Cette semaine de fin août 2019. Agence Air Algérie de Mostaganem. Une cinquantaine de clients (femmes, vieux, enfants…) envahissent la grande salle pour  acheter les billets ou modifier une date ou pour se renseigner…

Dans toute l’agence étatique, un seul employé assure tout : vendre, changer les dates, assister, renseigner…Et ce n’est pas sa faute, il faut demander aux responsables pourquoi il n’y a pas d’autres employés. Les rumeurs  révèlent que toute l’équipe a démissionné. Même s’il y a eu démission générale,  pourquoi ne pas envoyer d’autres agents ou trouver une solution ? 

Pour éviter le désordre, il faut mettre votre nom sur une feuille blanche et faire ensuite la queue  comme dans un souk ou chez un  médecin des temps anciens. 

Les cris, les insultes, les «tfou» fusent dans toute l’agence. L’unique employé n’a pas d’explication et ce n’est pas sa faute. Il tente de servir et satisfaire les clients comme il peut.

Le 26 août 2019 vers 11 heures, une panne d’électricité a  lieu dans l’agence. Le service de Sonelgaz annonce que l’équipe de réparation ne peut venir que l’après-midi, occupée dans un  autre endroit de la ville. Conséquence : les dates s’écoulent sur le système de billetterie. Par exemple, si à 11 heures il y avait un siège libre vers une telle destination, à 11 heures 05 minutes le siège serait déjà pris ailleurs dans une autre agence. 

En plus, le seul ordinateur en marche n’a pas de batterie de secours (onduleur) qui permet au moins une heure ou deux d’usage. 

L’après-midi vers 14 heures, la panne est réglée. Le même scénario se répète: la foule se bouscule, les cris et le brouhaha s’amplifient, utiliser une  liste des noms pour faire la queue.

Votre tour pourra avoir lieu après 16 heures, ce qui est impossible car l’agence ferme. À demain ! Et demain, vous vivrez le même scénario, et les dates s’écoulent. 

Le numéro du service H24 et le registre de doléances ne servent à rien. Air Algérie est une société étatique et tout le monde s’en fout. Vous appelez le numéro 7 jours sur 7 jours, l’agent vous répond ainsi : «On ne traite pas ce genre de réclamation. On donne juste des informations. ».  

Il faut savoir que cette humiliation persiste depuis plusieurs jours, voire plus, dans le silence et l’impunité. Et après ? Le billet d’Air Algérie coûte des millions et à bord vous avez droit à un verre de Selecto ou N’Gaoues dans un gobelet en plastique. Avec le même prix, vous pouvez faire  un vol vers New York ou Dubaï à bord d’autres luxueuses compagnies.