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mercredi 27 août 2025
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Algérie 2025 : un pays devenu irrespirable

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C’est une image glaçante, et pourtant tristement banale dans l’Algérie d’aujourd’hui : trois citoyens, trois candidats à l’élection présidentielle de septembre 2024, ont passé leur première nuit en prison.

Leur faute ? Avoir cru, un instant, qu’ils vivaient dans un pays libre. Avoir cru, un instant, que se présenter à une élection ne relevait pas du crime de lèse-majesté. Avoir cru, un instant, que l’Algérie leur appartenait un peu.

Ce mercredi 9 juillet, Saïda Neghza, Belkacem Sahli et Abdelhakim Hamadi ont été condamnés à quatre ans de prison ferme, avec mandat de dépôt immédiat. Ils sont tombés pour avoir voulu être candidats. Pour avoir voulu exister politiquement, dans un pays qui ne tolère plus que les ombres fidèles.

En première instance, ils avaient écopé de dix ans. Dix ans pour ambition présidentielle. Dix ans pour avoir rassemblé des soutiens, parfois maladroitement, comme dans toutes les démocraties balbutiantes. À l’appel, la peine est réduite. Mais l’essentiel est ailleurs : la prison est confirmée, les barreaux tombent, l’exemple est donné.

La justice algérienne, transformée en bras armé du régime, a envoyé un message net : il ne faut pas oser. Il ne faut pas s’élever. Il ne faut pas se présenter. Le pays, sous la surface de ses institutions, est verrouillé par une volonté unique : empêcher que quiconque, en dehors du cercle autorisé, ne vienne troubler l’ordre établi.

L’affaire dépasse ces trois noms. Elle dépasse même l’échéance électorale. Elle dit quelque chose de plus vaste, de plus terrible : l’Algérie est devenue irrespirable pour ses propres enfants. Aucun souffle ne peut plus y passer sans l’aval du pouvoir. Aucun élan, aucun projet, aucune parole libre ne trouve grâce à ses yeux.

Boualem Sansal est en prison. Kamel Daoud est traqué. Des journalistes sont bâillonnés. Des artistes sont surveillés. Des syndicalistes, emprisonnés. Et voilà maintenant que des prétendants à la magistrature suprême sont punis avant même d’avoir fait campagne.

Quelle est cette République qui jette en prison des candidats avant les élections ? Quel est ce régime qui criminalise la volonté de servir son pays autrement ? Il ne reste plus rien du rêve d’indépendance quand on enchaîne ceux qui veulent proposer un autre chemin. Et ceux qui, de loin, regardent ce naufrage en se taisant — ou en s’en félicitant — partagent la responsabilité du désastre.

Le peuple algérien mérite mieux. Mieux que cette mascarade d’élections verrouillées. Mieux que cette justice aux ordres. Mieux que ce régime qui s’autodévore, faute de pouvoir respirer l’air libre.

Il fut un temps où l’Algérie inspirait le monde par sa quête d’émancipation. Elle inspire aujourd’hui la peur, la fuite, le silence. Et parfois, dans les cellules froides d’Alger, des hommes et des femmes qui avaient juste rêvé d’un bulletin de vote — et qui, pour cela, paient le prix d’un insupportable enfermement.

Kamel Bencheikh

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8 Commentaires

  1. 63 ans après l’indépendance, le message de Teboune aux algériens est clair : l’Algérie lui appartient, les algériens n’existent pas, il ne peuvent y espérer aucun droit. 63 ans après l’indépendance, le seul pays au monde où un algérien n’a aucun droit, c’est l’Algérie. 63 ans après l’indépendance, le pays le moins sûr pour un algérien, c’est l’Algérie. 63 ans après l’indépendance, la seule armée qui tue des algériens, c’est l’armée algérienne. La seule justice qui refuse tout droit aux algériens, c’est la justice algérienne. 63 après l’indépendance, le seul « Président » au monde a refuser la citoyenneté aux algériens c’est le Président algérien. J’avais 20 ans pendant la colonisation et je peux le dire : même en étant citoyen de seconde zone, nous avions plus de droits et nous jouissions de plus de justice de la part de la justice coloniale. La terreur s’est installée partout : dans les plus hautes sphéres de l’armée, dans les plus hautes sphères de l’Etat, tout le monde a peur : les décideurs économiques ne prennent plus la moindre décisions, les généraux sont plus préoccupés à déserter et fuir qu’à réfléchir à la protection du pays… C’est ça la nouvelle Algérie de la nouvelle Issaba de Teboune et Chengriha. Le pays est dirigé par deux vieux fous, entouré d’une clique de malade mentaux qui sont en train de mener le pays à la guerre, pieds et poings liés. Il y a des choses qui ne trompent pas : le seul pays au monde où on trouve que Teboune et Chengriha font du trés trés bon boulot, c’est le Maroc.

