26 novembre 2024
spot_img
AccueilIdéeAffaires Tabbou, Fersaoui et Drareni : lettre ouverte à l'ambassadeur d'Algérie en...

Affaires Tabbou, Fersaoui et Drareni : lettre ouverte à l’ambassadeur d’Algérie en France

TRIBUNE

Affaires Tabbou, Fersaoui et Drareni : lettre ouverte à l’ambassadeur d’Algérie en France

« Non à l’acharnement judiciaire contre Karim Tabbou, pour la libération des détenus d’opinion »… Plusieurs ONG et associations interpellent dans ce courrier l’ambassadeur d’Algérie en France sur la condamnation de Karim Tabbou et l’acharnement judiciaire dont sont victimes de nombreux activistes.

« Les organisations: Ligue des Droits de l’Homme – Fédération du Rhône, Collectif des Algériens de l’Isère (CAI) – Grenoble, Collectif des Algériens de France (CAF), Forum de solidarité euroméditerranéenne (Forsem), Libre-Pensée – Fédérations du Rhône et de l’Isère, Mouvement de la Paix 69, Riposte Internationale – Paris, Groupe de Réflexion et d’Actions Métropolitaines (GRAM), Parti Ouvrier Indépendant (Comités POI du Rhône et de l’Isère), Ensemble! 69, Ensemble ! 38, Agir pour l’Égalité, L’association Tamurt, La France Insoumise Lyon, Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA), Association de Solidarité des Algériens de l’Isère (ASALI), Algérie au cœur Grenoble, Collectif de Soutien aux Réfugiés Algériens de Grenoble (CSRA), Hirak- Saint Étienne.

À Monsieur Salah Lebdioui, Ambassadeur de la République Algérienne Démocratique et Populaire en France

Monsieur l’Ambassadeur, c’est avec une grande colère et inquiétude que nous avons appris la condamnation de Karim Tabbou à un an de prison ferme par la Cour d’appel de Ruisseau à Alger le 24 mars dernier, alors même que sa famille ainsi que des millions d’Algériens attendaient avec impatience sa libération le jeudi 26 mars.

Ce procès expéditif s’est tenu en violation de toutes les garanties procédurales, à commencer par le droit à l’information puisque ce procès est programmé sans que le prévenu, sa famille, ses avocats n’en soient informés.

- Advertisement -

Poursuivi en dépit de l’état de santé critique de Tabbou, victime d’un malaise (avec convulsions et paralysie faciale), qui l’a contraint à quitter précipitamment l’audience, pendant que le juge a maintenu le déroulement du procès faisant ainsi fi des contestations des avocats qui ont demandé instamment le report du procès. Une formation de jugement en appel a rendu un arrêt sans la présence du prévenu et celle de ses avocats et dans l’irrespect flagrant des délais de procédure, c’est-à-dire un jugement sans procès, c’est tout simplement inédit dans les annales judiciaires algériennes !

Manifestement tout est permis, même ce qui est interdit par la loi, pour condamner à tout prix Karim Tabbou, homme libre, mais révolté, homme politique digne et courageux, victime d’un acharnement judiciaire inouï depuis son arrestation le 12 septembre 2019. Son interpellation, d’abord, s’apparente à un véritable enlèvement, et sa condamnation, ensuite, pour « entreprise de démoralisation de l’Armée » ne repose sur aucun fondement juridique.

Remis en liberté conditionnelle le 25 septembre 2019, puis arrêté le lendemain même avec placement en isolement dans l’enceinte de la prison, il est, enfin, condamné en mars dernier à un an de prison dont six mois fermes.

Pendant que le peuple algérien est préoccupé au plus haut point par la terrible pandémie, plus que jamais inquiétante, et aux moyens d’y faire face, la justice en a profité pour organiser un simulacre de procès, alors que l’état de santé de Karim Tabbou inquiète.

Qui plus est, elle a requis deux ans de prison contre Abdelouahab Fersaoui, président du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), placé sous mandat de dépôt le journaliste Khaled Drareni et prolongé les détentions et jugements de dizaines de militants emprisonnés pour leurs opinions ou positions politiques.

Nous ne pouvons accepter que la justice algérienne soit ainsi grossièrement instrumentalisée et que le régime puisse tirer parti de cette crise sanitaire angoissante en manipulant la justice.

Solidaires avec le peuple algérien, mobilisé depuis plus d’un an pour défendre sa souveraineté, ses libertés et exiger l’édification d’un État de droit, nous, représentants des organisations signataires attachés au respect des libertés démocratiques partout dans le monde, nous nous adressons solennellement à vous, Monsieur l’Ambassadeur, et, à travers vous, aux autorités algériennes, pour qu’elles mettent fin à cet arbitraire par la libération immédiate et inconditionnelle de Karim Tabbou, Abdelouahab Fersaoui et tous les détenus politiques et d’opinion.

Nous vous prions de croire, Monsieur l’Ambassadeur, en l’assurance de notre respectueuse considération.

Pour les signataires

Tahar Khalfoune

Jean-Paul Crouzet

 




LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

ARTICLES SIMILAIRES

Les plus lus

Les derniers articles

Commentaires récents