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samedi 12 juillet 2025
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Algérie 2025 : un pays devenu irrespirable

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C’est une image glaçante, et pourtant tristement banale dans l’Algérie d’aujourd’hui : trois citoyens, trois candidats à l’élection présidentielle de septembre 2024, ont passé leur première nuit en prison.

Leur faute ? Avoir cru, un instant, qu’ils vivaient dans un pays libre. Avoir cru, un instant, que se présenter à une élection ne relevait pas du crime de lèse-majesté. Avoir cru, un instant, que l’Algérie leur appartenait un peu.

Ce mercredi 9 juillet, Saïda Neghza, Belkacem Sahli et Abdelhakim Hamadi ont été condamnés à quatre ans de prison ferme, avec mandat de dépôt immédiat. Ils sont tombés pour avoir voulu être candidats. Pour avoir voulu exister politiquement, dans un pays qui ne tolère plus que les ombres fidèles.

En première instance, ils avaient écopé de dix ans. Dix ans pour ambition présidentielle. Dix ans pour avoir rassemblé des soutiens, parfois maladroitement, comme dans toutes les démocraties balbutiantes. À l’appel, la peine est réduite. Mais l’essentiel est ailleurs : la prison est confirmée, les barreaux tombent, l’exemple est donné.

La justice algérienne, transformée en bras armé du régime, a envoyé un message net : il ne faut pas oser. Il ne faut pas s’élever. Il ne faut pas se présenter. Le pays, sous la surface de ses institutions, est verrouillé par une volonté unique : empêcher que quiconque, en dehors du cercle autorisé, ne vienne troubler l’ordre établi.

L’affaire dépasse ces trois noms. Elle dépasse même l’échéance électorale. Elle dit quelque chose de plus vaste, de plus terrible : l’Algérie est devenue irrespirable pour ses propres enfants. Aucun souffle ne peut plus y passer sans l’aval du pouvoir. Aucun élan, aucun projet, aucune parole libre ne trouve grâce à ses yeux.

Boualem Sansal est en prison. Kamel Daoud est traqué. Des journalistes sont bâillonnés. Des artistes sont surveillés. Des syndicalistes, emprisonnés. Et voilà maintenant que des prétendants à la magistrature suprême sont punis avant même d’avoir fait campagne.

Quelle est cette République qui jette en prison des candidats avant les élections ? Quel est ce régime qui criminalise la volonté de servir son pays autrement ? Il ne reste plus rien du rêve d’indépendance quand on enchaîne ceux qui veulent proposer un autre chemin. Et ceux qui, de loin, regardent ce naufrage en se taisant — ou en s’en félicitant — partagent la responsabilité du désastre.

Le peuple algérien mérite mieux. Mieux que cette mascarade d’élections verrouillées. Mieux que cette justice aux ordres. Mieux que ce régime qui s’autodévore, faute de pouvoir respirer l’air libre.

Il fut un temps où l’Algérie inspirait le monde par sa quête d’émancipation. Elle inspire aujourd’hui la peur, la fuite, le silence. Et parfois, dans les cellules froides d’Alger, des hommes et des femmes qui avaient juste rêvé d’un bulletin de vote — et qui, pour cela, paient le prix d’un insupportable enfermement.

Kamel Bencheikh

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1 COMMENTAIRE

  1. 63 ans après l’indépendance, le message de Teboune aux algériens est clair : l’Algérie lui appartient, les algériens n’existent pas, il ne peuvent y espérer aucun droit. 63 ans après l’indépendance, le seul pays au monde où un algérien n’a aucun droit, c’est l’Algérie. 63 ans après l’indépendance, le pays le moins sûr pour un algérien, c’est l’Algérie. 63 ans après l’indépendance, la seule armée qui tue des algériens, c’est l’armée algérienne. La seule justice qui refuse tout droit aux algériens, c’est la justice algérienne. 63 après l’indépendance, le seul « Président » au monde a refuser la citoyenneté aux algériens c’est le Président algérien. J’avais 20 ans pendant la colonisation et je peux le dire : même en étant citoyen de seconde zone, nous avions plus de droits et nous jouissions de plus de justice de la part de la justice coloniale. La terreur s’est installée partout : dans les plus hautes sphéres de l’armée, dans les plus hautes sphères de l’Etat, tout le monde a peur : les décideurs économiques ne prennent plus la moindre décisions, les généraux sont plus préoccupés à déserter et fuir qu’à réfléchir à la protection du pays… C’est ça la nouvelle Algérie de la nouvelle Issaba de Teboune et Chengriha. Le pays est dirigé par deux vieux fous, entouré d’une clique de malade mentaux qui sont en train de mener le pays à la guerre, pieds et poings liés. Il y a des choses qui ne trompent pas : le seul pays au monde où on trouve que Teboune et Chengriha font du trés trés bon boulot, c’est le Maroc.

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