  2. Je vais remettre la mosquée à l’orée du village (kabyle)
    Ils n’ont que ce qu’ils méritent.
    En Anegerie c’est une question de clans : je te tiens et tu me tiens par la barbichette
    Il n y a oas de demie mesure IN OR OUT

    Au passage l’Algerie en tant que pays ( sans la populace) est un pays parfaitement respirable voir désirable

  3. Il fut un temps où l’Algérie inspirait le monde par sa quête d’émancipation. Elle inspire aujourd’hui la peur, la fuite, le silence. Et parfois, dans les cellules froides d’Alger, des hommes et des femmes qui avaient juste rêvé d’un bulletin de vote — et qui, pour cela, paient le prix d’un insupportable enfermement.

    Il ne fut rien ou en du tout
    Depuis 1962 c’est la dictature.
    A faire regretter la colonisation

  4. Et pourtant pendant ce temps là on lit dans les forums des journaux la prose de nombreux Algériens vivant bien à l’abri en France nous décrivant cette même France comme un pays peuplé de racistes islamophobes alors que » leur  » Algérie celle d’un Tebboune n’est que liberté ,démocratie et respect de l’être humain

    • L’ ânejiri est irrespirable depuis le sinistre boukherouba.
      Ceux qui croient le contraire se mettent un doigt bien profond dans l’œil.
      Les jeunes ne le savent peut-être pas, mais qui sont ceux d’un certain âge, qui ne se souviennent pas des disparitions de milliers de jeunes sous le règne du sinistre boukherouba et sa clique. Qui pouvait parler librement à cette époque ?( Berouaghia)
      Qui ne se souvient pas de la sinistre SM et de la PM?
      Ils ont réussi quoique l’on disent à changer carrément la nature du peuple. Ils ont créé le chaos pour maintenir le peuple sous leurs ranger’s. Et ma foi ils ont réussit.
      Ils ont fait des Algériens un peuple non fréquentable, et n’inspirant que méfiance et rejet.
      Malheureusement même si cette junte tombe, elle sera vite remplacée par une autre tant que le sous-sol fournit des miettes au ghachi et leurs permet à eux de vivre dans l’opulence.
      Le ghachi est préoccupé par l’au delà et veut aller au paradis en appréciant de vivre l’enfer sur terre.
      Donc moralité, il n’y’en à aucune, à part qu’il n’y’à même pas un espoir infinitesimal pour que cela change un jour. Tant que le ghachi applaudit le 5% et l’appelle 3amhoum, rien ni personne ne pourra rien changer.

  5. Et en plus des privations de liberté, des jugements expéditifs , çà Tebboune est en train petit à petit , lui qui aime pourtant le Whisky, de nous faire revivre la période du FIS en ne bougeant pas le petit doigt quand un maire d’une ville côtière interdit le port du short, quand des gendarmes obligent des voyageurs à ne pas porter un short car des « familles » sont en voyage dans le bus , etc.. etc..

    PS : il ne faut pas oublier que Tebboune a accueilli le « célèbre » Anwar N. Haddam et à bras ouverts, comme un prince, sans jugement, sans rien en lui pardonnant tous ses crimes qu’il a pourtant reconnu lui-même dans une déclaration faite à partir des USA juste après le massacre d’algériens suite à l’attentat du commissariat de police du centre d’Alger commandité par la direction du FIS

  6. Je suis de l’avis de @bleck le roc que le makhzen marocain est content du travail de sape du duo Tebboune-Changriha envers l’Algérie et son peuple sans compter son nouvel allié israëlien qui doit être aux anges. Effectivement interdire le port du short et recevoir avec les honneurs le terroriste islamiste Anouar Haddam tristement célèbre pour son soutien aux hordes du GIA à partir de son exil américain sont entre autres des prouesses d’une gouvernance « aboubri ». Et avec le climat de terreur qui règne même dans les hautes sphères du pouvoir on devine où va l’Algérie comme l’a si bien dit Boudiaf, ce grand homme que dis-je, ce géant lâchement assassiné!!!

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