Quelques semaines avant le 6e anniversaire du Hirak coïncidant avec le 22 février dernier, le pouvoir algérien a serré la vis. Arrestations, procès expéditifs, peines de prison lourdes : la répression contre les voix critiques atteint depuis un nouveau pic.
Dans un rapport publié ce jeudi, Amnesty International dénonce une campagne de répression systématique menée par les autorités contre des militants pacifiques, des journalistes et des syndicalistes.
Le point de bascule ? Le lancement, en décembre dernier, du hashtag #Manich_Radi (“Je ne suis pas satisfait·e”), devenu viral sur les réseaux sociaux. Porté par des jeunes Algériens pour dénoncer la répression des libertés et l’asphyxie économique, ce cri numérique de désespoir a provoqué une riposte brutale de l’État.
Au moins 23 personnes ont été arrêtées et poursuivies ces cinq derniers mois, souvent pour de simples publications sur Facebook. “La stratégie d’étouffement du militantisme en ligne est inquiétante et doit cesser”, alerte Heba Morayef, directrice régionale d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Justice expéditive, peines lourdes
Le cas de Mohamed Tadjadit, poète et figure du Hirak, est emblématique. Condamné à cinq ans de prison pour des poèmes et messages relayés en ligne, il a été jugé en à peine quatre jours. Même schéma pour Soheib Debbaghi et Mahdi Bazizi, condamnés à 18 mois pour avoir lancé Manich Radi. À Tizi Ouzou, le militant Belaid Charfi a écopé de quatre ans pour avoir partagé des publications critiques.
Dans la Kabylie, les autorités ciblent aussi les militants soupçonnés de liens avec le MAK (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie), classé comme organisation terroriste par le régime. Massinissa Lakhal, accusé d’avoir simplement relayé des contenus, a été frappé de peines financières et carcérales sévères.
Journalistes et syndicalistes dans le viseur
La répression ne s’arrête pas aux militants. Le journaliste Abdelwaheb Moualek a été condamné à 18 mois pour un commentaire Facebook, sans même la présence d’un avocat. Mustapha Bendjama, autre voix critique, est désormais sous contrôle judiciaire, interdit de voyager et de publier.
Même les figures syndicales sont ciblées. Fadhila Hammas, arrêtée en février, sera jugée en mai pour avoir posté des critiques sur la situation des droits humains.
Un climat de peur savamment entretenu
Depuis 2019, l’appareil judiciaire est devenu l’arme principale du pouvoir pour faire taire la dissidence. Procédures expéditives, accusations floues, interdictions de publier : les autorités verrouillent l’espace public.
Rabah Aït Abache
(*)https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2025/04/algeria-authorities-step-up-crackdown-on-peaceful-dissent-in-the-face-of-new-expressions-of-discontent/
Algérie : recours excessif à la justice pour museler les voix critiques, selon Amnesty International
Je pense qu’il y a une erreur dans votre titre
Je corrige
Algérie : recours excessif à la injustice pour museler les voix critiques, selon la majorité des algériens et moi meme
Justice et Algérie = Oxymore.