Dimanche 31 janvier 2021
AKAL : Protégeons nos femmes ! Défendons nos reines !
L’organisation AKAL a rendu public un communiqué concernant l’assassinat de la journaliste Tinhinane Laceb.
Basta !
Après les condoléances, un solution doit être urgemment trouvée. Il ne suffit pas de pleurer à chaque féminicide en attendant le prochain.
Tinhinane Laceb a été tuée durant la nuit du mardi 26 au mercredi 27 janvier par son mari. La journaliste de la TV 4 Tamazight de la télévision algérienne a laissé deux petites filles derrière elle. Tout le monde autour de Tinhinane connaissait sa souffrance. Du milieu familial, au milieu professionnel en passant par ses amis, les témoignages sont ahurissants. Tous savaient, personne n’a rien fait.
Nous nous rappelons également de Chaïma,19 ans, brûlée vive par son harceleur. La jeune fille a été enlevée, violée avant d’être aspergée d’essence et carbonisée par son bourreau. Son corps a été retrouvé le 3 octobre par les services de la Sûreté, dans une station-service désaffectée de Thénia, près de Boumerdes. L’assassin de Chaïma la harcelait depuis 4 ans. Une plainte même a été déposée par la famille contre le voyou qui a rendu infernale la vie de l’adolescente. La plainte n’a pas été suivie d’effet et ce qui devait arriver arriva.
Jusqu’à quand ?
Les cas de Tinhinane et de Chaïma ne sont pas isolés. Des dizaines de femmes meurent chaque année en Algérie sous les coups du mari, du père, du frère ou même du copain ou du fiancé ! Le phénomène touche la planète entière mais dans un pays laxiste comme l’Algérie, c’est l’hécatombe.
L’absence de loi protectrice, le code de « la famille » et l’islamisme qui range la société ont fait que la femme devienne victime expiatoire d’une société schizophrène ou « l’homme » se permet tout et la femme est interdite de tout.
La société kabyle, loin d’être idéale, condamne le féminicide et le conjoint qui violente sa femme est tout simplement considéré comme un sous-homme. « Maci d argaz » disent les Kabyles.
AKAL s’incline devant la mémoire de Tinhinane, de chaïma ainsi que devant celle de toutes les femmes qui subissent les affres d’une société malade, endoctrinée par une religiosité morbide et une école terroriste.
Seules une justice indépendante, une police au service du citoyen et de la citoyenne et une école moderne qui apprennent l’égalité et la parité aux enfants peuvent mettre fin à ce génocide. C’est dans cette ligne directrice que s’inscrit AKAL : la dotation de la Kabylie d’institutions émanant de sa propre Histoire et s’inspirant de ses propres valeurs, valeurs d’égalité et de respect.
Tinhinane, n’était-elle pas une reine chez les Amazighes ?
Pour AKAL
La Secrétaire nationale à la condition féminine et à la culture
Fetta At Ucaalal
Tizi-Ouzou, le 31/01/2021