvent rester pour l’éternité.
    L’exemple type sur le plan économique et de l’utilisation des ressources est la destruction des eaux aquatiques fossiles des territoires du sud. Tebbun veut rattraper les destructions des terres à fruits et légumes du nord par le béton en produisant de la pomme de terre aux dépens de la pérennité de la vie sur ces territoires. Certes la pomme de terre est très demandée, mais chaque chose a sa place et son temps. La vie des gens sur ces territoires n’est possible que par une utilisation parcimonieuse de l’eau fossile. Au passage certaines palmeraies millénaires passent à la trappe en raison de la submersion par les eaux de l’irrigation intensive. Ces palmeraies sont les vrais ressources pérennes du disert et l’eau fossile n’est pas renouvelable. En l’absence de représentants et de vraies concertations, qui va porter la parole de ces gens ? Et c’est la réaction en chaîne des conséquences fâcheuses.

  2. Dans un pays où il n’y a aucun compte à rendre, on peut faire toutes les promesses aussi farfelues soient-elles sans crainte aucune. Lors de sa première campagne électorale Tebboune s’était bien engagé à rapatrier tous les fonds détournés et illégalement transférés à l’étranger, entre autres, par ses compagnons de route. Ajoutant même qu’il savait exactement où ces mêmes fonds étaient cachés. Près de 6 ans plus tard, on attend toujours que la montagne accouche au moins d’un souriceau. Quant à la sécurité alimentaire, les progrès en la matière sont tellement considérables que M. Tebboune nous propose l’importation de 1 million de tête d’ovins pour l’Aid. C’est dire tout le chemin parcouru … à reculons! Avancez vers l’arrière!

    • Securite alimentaire ? des milliers de cas de cancer du colon chaque annee, grace a l’importation de ble et autres bouffoneries traite et manipules dont personne ne parle car les experts ont quittes le pays..

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