29.4 C
Alger
jeudi 17 juillet 2025
AccueilMise en avantAlgérie : un commerce extérieur sous tutelle des réserves de change

Algérie : un commerce extérieur sous tutelle des réserves de change

Date :

Dans la même catégorie

Les généraux nettoient-ils la cage ou simples règlements de comptes ?

Avec l'annonce de l'éviction du général Haddad, le bien-nommé,...

Algérie : le règne des inconséquents !

En 2015, devant notre acharnement à critiquer feu Bouteflika,...

Boîte algérienne à claustrer le désir : du syndrome Belikov

L’œuvre de Tchekhov, L’Homme à l’étui (1898), dépasse le simple...

Après l’arrestation du général Haddad, à qui le tour ?

Le général Nasser El Djen (de son vrai nom Abdelkader...
spot_imgspot_img
- Advertisement -

En théorie, le commerce extérieur est libéralisé en Algérie. Mais dans les faits, cette libéralisation demeure largement illusoire. Son effectivité est en réalité étroitement tributaire du niveau des réserves de change, lesquelles dictent l’orientation concrète de la politique commerciale du pays.

Cette dialectique entre l’état des finances extérieures et la mise en œuvre d’une politique dite libérale révèle que les échanges internationaux ne sont pas pensés comme un levier de développement, mais comme un simple instrument de régulation monétaire conjoncturelle. 

Dès que le matelas de devises commence à s’amenuiser, phénomène récurrent dans un pays dont les recettes en devises reposent exclusivement sur les exportations d’hydrocarbures, la panique gagne aussitôt les cercles du pouvoir, les tirant de leur torpeur.

Mais, au lieu d’engager une véritable réflexion de fond sur les voies de développement de l’économie et de la nécessité de sa diversification, et de s’attaquer aux foyers structurels de gaspillage, à commencer par le train de vie dispendieux de l’État et de ses clientèles, le régime choisit la solution de facilité qui consiste à comprimer les importations. 

Et ce sont, bien souvent les véhicules, les pièces détachées, et les produits de large consommation, ceux qui répondent aux besoins du plus grand nombre, notamment les plus vulnérables, qui en font les frais.

L’ajustement opéré sur la politique commerciale prend la forme d’un resserrement progressif, voire brutal, des échanges extérieurs. On passe ainsi d’une ouverture affichée à un gel quasi total des importations, en mobilisant toute la panoplie des dispositifs juridiques disponibles : barrières tarifaires et non tarifaires, régime de licences et monopoles, restrictions quantitatives, voire interdictions pures et simples. 

Un nouveau stratagème est même venu s’ajouter à cet arsenal. Il s’agit de l’introduction des importations sans paiement, à travers la légalisation du commerce dit du « cabas », expression d’une économie informelle rampante.

Cette stratégie, dictée non par une vision économique mais par une logique de survie du régime, engendre inévitablement pénuries, tensions sociales et effondrement du pouvoir d’achat. 

Fidèle à sa nature autoritaire, le pouvoir reporte le coût de ses errements sur la population. Ainsi, dans l’Algérie post-Hirac, de nombreux produits de l’importation, à l’instar des pièces détachées, sont devenus soit introuvable, soit hors de portée, leurs prix ayant été parfois multipliés par dix.

C’est seulement dans ces phases de stress financier que le pouvoir se rappelle soudainement l’existence d’un secteur privés qu’il appelle à son secours. Il attend désormais que ce dernier, qu’il a lui-même poussé au démantèlement par l’insécurité juridique, l’instabilité macroéconomique et une hostilité structurelle, vienne amortir les effets de la crise, combler les pénuries et suppléer à la défaillance de l’État.

Il s’agit là d’une fuite en avant, celle d’un régime qui, après avoir saccagé les instruments de sa propre résilience, en appelle à ceux qu’il a marginalisés pour réparer ce qu’il a lui-même détruit.

Hamid Ouazar, ancien député de l’opposition

Dans la même catégorie

Les généraux nettoient-ils la cage ou simples règlements de comptes ?

Avec l'annonce de l'éviction du général Haddad, le bien-nommé,...

Algérie : le règne des inconséquents !

En 2015, devant notre acharnement à critiquer feu Bouteflika,...

Boîte algérienne à claustrer le désir : du syndrome Belikov

L’œuvre de Tchekhov, L’Homme à l’étui (1898), dépasse le simple...

Après l’arrestation du général Haddad, à qui le tour ?

Le général Nasser El Djen (de son vrai nom Abdelkader...

Dernières actualités

spot_img

1 COMMENTAIRE

  1. Voici ce que j’ai publié sur les réseaux sociaux et çà n’engage que moi.

    Pendant que la télévision, Tebboune et Changriha claironnent que l’ALGERIE NOUVELLE est au zénith, voici la réalité.

