Mardi 30 juillet 2019
Ahmed Gaïd Salah rejette les préalables au dialogue (Vidéo)
Le général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), ne s’en cache plus. Il tient mordicus à son agenda.
Circulez, il n’y a rien à négocier. Ahmed Gaïd Salah a décidé sans barguigner : une présidentielle à tout prix. Aujourd’hui mardi, il a encore mis les pieds dans le plat de la politique. Avec la finesse et le sens de la nuance qu’on lui connaît évidemment. Il veut voir le dialogue national se dérouler « loin de la méthode imposant des préalables allant jusqu’aux diktats ».
Si l’on comprend bien ce discours, le commandant Lakhdar Bouregaâ et la centaine de détenus d’opinion ne sont pas près de voir la lumière. Ils resteront en détention.
Il jure ses grands dieux que « seule la justice est souveraine de la décision, conformément à la loi, concernant ces individus qui se sont pris aux symboles et aux institutions de l’Etat et ont porté outrage à l’emblème national ».
Donc exit les préalables avancés par Karim Younès, le coordinateur de l’instance de dialogue et de médiation. Exit aussi les mots d’ordre du mouvement de dissidence. Pour le chef d’Etat-major de l’ANP, « il n’est plus question de perdre davantage de temps, car les élections constituent le point essentiel autour duquel doit s’axer le dialogue, un dialogue que nous saluons et espérons qu’il sera couronné de succès et de réussite, loin de la méthode imposant des préalables allant jusqu’aux diktats ». Voilà les dialogueurs invétérés avertis.
Même la demande de levée de mesures sécuritaires autour d’Alger sont rejetées par Gaïd Salah.
Le vice-ministre de la Défense impose son tempo. A quel titre ? A-t-il mandat de le faire ? Assurément non, si l’on s’en tient à cette constitution tant défendue.
Par ce discours, Ahmed Gaïd Salah vient de tuer l’espoir d’un dialogue serein poindre à l’horizon.
Que feront Karim Younès et ses pairs de l’instance de dialogue ?