L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav) a décidé de fermer définitivement la chaîne TV privée Al Adjwaa, a-t-on appris lundi soir auprès de l’Autorité.
La chaîne de télévision privée El Adjwaa a été définitivement fermée sur décision de l’Arav, le « gendarme » de l’audiovisuel en Algerie. L’information avait été largement relayée sur les réseaux sociaux dans la soirée du lundi 14 novembre avant d’être confirmée par une dépêche de l’APS diffusée au courant de la même soirée. « L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav) a décidé de fermer définitivement la chaîne TV ‘Al Adjwaa, a-t-on appris lundi soir auprès de l’Autorité », dit en substance la dépêche de l’agence officielle d’information. « La décision de fermeture a été prise après la diffusion par cette chaîne, dimanche soir, »de scènes offensantes et contraires aux valeurs de notre société et à notre religion », précise l’APS citant l’Autorité de régulation de l’audiovisuel.
« Les scènes » ainsi décriées, érotiques, selon des témoignages, sont contenues dans un film diffusée par la chaîne.
Il convient de signaler que ce n’est pas la première décision du genre prise par l’Arav qui avait déjà prononcé la même sentence contre la TV privée El Watan (aucun lien avec le quotidien francophone El Watan, ndlr). L’organe de régulation du champ de l’audiovisuel avait invoqué le motif d’apologie de la violence pour justifier sa décision. El Watan Tv avait invité sur son plateau le chef de l’organisation islamiste terroriste l’AIS Madani Mazrag qui s’était violemment attaqué à Bouteflika. El Djazaïria est l’autre chaine Tv privée qui a été fermée par l’Arav qui a sévi plusieurs fois contre des médias audiovisuels privés mais avait omis réagir lorsque la TV publique (EPTV) avait traité ignoblement le défunt moudjahid, Lakhdar Bourgaa de « harki » ou quand la même chaîne a usé du mot « zouave » contre les Kabyles, reprenant la terminologie des « Novembriste badissiste », le courant sectaire proche du défunt général Gaïd Salah qui prône des thèses franchement racistes et mensongères contre les populations de Kabylie.
L’entreprise médiatique El Adjwaa avec ses deux versions journal et TV est est une SPA privée au sein de laquelle le défunt Miloud Chorfi, ex-journaliste et dirigeant influent du RND détiendrait des parts sociales, à en croire des informations publiées en 2014 par le site Algériepart. « Miloud Chorfi a beau nier l’évidence, mais les documents administratifs démontrent que son fils est bel et bien actionnaire de cet organe médiatique. A ce détail près que ce fils n’est plus de ce monde. Qui hérite donc de ses parts ? Sa famille, bien sûr ! », avait écrit à l’époque le média dirigé par le journaliste Abdou Semmar.
Si l’information venait à être vérifiée, le moins que l’on puisse dire est que l’histoire bégaie. L’ex-parlementaire (il était député puis sénateur) du RND de la wilaya de Mascara avait, en sa qualité de président de l’ARAV (de 2014 à 2016), rapporté l’APS « convoqué » le directeur de la chaîne de télévision privée Beur TV pour « lui adresser un avertissement verbal sur des dépassements relatifs au contenu de l’émission « Hikayati » diffusée par cette chaîne le 16 novembre 2015 et portant sur « l’homosexualité en Algérie. Il était reproché à ce média une « atteinte à la pudeur », indique le communiqué de l’ARAV, repris par l’APS, à l’époque des faits. Mais Miloud Chorfi n’est plus là. Il est décédé en février 2017.
L. M.