    D’abord commençons par donner les raisons profondes pour lesquelles Tebboune a refusé d’octroyer l’allocation touristique de 750 euro par an pour une personne majeur et 300 euros pour un mineur. Il faut savoir qu’à la fin 2O24 les réserves en devise de l’Algérie était de 67 milliards de dollars, chiffre entériné par le FMI. Mais à fin juin 2025, certaines personnes avisées ont constaté une grave baisse vertigineuse des réserves qui a atteint un niveau 39 milliards de dollars à fin juin 2025 soit un décaissement en six mois seulement de 28 milliards de dollars. C’est une somme puisée directement des réserves car les exportations d’hydrocarbures n’ont pas suffit pour couvrir les importations en cours. C’est énorme. Pourquoi un tel montant hyper important en un très court moment ? Affaire à suivre. D’après des sources bien nformaée, comme dirait le célèbre Coluche, il s’explique apparemment par :

    1/- la cruelle réalité de la faiblesse du taux de croissance de l’économie nationale malgré le clairon de Tebboune . Ce taux a déjà commencé sa chute en 2023 avec 4 % pour continuer sa baisse en 2025 à 3,5 %. Confirmé par le FMI.

    2/- Le taux d’intégration des entreprises publiques et privées ne dépasse pas plus de 15%. C’est à dire que notre tableau entrées-sorties , cher à l’économiste Wassily Leontief, pour apprécier le taux d’intégration d’une économie est presque vide en ce qui concerne l’économie algérienne . Ce qui signifie que l’activité productive purement algérienne est très faible même quand on inclue le secteur agricole où on devient presque complètement autonome en fruits et légumes, et que la production de boisson et de produits agricoles algériens transformés ont augmenté. Il faut savoir que les exportations de produits agricoles c’est du pipi de chat comparé à un produit hydrocarbure exporté.

    3/- la très forte hausse des importations conjuguée à une baisse des exportations d’hydrocarbures. Les besoins en équipements militaires modernes plus chers ont explosé (çà c’est un peu normal et acceptable) mais il y a aussi l’explosion des besoins en céréales (non compris l’orge qu’on n’importe de moins en mois), ceux des variétés de légumes secs, des matières premières pour produire du sucre ou du lait, des besoins en graines oléagineuses, en médicaments ceux en boites ou la matière première pour la transformation et la mise ne conditionnement sur place car les usines de médicaments algériennes font plus dans la transformation.

    Par ailleurs, ll faut savoir que l’Algérie produit de moins en moins de pétrole mais pas à cause de la limitation des quotas OPEP mais parce que beaucoup de gisements d’hydrocarbures sont arrivés à saturations ou sont en phase de fort déclin. Et c’est plus grave encore quand on sait que l’on produit de moins en moins de gaz naturel alors que la demande intérieure explose d’année en année. Çà , pas beaucoup le disent.
    N’oublions pas que la première production de pétrole de Hassi Messaoud a été faite en mars 1957 , donc 5 ans après sa découverte en 1952, et la découverte du gisement de gaz de Hassi R ’mel en 1956. Durant des décennies et des décennies y compris après l’indépendance le gaz naturel était torché et brulé et ce n’est qu’à partir des années 1980 qu’on a pensé à maitriser la technique de réinjection dans les gisements de pétrole pour augmenter le taux de récupération, Mais là il semble qu’on ait atteint la limite sur ce plan là.

    4/- la faiblesse de l’attrait d’investissements directs étrangers qu’on appelle les IDE, qui à fin 2024 ne représente que 1,4 milliard de dollars seulement es loin, très loin d’autres pays africains où investissent de plus en plus les pays étrangers. Le dernier rapport 2025 du FMI place l’Algérie à seulement la 16e place en Afrique. Tebboune veut aller investir en Afrique alors que les capitaux étrangers refusent de venir se placer en Algérie. Rouh y’a Dzaier rouh.

    Cette faiblesse de l’investissement étranger s’explique d’après les observateurs étrangers avisés d’abord par la gouvernance autocratique, autoritaire et trop centralisée, des lois sur l’investissement qui changent trop souvent, une politique d’importation improvisée et changeante chaque année parfois plusieurs fois dans la même année. Les investissements étrangers sont rares car l’Algérie est considéré comme un pays pas très sûr politiquement, comme un système trop fermé et non démocratique, et aussi bien sûr à cause de sa position politique quand au Sahara Occidental, au Maroc, au Mali, la Libye, Israël, Palestine.
    Dans tous çà seul le secteur des hydrocarbures est convoité par l’investissement étranger faute de nouvelles découvertes par les efforts propres de Sonatrach pour augmenter sa part car cette grosse entreprise est arrivée à son seuil de compétence dans les nouvelles techniques d’exploration et de production qui demandent beaucoup plus de savoir technique et de capital financier.

    Conclusion : la télévision, l’APS, le pouvoir continue à mentir au peuple et à la fin çà risque d’exploser même si les algériens ne meurent pas encore de faim. Et non parlons pas du classement de l’Algérie par l’Union européenne comme un pays à haut risque en matière de blanchiment d’argent (juin 2025)

    Invitation : Il faut vite insister auprès de Tebboune et à Changriha d’aller en urgence vers une transition démocratique concertée et inclusive pour construire ensemble un Etat de droit et une République avec un minimum de démocratie et de liberté ! C’est tout le pays qui va gagner y compris notre ANP.

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici