L’image de l’ex-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, affiche sa préférence et son alignement sur Recep Tayyip Erdogan, le président turc.
En posant à Istanbul aux côtés de figures islamistes proches du pouvoir turc et brandissant le drapeau turc, à l’occasion de sa libération par les autorités israéliennes après l’arraisonnement de la « flottille humanitaire » à destination de Gaza — une opération coordonnée par la Freedom Flotilla Coalition, un réseau international d’ONG et de militants pro-palestiniens issus notamment de Turquie, de Grèce, de Norvège, de Suède, d’Espagne et du Canada, dont l’Algérie s’est d’ailleurs démarquée en refusant que des embarcations associées à cette initiative partent de ses ports — Abderrazak Makri exprime certes un geste de solidarité envers la cause palestinienne mais cela constitue surtout une manœuvre politique soigneusement calculée, inscrite dans une stratégie d’allégeance à la diplomatie religieuse d’Ankara.
Un alignement assumé sur la Turquie d’Erdogan
Abderrazak Makri, qui revendique depuis des années la proximité idéologique de son mouvement avec la mouvance des Frères musulmans, semble désormais avoir franchi un nouveau seuil dans sa volonté d’alignement sur le modèle turc. À défaut de trouver un véritable espace politique en Algérie, l’ancien président du MSP cherche visiblement, à travers ce type d’initiatives spectaculaires, à réactiver une posture de leadership symbolique dans le monde islamiste.
Mais derrière le geste militant se profile une autre réalité : celle d’un activisme externe, instrumentalisé, qui s’appuie sur les réseaux d’Erdogan et sert des calculs géopolitiques étrangers à la souveraineté nationale algérienne.
Une “solidarité” devenue rhétorique politique
Le juriste Habib Achi et observateur de le scène politique et fin connaisseur de la mouvance islamiste algérienne a résumé avec justesse cette dérive : « La solidarité avec Gaza est devenue pour certains un fonds de commerce. » Dans le cas de Makri, cette remarque prend une résonance particulière. En multipliant les gestes symboliques et les postures moralisatrices, l’ex-président du MSP tente de capitaliser sur l’émotion populaire suscitée par le drame palestinien tout en cultivant une image d’opposant “moral” face au pouvoir algérien.
Or cette exploitation émotionnelle d’une cause juste — la défense du peuple palestinien — ne saurait masquer les arrière-pensées politiques qui la sous-tendent : affirmation d’un positionnement transnational, recherche de visibilité régionale et, à terme, ambition présidentielle.
L’impasse d’une ambition personnelle
Makri, dont le parcours politique est jalonné d’ambiguïtés, semble aujourd’hui prisonnier d’une logique d’escalade symbolique : plus son discours se radicalise, plus il s’éloigne des réalités du terrain national. En se mettant en scène à Istanbul — tenant ostensiblement l’emblème turc entre les mains — il envoie un message qui résonne moins à Alger qu’à Ankara.
C’est là tout le paradoxe : prétendre parler au nom de la “Oumma” tout en se coupant des dynamiques internes d’un pays où l’islam politique, conscient de son recul, redouble d’efforts pour sauver une base sociale en voie d’érosion. Le calcul est d’autant plus risqué qu’il expose Makri à une lecture sécuritaire de ses actes : ses connexions répétées avec des structures proches du pouvoir turc ne peuvent qu’attiser la méfiance des autorités algériennes.
L’Algérie, au-dessus des jeux d’influence
L’épisode de la flottille révèle ainsi les limites d’un activisme politique qui se nourrit davantage de symboles que de substance. En se prêtant à cette mise en scène, Abderrazak Makri ne défend pas Gaza : il se met en avant. L’Algérie, elle, reste fidèle à une diplomatie d’État, constante et indépendante, qui n’a jamais eu besoin d’une “flottille” pour affirmer son soutien au peuple palestinien.
En définitive, cette agitation suspecte trahit moins un élan de solidarité qu’une fuite en avant politique. Un acte de prédation électorale.
Comité d’accueil d’A. Makri, à l’aéroport d’Alger, après son retour de Turquie
Apparemment ce sont la kabyles qui sont les ennemis de la nouvelle algérie.
Chez tous ces mercenaires d’orient, tout bon, tout est OK et tout est YADJOUZ.
Ah si on pouvait refaire 1954 !
Ay irgazen a tifeghwa seqcer tghezzed !