« Si pour lutter contre une maladie on donne une infinité de remèdes, cela signifie que la maladie est incurable » Anton Tchekhov
Toute vie sur terre est un processus perpétuel de changement. Pour évoluer, une société a besoin de changement. Dans l’état actuel des choses, ces changements sont forcément douloureux. Sinon comment améliorer l’état de santé ? Sans lui infliger des douleurs.
Une société naissante a besoin de « sécurité »
A sa naissance, une société a besoin d’être tenue par la main. Il faut la suivre de très prés. Elle a besoin de sécurité, d’aide de conseils et de soutien. Ses dirigeants s’épuisent à la tâche mais sans résultat tangibles. Ils estiment qu’ils n’ont pas besoin de consulter la société sur le chemin à prendre.
Pourtant, il faut bien pousser la société à se prendre en charge toute seule et faire en sorte que la société acquiert le sens des réalités et qu’elle développe sa vision du long terme. A ce stade, le meilleur traitement consiste à confronter l’idéal de la société avec les réalités du monde qui l’entoure.
Une société en voie développement a besoin de «fortifiants»
A l’étape suivante, une société a besoin de « fortifiants », d’organisation, de stabilité. Elle doit éviter la dispersion des objectifs. Elle doit apprendre à ordonner ses priorités, à faire des choix et à prendre des décisions. Elle est nerveuse et impatiente, difficile et imprévisible. A cette étape il faut s’armer de patience, attendre qu’elle « grandisse », qu’elle mûrisse davantage. Elle a besoin d’ordre, de stabilité et de chaleur.
Elle est en pleine crise d’adolescence, elle cherche des solutions à son désordre, à son angoisse, à sa superficialité Avec elle il faut avoir une patience à toutes épreuves. Il faut maintenir un difficile équilibre entre la souplesse et la rigidité. Elle a besoin d’être concentrée sur les résultats recherchés et sur le processus qui permet de les atteindre. Une fois capable d’identifier clairement ses objectifs et de les mener à bien, elle devient adulte.
Une société en déclin a besoin d’une «thérapeutique»
Elle doit prendre conscience de son état de santé. Il faut l’aider à identifier et à résoudre ses problèmes c’est-à-dire qu’il faut aider « l’autruche à sortir sa tête du sable ». La première étape consiste à diagnostiquer en groupe les problèmes de la société.
Cette étape doit déboucher sur une prise de conscience générale et en profondeur. Aucun responsable ne doit perdre de vue l’urgence de la situation, ni tenter de fuir la réalité. Il doit cerner ses opportunités et faire face aux menaces qui la guettent.
Elle doit faire le point de ses potentialités et « dénicher » les compétences qu’il est facile d’identifier parce qu’elles sont les seules à se plaindre ouvertement, à être impatientes. Ce sont celles dont la société cherche à se débarrasser au plus vite alors qu’il convient de les garder pour bousculer les habitudes et enlever ces « toiles d’araignées ». C’est ainsi que la société se remet à croire que les changements sont possibles. Si malgré ce traitement la société n’arrive à rajeunir, une opération « chirurgicale » s’impose,
Une société qui agonise a besoin d’une opération « chirurgicale »
On ne se réunit plus, on s’observe avec méfiance, on fait circuler des bruits, on colporte des rumeurs. On dépense sans compter, des dépenses inutiles pour sauver les apparences, pour soigner la vitrine.
Les dirigeants vivent dans le calme qui précède la tempête. Une fois atteint l’inévitable, ils sortent leurs griffes. Ils se font la guerre. Ils montent des coalitions. Cette attitude accélère la chute.
La société tente de s’isoler de son environnement. C’est le confinement généralisé. Le monde se referme. On prend ses distance. Etant près de la fin, la vie en société est précaire. En vérité, elle est pourrie de l’intérieur. Tout changement brusque risque de lui être fatal. Alors, on prolonge indéfiniment son coma.
Si par hasard on décide de l’opérer. Cette opération chirurgicale doit être effectuée en une seule fois avec toutes les précautions d’usage pour éviter la paralysie complète de la société. Les complications post opératoires ne sont pas à négliger et parfois une longue période de rééducation fonctionnelle en cas de réussite de l’opération. En cas d’échec, c’est la mort de la société.
Une société morte a besoin d’un «permis d’inhumer »
Le décès d’une société doit être constaté par un médecin légiste pour être déclaré au registre d’Etat civil à l’effet d’obtenir « le permis d’inhumer ». S’il s’agit d’une mort suspecte, seule l’autopsie peut déceler l’origine de sa mort et cette autopsie ne peut se réaliser que sur un corps reconnu sans vie.
En attendant le cadavre empoisonne l’atmosphère et met en danger la société dans son ensemble. Qui va alors délivrer le permis d’inhumer ? Question subsidiaire : qui a intérêt à enterrer la « poule aux œufs d’or »
Dr A. Boumezrag
Par Youcef's Design 🚶🏻♂️🚶🏻♂️#Oran #algerie#photooftheday pic.twitter.com/si40U1Lo7W
— Rayan Anseur (@rayan_ans) March 4, 2022