Le régime algérien est entré dans une phase de faillite morale profonde, marquée par une perte irréversible de crédibilité auprès de sa population, et particulièrement auprès de la jeunesse.
Cette dernière, majoritaire en nombre, se heurte à un pouvoir qui non seulement la méprise, mais la réprime violemment dès qu’elle manifeste pacifiquement ses aspirations. Ce refus de reconnaître la légitimité de la contestation traduit un cynisme d’État qui érode la confiance sociale.
I. La faillite interne du régime algérien
1. Faillite morale
Le mépris se manifeste dans le langage, les actes et les décisions du pouvoir. L’absence de réponse politique sérieuse face aux revendications légitimes des manifestants, combinée à la brutalité policière, souligne une posture qui déshumanise les citoyens, réduits à des trouble-fêtes plutôt qu’à des acteurs légitimes d’un débat national. Cette posture dégrade non seulement la relation entre État et société, mais provoque une fracture morale dont les effets sont durables et corrosifs.
2. Faillite politique
Sur le plan politique, le régime algérien est enfermé dans un cercle vicieux d’autoritarisme et d’immobilisme. Les institutions, verrouillées par une oligarchie militaire et bureaucratique, ne disposent d’aucune autonomie réelle et fonctionnent comme des instruments au service d’un pouvoir centralisé et opaque. Cette configuration politique empêche toute réforme authentique et annihile la possibilité d’un dialogue national constructif. La légitimité du régime repose exclusivement sur la force et la peur, ce qui explique sa défiance envers toute opposition organisée ou toute expression démocratique. Cette impasse politique est une source majeure de crise permanente, car elle aliène la société au lieu de la rassembler.
3. Faillite économique
L’économie algérienne est, quant à elle, en crise profonde. Loin de représenter un levier de stabilité, elle est le terrain d’un désastre structurel : chômage massif, précarité généralisée, corruption systémique et dépendance écrasante aux hydrocarbures. Ces facteurs alimentent un climat social explosif. La jeunesse, première victime de cette crise économique, subit le chômage et l’exclusion, ce qui alimente son ressentiment et sa révolte.
Le régime, incapable de diversifier l’économie ou d’instaurer des politiques sociales efficaces, laisse le pays dériver vers une instabilité durable, mettant en péril sa propre survie. Cette triple faillite (morale, politique, économique) constitue le cœur de la crise qui a explosé le 8 août, révélant un pouvoir en bout de course, mais encore incapable de se défaire de ses mécanismes de domination.
II. Le rôle passif et complice des élites intellectuelles
1. Cooptation et neutralisation
Une des caractéristiques les plus tragiques de la crise algérienne est la passivité, voire la complicité, d’une large part des élites intellectuelles — universitaires, politologues, économistes et journalistes. Au lieu de jouer leur rôle d’éclaireurs et de critiques, ces acteurs sont souvent captés par le système par des mécanismes de cooptation.
Qu’il s’agisse d’augmentations de salaire, de postes académiques confortables, ou de statuts protégés, ces privilèges fonctionnent comme autant de chaînes invisibles qui neutralisent toute velléité critique. Ce dispositif assure au régime une zone de confort intellectuelle, où la pensée libre est étouffée au profit d’une parole domestiquée.
La dissidence, quand elle existe, reste marginalisée ou criminalisée, ce qui empêche la société de se doter d’un véritable espace critique nécessaire à son renouvellement.
2. Stagnation intellectuelle et plagiat omniprésent
Par ailleurs, cette élite captive est souvent enfermée dans un confort intellectuel qui mène à la stagnation et au recyclage d’idées éculées, trop souvent au plagiat. L’absence d’audace, d’originalité et d’engagement sérieux rend ces intellectuels incapables d’élaborer des diagnostics précis ou des propositions alternatives.
Le manque de prise de risque dans la pensée se traduit par une incapacité collective à imaginer un avenir différent, et laisse la jeunesse sans relais crédibles ni projets porteurs. Cette crise de la pensée aggrave la crise politique et sociale, en vidant le débat public de sa substance.
3. Médias officiels et propagande
Le rôle des médias est tout aussi critique. La majorité des organes officiels, contrôlés par l’État, fonctionnent comme des instruments de propagande. Ils pratiquent la censure, la désinformation, et minimisent ou déforment systématiquement les revendications populaires.
Cette stratégie médiatique vise à étouffer toute contestation et à imposer un récit officiel déconnecté de la réalité vécue par les citoyens. Elle contribue à renforcer la fracture entre le pouvoir et la société, accentuant le sentiment d’injustice et de marginalisation. En somme, le silence ou la complaisance des élites intellectuelles et médiatiques ne sont pas de simples dysfonctionnements, mais un facteur aggravant de la crise profonde que traverse l’Algérie.
III. L’infréquentabilité diplomatique : l’isolement régional et international
1. La rupture avec la France et l’Europe
Le régime algérien s’est progressivement isolé sur la scène internationale, rompant ses liens avec ses partenaires historiques et stratégiques. La relation avec la France, longtemps marquée par une complexité inhérente à l’histoire coloniale, a atteint un point de rupture inédit. L’accumulation d’incidents diplomatiques, de propos hostiles, et de mesures unilatérales a érodé toute confiance.
La France, autrefois premier interlocuteur économique et politique, regarde désormais l’Algérie avec prudence, voire méfiance. Cet isolement s’étend à d’autres pays européens comme l’Espagne et le Portugal, avec lesquels les relations se tendent sur des dossiers sensibles tels que la gestion des flux migratoires, l’énergie et la sécurité régionale. Ce durcissement diplomatique fragilise la position de l’Algérie en Méditerranée et compromet ses intérêts économiques et stratégiques.
2. Le contentieux avec le Maroc
Le conflit larvé avec le Maroc demeure un facteur majeur de l’isolement régional du régime algérien. Cette hostilité chronique, qui dépasse largement la question du Sahara occidental, est devenue un élément structurant de la politique algérienne. Au lieu de rechercher la détente et la coopération, Alger choisit la confrontation, alimentant une guerre froide maghrébine qui bloque toute perspective d’intégration régionale. Ce contentieux durable aliène les chances de stabilité et de développement commun, et enferme l’Algérie dans une posture d’isolement et d’intransigeance qui nuit à sa propre sécurité.
3. Relations fragiles avec les pays du Sahel
Dans le Sahel, région stratégique et en proie à des crises multiples, l’Algérie prétend jouer un rôle stabilisateur, mais ses relations sont marquées par la méfiance et la compétition. Ses voisins sahéliens perçoivent souvent Alger comme un acteur intéressé, voire manipulateur, et non comme un partenaire fiable. Cette dynamique fragilise les efforts régionaux de sécurité et de développement, et souligne l’incapacité du régime à bâtir des alliances solides dans une zone clé de son environnement géopolitique.
4. L’épisode libanais : un symbole d’infréquentabilité
L’un des épisodes les plus révélateurs de cette situation est l’aide financière de 200 millions de dollars que l’Algérie a accordée au Liban lors de la visite du président libanais Joseph Aoun. Alors que ce geste aurait pu être un acte de solidarité et de diplomatie constructive, certains observateurs libanais ont vivement critiqué le choix du président Aoun de s’afficher avec un régime « infréquentable », compromettant ainsi la position du Liban vis-à-vis de ses partenaires occidentaux comme la France, l’Espagne, ou encore le Maroc.
Cette controverse illustre à quel point l’Algérie est perçue aujourd’hui comme un acteur diplomatique isolé, dont la posture et les choix politiques suscitent gêne et réticence, même au sein de ses alliés traditionnels. Cette infréquentabilité est non seulement un handicap diplomatique majeur, mais aussi un symptôme du déclin politique global du régime, enfermé dans un cercle vicieux d’isolement et de défiance.
IV. Le 8 août comme révélateur et tournant
1. Déstabilisation du régime
Le 8 août 2025 s’impose comme une journée historique qui a brutalement mis à nu les faiblesses accumulées du régime algérien. Face à une contestation populaire massive et déterminée, le pouvoir s’est montré non seulement désarçonné, mais aussi incapable de contenir la vague sans recourir à une répression aveugle. Cette déstabilisation révèle à quel point le système, malgré ses apparences de stabilité, est fragile, fissuré au cœur même de son appareil. Ce moment a démontré que la légitimité du régime est désormais contestée sur toute la ligne, qu’elle ne repose plus que sur la peur et la violence, et que la confiance entre gouvernants et gouvernés est irrémédiablement rompue.
2. Un souffle populaire latent mais puissant
Malgré les divisions, les répressions et les tentatives d’étouffement, le souffle populaire qui s’est exprimé ce jour-là témoigne d’une force vive, d’une aspiration profonde au changement. La jeunesse, moteur principal de cette mobilisation, incarne un espoir mais aussi un défi pour l’avenir de l’Algérie. Ce souffle n’est pas un simple feu de paille, il est la manifestation d’une colère accumulée et d’une quête de dignité qui, même dispersée, porte en elle le potentiel d’une transformation majeure.
