Vendredi 29 juin 2018
Algérie : de la république bananière au « cartel de Medellin »
« Toute transaction avec le crime devient un crime de la part du trône »
Napoléon Bonaparte.
« Un crime impuni ne manque guère d’être suivi d’un autre crime »
Tite-Live.
« Laisser commettre les crimes qu’on peut empêcher n’est pas seulement en être témoin, c’est en être complice »
Jean-Jacques Rousseau
La fortune fait passer les crimes des gens heureux pour des bagatelles, et les bagatelles des malheureux pour des crimes.
Roger de Bussy-Rabutin.
L’affaire qui défraie les chroniques ces derniers temps c’est bien l’affaire de la cocaïne (701 kg) saisie au port d’Oran.
Mais ce qui est grave dans cela c’est la complicité de hauts responsables du pouvoir dans ce trafic ! Et comme toujours, les Algériens ne connaîtront jamais les dessous de cette affaire. Et ceux qui sont derrière ça ne seront jamais inquiétés.
Seuls quelques lampistes seront sacrifiés comme d’habitude pour sauver le système. Pour sa survie, le système nous a appris qu’il peut aussi à l’occasion se débarrasser d’un allié devenu encombrant.
Le trafic de drogue n’est pas nouveau, et ce n’est toujours qu’avec la complicité de hauts responsables de l’état, que de pareilles opérations (cocaïne d’Oran) ont pu être montées. Qui connait ce pouvoir le sait bien. Car rien ne peut lui échapper. Ses services de sécurité avec des effectifs pléthorique sont omniprésents partout et contrôlent tout !
Il faut bien dire que le trafic a pris de l’ampleur ces dernières années, car les barons du système et leurs progénitures sont devenus intouchables. D’ailleurs ils ne s’en cachent même pas. Ils savent que l’Etat c’est eux et qu’ils resteront impunis !
Le pays totalement disloqué, fragilisé reste à la merci des véreux de ce pouvoir ploutocratique !
Pour rappel, une affaire similaire et aussi grave (dite Zendjabil ) a déjà eu lieu il y a quelques années où une personnalité militaire de premier rang fut incriminée. Et le principal accusé, nommé Zandjabil, surnommé «Pablo Escobar », disposait aussi de quelques complicités au plus haut niveau de l’Etat.
Il est mort dans des conditions très troubles et sous une fausse identité ! Là aussi, des sous-fifres furent sacrifiés, et les principaux responsables impliqués dans ce réseau ne passèrent jamais devant la justice. On voit bien que ces réseaux de trafic de drogue ont toujours leurs relais dans quelques rouages de l’Etat et à très haut niveau !
Certains analystes ou « têtes pensantes de service» ayant bénéficié des largesses du pouvoir, veulent faire de la diversion pour protéger leurs comparses (ou plaire à leurs maîtres), essaient de faire gober aux Algériens, en criant à qui veut bien les entendre et croire, que la cocaïne interceptée à Oran « rentre dans le cadre du narco-terrorisme et non pas de celui du narcotrafic et de la corruption » ! Tiens tiens !
Pour étayer leur thèse saugrenue, ils avancent le fait que c’est l’ANP qui est intervenue et non la police ou les services de douanes. C’est comme s’il y avait une différence ! Tous les services de sécurité sont dirigés par des militaires (mêmes retraités)! Et même celui qui a remplacé Abdelghani Hamel en l’occurrence Lahbiri est un militaire retraité et homme du sérail. Il était à la tête de la protection civile depuis 17 ans ! Mais là , c’est un autre sujet !
Messieurs, cessez de mélanger à toute les sauces le terrorisme !
Vous vous rendez ridicules ! A vous entendre on croit que le terrorisme islamiste (qui concerne l’Algérie) n’existe que par et pour la drogue ! Que nenni ! Il n’existe et se développe que sur le terreau de la politique entretenue par les pouvoir « arabes » despotiques et corrompus.
Le ministre de la Justice a déclaré que “l’affaire de la cocaïne d’Oran est d’une extrême gravité dès lors qu’elle porte atteinte à la stabilité du pays (mais plutôt au pouvoir !). Il ajoute (pour dédouaner les personnalités responsables qui s’adonnent à ce trafic) que “nous sommes face un réseau international » (le ridicule ne tue point).
Comme si c’était la première affaire de ce genre. Et elle ne sera pas la dernière. Il s’attendait à quoi ce pouvoir qui a muselé la justice et a ouvert la voie au trabendisme et à l’enrichissement facile et illégal des gens qui le soutiennent ? En fermant les yeux sur la corruption ?
Mais toujours si prompt à matraquer, humilier la crème de l’Algérie (médecins, journalistes, défenseurs des droits de l’homme, ouvriers etc.) !
Ce ministre nous dit aussi que le principal accusé dans cette affaire en l’occurrence Kamel Chikhi (un lampiste) « faisait déjà » l’objet d’une enquête judiciaire sur le blanchiment d’argent.
Alors une question simple : Monsieur le Ministre, vous voulez vraiment nous faire avaler de pareilles couleuvres ? Et quand il se pavanait avec de très haut responsable de l’Etat, distribuait l’argent , ou étiez-vous ? Où était la justice ?
Non, ce personnage n’aurait jamais existé sans ce système !Et il y en a des centaines comme lui. Et vous les connaissez aussi. Mais vous ne pourrez rien faire tant que vous n’avez pas encore reçu l’ordre d’en haut.
Et vous le savez, les vrais commanditaires ne seront malheureusement jamais inquiétés. Les Algériens ont appris à le savoir. De grâce donc, arrêtez de ridiculiser davantage ce pays devant le monde !
Sinon comment expliquez-vous le limogeage du patron de la police ?
Lui, il connaît bien le système et mieux que vous. Il l’a bien déclaré quand il a senti sa fin proche : «Celui qui enquête sur la corruption doit être propre » ! Pan ! Et il sait de quoi il parle !
Le pouvoir n’avait eu donc dans ce cas que deux choix :
-
Soit le patron de la DGSN était incompétent et ignorait même l’activité de son chauffeur personnel ! Alors qu’il est à la tête des renseignements. Et dans ce cas il devrait être limogé.
-
Soit il est éclaboussé, et dans ce cas il passera devant la justice.
Mais pour ne pas se remettre en cause et sauver la face , le système a opté pour la première option qui arrange tout le monde même le concerné .
Pour noyer davantage le poisson dans l’eau, le ministre de la Justice appelle « à ne pas faire de confusion entre l’affaire de la cocaïne et les autres affaires », et dont la justice n’a jamais fait cas auparavant. Elle attendait quoi ?
Et il demande surtout à ne pas mélanger entre la fortune et la politique. Mais c’est ce que veut le peuple algérien !
Qui tient finalement le pouvoir dans ce pays ? Pardi, les riches (ou opportunistes enrichis) pas les gueux ! Et vous le savez très bien.
Ici l’argent a pris le dessus depuis longtemps sur le pouvoir politique. Car la politique, ici, rend riche, en peu de temps et sans rendre compte. C’est le plus court chemin assuré vers l’enrichissement. En la matière, on sait les sacs de billets qui circulent dans les partis au pouvoir à la faveur de chaque élection.
Monsieur le ministre, on appelle ça faire diversion.
Les abus, les dépassements, la corruption et les affaires de drogues continueront et seuls les lampistes payeront toujours ici. Et tant que l’impunité règnera, l’abus persistera.