L’Algérie a officiellement sollicité la réactivation du Conseil de partenariat avec l’Union européenne (UE), une instance dont les travaux sont en suspens depuis 2015.
La demande a été formulée par le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, lors d’un échange téléphonique avec Kaja Kallas, vice-présidente de la Commission européenne et haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Selon le communiqué du ministère, cette démarche vise à créer les conditions d’un dialogue structuré sur l’évolution des relations bilatérales et à adapter les dispositions de l’accord d’association signé en 2005, que les autorités algériennes considèrent comme insuffisamment équilibré.
Les discussions ont également porté sur le projet de « Pacte pour la Méditerranée », actuellement en cours de concertation entre l’Union européenne et les pays du Sud. Les deux responsables ont échangé sur les moyens de renforcer la coopération régionale dans les domaines du développement durable et de la sécurité.
Depuis plusieurs années, l’Algérie exprime le souhait de réviser l’accord d’association, qu’elle juge peu favorable à ses intérêts. Les autorités mettent en avant le déséquilibre structurel de la relation commerciale, marqué par un volume important d’importations européennes et des exportations algériennes limitées, en dehors du secteur des hydrocarbures.
Alger déplore également un manque de progrès en matière d’investissement, de soutien à la diversification économique et de transfert de savoir-faire, pourtant prévus dans le cadre de l’accord. C’est dans cette perspective qu’elle souhaite relancer le dialogue institutionnel, afin de parvenir à une approche plus équitable du partenariat.
Cette initiative intervient dans un climat marqué par l’inclusion récente de l’Algérie dans la liste des juridictions à haut risque en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, établie par l’Union européenne sur la base des recommandations du Groupe d’action financière (GAFI).
Les autorités algériennes ont exprimé leurs réserves quant à ce classement, qu’elles estiment excessif. Elles rappellent les efforts engagés pour mettre à jour le cadre législatif national dans ce domaine. Un projet de loi de renforcement des dispositifs de contrôle et de transparence est actuellement examiné au Parlement.
Dans ce contexte, Alger réaffirme son intention de poursuivre la coopération avec ses partenaires européens, sur des bases jugées plus équilibrées et respectueuses des intérêts réciproques.
La rédaction