Aïmen Laïhem

C’est avec une émotion palpable qu’Aïmen Laïhem s’est vu décerner, ce samedi à Tlemcen, le prestigieux prix littéraire Mohammed-Dib 2025 pour son récit Taxis. La cérémonie s’est tenue dans le cadre d’un événement organisé par l’association La Grande Maison, en présence de nombreuses figures du monde littéraire algérien.

Publié en octobre 2023, Taxis s’impose comme une œuvre singulière et subtile qui explore, avec douceur et lucidité, les déambulations d’un Algérois à travers les rues de la capitale. Le récit met en scène un narrateur énigmatique — dont on ne connaît ni le prénom ni les contours exacts de la vie — qui emprunte chaque jour les taxis d’Alger. Ces trajets deviennent bien plus que de simples déplacements : ils sont autant de fenêtres sur un monde en mutation, peuplé de chauffeurs volubiles, de passagers inattendus, de conversations improbables et de silences pleins de sens.

Entre appels de sa mère, échanges de textos avec une amie installée à Tunis, et une échappée vers Montréal, le narrateur se fait le témoin discret d’une société algérienne oscillant entre tradition et modernité. Dans cette Alger volontairement floutée, Laïhem interroge aussi bien les jeunes générations que les réalités administratives, les relations humaines ou encore les petites absurdités du quotidien.

Sous des airs d’anti-héros moderne, le personnage incarne tour à tour le passager, l’observateur et le commentateur de sa propre vie. Taxis s’impose ainsi comme une chronique douce-amère, une parenthèse poétique sur la quête de soi et l’appartenance.

- Publicité -

Né en 1998 à Alger, Aïmen Laïhem est architecte diplômé de l’École Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme (EPAU) d’Alger. Actuellement étudiant en urbanisme à Paris, il a entamé l’écriture de Taxis en 2019, dans le sillage du mouvement du Hirak. Ce premier livre révèle une voix littéraire prometteuse, attentive à la texture du quotidien autant qu’aux soubresauts de la société.

Le jury du Prix Mohammed Dib a salué « une œuvre sobre, précise et empreinte d’une délicate ironie, qui renouvelle le regard porté sur Alger et ses habitants ». Avec cette distinction, Aïmen Laïhem s’inscrit déjà dans la lignée des jeunes écrivains qui donnent un nouveau souffle à la littérature algérienne contemporaine.

Djamal Guettala

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici