La cour d’appel de Paris a refusé mercredi d’extrader Aksel Bellabbaci, opposant et responsable du Mouvement d’autodétermination de la Kabylie (MAK), réclamé par l’Algérie qui l’accuse d’«actes terroristes».
La justice française ne croit pas aux éléments transmis par la justice algérienne au sujet d’Aksel Bellabbaci.
La cour d’appel de Paris a refusé mercredi 14 mai 2025 d’extrader un opposant et haut responsable du Mouvement d’autodétermination de la Kabylie (MAK), Aksel Bellabbaci, réclamé par l’Algérie qui l’accuse d’«actes terroristes». La demande d’extradition des autorités algériennes est «sans objet», a indiqué le président de la chambre des extraditions en annonçant la décision de la cour. Elle a aussi levé la mesure de contrôle judiciaire qui le visait.
De brefs applaudissements ont retenti dans la salle à l’annonce de la décision. «C’est un grand soulagement, c’est un beau jour pour la justice française. Je pourrais dire que c’est un triste jour pour la justice algérienne, sauf qu’il n’y a pas de justice en Algérie, tant que la dictature algérienne continuera à opprimer ses citoyens, notamment le peuple kabyle», a réagi l’avocat d’Aksel Bellabbaci, Me Gilles-William Goldnadel.
«Le combat continue»
Aksel Bellabbaci, 42 ans, est accusé par la justice de son pays de 14 infractions, dont certaines lui font encourir la peine de mort. Si la peine capitale est prévue par le code pénal algérien, elle n’est plus appliquée en vertu d’un moratoire en vigueur depuis 1993. L’opposant, proche de Ferhat Mehenni, président du MAK, est réfugié en France depuis 2012 et n’est plus retourné en Algérie depuis août 2019. Pour autant, il est accusé par la justice algérienne d’avoir commandité les incendies qui ont fait plus d’une centaine de morts et ravagé des dizaines milliers d’hectares en août 2021 en Kabylie.
Il est également soupçonné d’avoir été «l’instigateur» du lynchage mortel d’un artiste peintre de 38 ans, Djamel Bensmaïl, qui venait aider les habitants à éteindre les flammes et qui a été désigné à tort à la foule comme un pyromane. «Le combat continue car on ne va pas s’arrêter là», a déclaré hors de la salle d’audience l’opposant algérien.
«Les Kabyles sont innocents» des accusations lancées par le régime algérien, a-t-il insisté. 38 jeunes Kabyles originaire de Larbaâ Nath Irathen, sont arbitrairement condamnés à mort dans cette sombre affaire qui n’a pas révélé tous ses secrets.
La rédaction avec AFP