3. Un avenir en suspens
Toutefois, l’avenir reste incertain. Le régime peut choisir la voie de la répression accrue, creusant encore plus la fracture sociale et politique, ou tenter, à contre-courant, des réformes réelles, qui impliqueraient un renoncement partiel au pouvoir et un dialogue sincère avec la société. Il y a également la possibilité d’un effondrement progressif du système, mais sans garantie d’une transition pacifique ou démocratique. Le défi majeur demeure la capacité d’une société longtemps fracturée à se recomposer autour d’un projet politique inclusif.
Le 8 août est ainsi un tournant crucial, un signal fort qui résonne bien au-delà de cette journée, ouvrant la porte à une période d’instabilité mais aussi, potentiellement, de renaissance.
Conclusion
Le 8 août 2025 restera inscrit dans l’histoire algérienne comme le jour où le masque du régime est tombé, révélant sans fard sa faillite morale, politique, économique, et son isolement diplomatique profond. Cette journée a marqué une euthanasie avortée, où le pouvoir, malgré sa fragilité extrême, a résisté, non par légitimité, mais par la force et le mensonge. Ce régime, à la fois abject et arrogant, est aujourd’hui déstabilisé sur tous les fronts. Son incapacité à écouter, à se réformer et à renouer un dialogue sincère avec sa jeunesse et sa société lui ferme toutes les portes d’un avenir stable et digne. L’infréquentabilité diplomatique n’est que le reflet extérieur de ce naufrage intérieur.
Pour l’Algérie, le chemin est semé d’embûches. La faillite d’un système ne garantit pas l’émergence d’un autre, et la recomposition politique et sociale qui s’impose sera le fruit d’une lutte acharnée, d’un engagement renouvelé de tous les acteurs authentiques du pays. Le 8 août est donc un cri, un avertissement, mais aussi un appel silencieux à la nécessité d’un renouveau profond, politique, moral, et civilisationnel. C’est à ce prix seul que l’Algérie pourra espérer sortir de l’impasse dans laquelle ce régime l’a plongée.
Hassina Rabiane
Hélas, nous n’avons aucune chance. Le régime Teboune dispose de 250 000 gendarmes et 500 000 policiers sur équipés et bien entrainés. Et je ne parle pas de l’armée qui n’est équipée et financée que pour combattre le peuple algérien. La transition démocratique n’a aucune chance d’advenir si les décideurs militaires ne sont pas convertis eux mêmes à la démocratie. Il y a deux Algérie, au moins deux Algérie : l’une incontestablement ouverte au monde et démocrate, l’autre ultra conservatrice, ultra religieuse, fermée au monde. Il n’y a que 3 solutions : le statu quo qui peu à peu nous enferme et nous enterre et méne à la dislocation. L’intervention des décideurs militaires. L’affrontement. Les démocrates algériens ont trop longtemps cru que les choses pourraient changer pacifiquement. C’est un leurre.
Pourtant bons nombres des nôtres installés en France donnent des leçons de démocratie aux Francais tout en soutenant Tebboune et sa clique
En 54, la situation coloniale était telle qu’on n’a retenu que ça comme repère identitaire. Qui étions-nous ? Les indigènes, ceux qui subissaient le régime colonial. Ça a été mortifère.
Le hirak, malgré la tentative de la Kabylie d’apporter sa touche, à refait exactement la même erreur. On se serait débarrassé du régime militaro-intégriste et on aurait eu un régime avec des attributs autoritaires.
Le but ne peut s’exonérer d’un choix adéquat des moyens.
« La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer. »
L’Algérie est une prison à ciel ouvert dont les Algériens prétendent qu’elle est un paradis
Ca va vous etonner peut-etre, mais mon constat est different. Je ne vis pas dans un pays Francophone ou meme Europeen. Ici, la ressource 1ere est la Jeunesse et le sous-developement dans le sens « absence d’infrastructures » de toutes sortes – mais, avec un Patriotisme Delicieux, et flomboyant… de contradictions ! Une espece de Jungle dans laquelle on peuvent circuler – et par « on » je veux dire aussi bien les personnes que les ide’es… ou les ide’es contradictoires, mais surtout leur accessibilite’ nourrissent l’esprit et l’enguagement. Les gens, des jeunes surtout, ne se rendent meme pas compte qu’on arguant des regles de marche’ ou des projets initie’s par les autorite’, livrent des expose’s de tres tres haut niveau sur les theories les plus complexes et avance’es d’Economie. C’est argument contre argument… Sans insultes, accusations ou malveillance. Les Autorite’s savent leur role, accompagner les populations dans le developement LEUR PAYS, c.a.d. le Pays de ces populations qu’ILS SERVENT justement. Ils ont bien fait d’adopter le terme Anglo-Saxon de « SERVEURS PUBLIQUES » et non « fonctionnaires ou Administration ». La population evalue la valeur de son travail, car elle vit de son travail, avec une monnaie reelle c.a.d. convertible. Le chantier de la construction d’un pays enguage’ dans sa modernisation est aussi visible qu’audible.
