L’Algérie est qualifiée pour les huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2025. Le résultat est là, sec, incontestable. Une victoire face au Burkina Faso (1-0), la deuxième en autant de matchs, et une place déjà assurée dans la phase à élimination directe. Pourtant, au-delà du score et du classement, ce match laisse une impression plus nuancée, presque volontairement inachevée.
Le penalty transformé par Riyad Mahrez à la 23e minute a donné très tôt l’avantage aux Fennecs. Un geste sûr, sans emphase, à l’image d’une entame de rencontre dominée par les Algériens. Pressing haut, circulation propre, maîtrise territoriale : pendant le premier quart d’heure, l’Algérie a imposé son tempo et installé le match là où elle le voulait. Le but semblait ouvrir la voie à une prestation plus ambitieuse.
Mais l’histoire s’est arrêtée là. Ou presque. Après avoir frappé, l’Algérie a reculé d’un cran. Non par faiblesse, mais par choix tactique. Gestion du ballon, lignes resserrées, tempo ralenti : les hommes de Djamel Belmadi ont préféré contrôler plutôt que punir. Une option assumée, dictée par la logique du tournoi, mais qui interroge sur la capacité de cette équipe à accélérer quand le contexte l’exige.
Le Burkina Faso, sans renverser la physionomie du match, a progressivement trouvé des espaces. Suffisamment pour exister, pas assez pour inquiéter réellement. La défense algérienne, appliquée et disciplinée, a tenu bon. Luca Zidane, titularisé dans les buts, a traversé la rencontre sans être mis à rude épreuve, signe d’un bloc défensif bien en place, mais aussi d’un match jamais totalement emballé.
Cette Algérie-là inspire le respect par sa rigueur. Elle ne s’éparpille pas, ne s’expose pas inutilement, refuse le désordre. Mais elle donne parfois le sentiment de jouer sous contrôle permanent, comme si chaque initiative offensive était pesée, mesurée, parfois retenue. Une prudence qui rassure sur le plan défensif, mais qui laisse sur sa faim dans le jeu.
Les résultats sont pourtant impeccables : deux matchs, deux victoires, cinq buts marqués, aucun encaissé. Une entame de CAN que beaucoup envieraient. Mais la compétition africaine ne se résume pas à la gestion. Elle exige, à un moment donné, une prise de pouvoir claire, un match référence, un signal envoyé aux concurrents.
Face au Burkina Faso, l’Algérie a envoyé un message de solidité. Pas encore un message de domination. La différence est subtile, mais décisive. Les huitièmes offriront un autre décor, une autre pression, une autre nécessité. À ce stade, les Fennecs avancent sans bruit, sans éclat, mais sans faille.
Reste à savoir quand ils décideront d’accélérer. Et surtout, s’ils sauront le faire au moment où la CAN cesse de pardonner.
Djamal Guettala










