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Alger – Moscou : l’opération « Bouclier du désert » en préparation

L’opération « Bouclier du désert » aura lieu en novembre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a annoncé l’agence de presse russe Tass. Moscou et Alger ont récemment renouvelé leur partenariat stratégique dans plusieurs domaines.

L’axe Moscou – Alger se renforce. Historiquement, l’Algérie est un gros client de l’industrie de l’armement russe. Les relations entre les deux pays sont basées sur une importante coopération militaire qui ne se dément pas. Celles-ci remontent aux années 1970. Ces relations se sont renforcées encore davantage sous la présidence de Vladimir Poutine. Avec Bouteflika, l’Algérie s’est permis l’achat, à coups de milliards de dollars, des dizaines d’avions de chasse, de système de défense et autres matériels militaires.

La volonté commune de consolider le partenariat stratégique entre Alger et Moscou a été renouvelée avec l’arrivée au pouvoir en 2019 d’Abdelmadjid Tebboune. Une volonté qui se concrétise jour après jour sur le terrain. L’opération « Bouclier du désert » qui aura lieu en novembre en est une nouvelle preuve. Cent soixante soldats russes et algériens participeront à cet exercice qui consiste à rechercher, trouver et éradiquer des groupes terroristes dans le désert. Eu égard aux moyens qui seront engagés, il n’y a pas lieu de pavoiser, l’opération est somme toute banale, mais le choix du régime de montrer son alignement indéfectible sur Moscou est un signal à ses partenaires occidentaux. A l’heure de la guerre en Ukraine,  c’est un signe qui ne trompe pas.

Une proximité d’analyse 

Les relations entre les deux pays ont connu, ces derniers mois, une intensification des visites et une augmentation de l’échange des expertises. Les deux pays, riches producteurs d’hydrocarbures, tentent de renforcer leur coopération dans le domaine énergétique, à l’heure où le marché mondial est en pleine mutation.

Selon la chercheuse et universitaire Mansouria Mekhfi, Moscou et Alger « partagent la même analyse sur de nombreux dossiers de politique internationale » : ils ont la même détermination à combattre le fondamentalisme islamique et ont annoncé leur opposition commune au printemps arabe.

Lyazid Benhami, écrivain algérien et coordonnateur d’un numéro de la revue Géostratégiques, consacrée fin juillet à l’Algérie, 60 ans après son indépendance, considère que ses exercices sont tout à fait normaux pour renforcer l’accord stratégique entre Alger et Moscou.

La Russie est le premier fournisseur d’armement pour l’Algérie […] Dire que cette initiative est belliqueuse, je ne crois pas du tout. C’est naturel, dans la logique des choses.

Faut-il rappeler que l’Algérie s’est abstenue comme beaucoup de pays d’Afrique de condamner à l’ONU l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La proximité de l’Algérie avec la Russie n’est pas à ce propos une nouveauté.

Cependant, cette opération arrive au moment où l’Algérie est en guerre froide avec le Maroc. Ce dernier a organisé en juin dernier des manœuvres militaires avec l’Africom. 

Des manœuvres qui n’ont pas laissé indifférentes les autorités algériennes.

L.M/RFI.

 

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