Les gens sont si humbles et REELs que leur superiorite’ s’impose d’elle-meme. Ce Peuple est celui qui a traverse’ et navigue’ il y a des milliers et milliers d’annees de cela le grand Pacifique pour se denicher une ile d’une beaute’ qui coupe le souffle. Tous les etrangers qui y viennent arrivent avec l’ide’e de se faire de l’argent en echange d’un savoir-faire et capacite’ qui manque. En moins de rien qu’ils se retrouvent inspire’s a participer dans cet effort de construction et l’elimination de la pricarite’. Pour beaucoup, surtout des occidentaux desillusionne’s par leurs pays respectifs… c’est sens reel a leur profession, leur vie qu’ils decouvrent. C’est l’ESPRIT qui anime la vie ici – Esprit comme dans « l’Esprit d’Equipe » – Ce truc-la qu’on aime voir se devoiler comme une « remontada » dans les matchs de foot.
C’est ce qui manque en Algerie – l’orgueuil etouffe tout.
Sans ca, ces vieilles perime’es(et elles le savent) s’eclipseraient, tout simplement. Quand elles DEMONTRENT autant de MEPRIS envers leur propres population, leur equivalents internationaux ne disent rien parce qu’ils en pensent trop. Ce qu’ils en pensent(de cette racaille), ils le pensent des Algeriens aussi… Ont-ils tort? Pas si sur !!!
On accuse souvent ce regime(quelque soit sa tete) de contradiction, et je ne suis pas sur que se soit juste. Il n’y a pas de contradiction du tout. Pour qu’il y ait contradiction ne faut-il pas peut-etre qu’il y ait argument? Et de quel argument peut-il s’agir quand les idee’s et la parole meme sont punies, et quelles punitions ! Les cas que la presse publie sont illustratifs. Le plus en vue actuellement est celui de Boualem Sansal, puisqu’il est toujours sur la poelle. Ce qu’il a exprime’ est une opinion, la sienne. C’est d’ailleur aussi valide d’un point de vue logique que le cas du Sahara Atlantique. Pourquoi le depositaire des pouvoirs d’Allah en Occident n’a pas defendu ces territoires? Dangereux? Maintenant ce ne l’est plus? et bien vas-y! vas decouvrir ce qu’il en est. Prend une chacara et vas ramasser les taxes ou est-ce dhims a Oran, de l’Or a Tlemcen, du Petrole a Hassi Messoud…vas-y ! Ou etiez-vous en 1962? Non, vous ne saviez pas que « vos freres Algeriens etaient en guerre? » Franchement, meme moi je suis curieux de savoir si on a une arme’e ou une bande de soulards en charge…
Sans blague, le dernier des mioches de la casbah l’aurait accable’ de ces questions.
Helas, l’Algerie manque de contradictions. de leurs expressions libres, qu’elles puissent etre enttendues, vues et connues. A la place, on celebre la violence, la triche, le vis et l’aleatoire… on celebre la France Coloniale. Les Francais parlent d’Immigration et les Algeriens pensent toujours Migration. Et c’est pour ca que pour Emmigrer, c.a.d. fruir, il aura fallut trouver un coin tranquilo de l’autre cote’.
Ca n’a aucun sens de changer de personnes si ce n’est pour changer d’approche, completement. Il est temps d’arreter de chercher l’acceptation des autres et surtout leurs gains. Les Francais n’ont pas achete’ ou vole’ Paris – Ils l’ont construite. De meme pour leur Republique.
Bien sûr que le régime est bien faible. Les fondations sont complètement pourries, en lambeaux. Teboune et Chengriha ne sont pas des bâtisseurs, ce sont des destructeurs. Cela fait 6 ans qu’ils saccagent et vandalisent le peu d’acquis qu’il restait à l’Algérie. Le régime est tellement faible qu’il est exclusivement mobilisé, obsédés sur une dizaine d’influenceurs installés à l’étranger. 250 000 gendarmes, 500 000 policiers et ils ont peur d’ne dizaine d’influenceurs installés à l’étranger. Ils en sont obsédés au point de salir l’image de l’Algérie comme personne avant eux ne l’avait fait. Ils exigent de la France qu’elle leur livre ces influenceurs mais ils sont ignorant des traditions françaises. Lors de la signature de l’armistice en Juin 40, l’Allemagne Nazie avait demandé à la France de lui livrer les opposants allemands anti nazis. La France, pourtant occupée, avait refusé.
Je ne vois pas ce qu’il y a eu, de plus ou de moins que les autres jours, ce 8 août. Ragda wa tmandji, comme toujours