Accidents, incendies, noyades, agressions : l’été algérien, censé rimer avec loisirs et répit, s’écrit cette année en rouge et noir, sur fond de dangers multiples et de tensions palpables.
Il ne suffit pas d’avoir 1200 km de plages pour ambitionner d’offrir des conditions idoines pour bronzer et passer de bons moments au bord de la Méditerranée. La première quinzaine d’août offre un tableau sombre de la saison estivale. Selon un bilan rendu public mardi par la Protection civile, 50 personnes ont perdu la vie et 2 180 autres ont été blessées dans 1 637 accidents de la route, enregistrés, du 3 au 9 août, à travers le pays. La wilaya de Sétif concentre le bilan le plus lourd, avec six morts et 118 blessés dans 86 accidents.
Mais les drames ne se sont pas limités aux routes. Les incendies continuent de frapper durement : 3 130 interventions ont été effectuées pour éteindre 2 247 feux urbains, industriels ou domestiques. Alger, Blida et Constantine figurent parmi les wilayas les plus touchées, tandis que 183 incendies ont ravagé le couvert végétal.
La mer n’a pas été plus clémente. Dix baigneurs ont péri en mer, trois autres dans des retenues d’eau. Au total, 2 153 personnes ont été secourues en mer ou sur les plages, dont 1 808 prises en charge sur place et 416 évacuées vers des hôpitaux
Sur la même période, les équipes de secours ont mené 5 700 interventions, sauvé 469 personnes en situation de danger et réalisé plus de 5 000 opérations diverses d’assistance.
La violence urbaine vient compléter ce tableau préoccupant. Aïn El Fakroun : un père de famille attaqué par un gang armé. Oran : un passant agressé et dépouillé de nuit. Tipaza : des estivants menacés à l’épée sur une plage. La violence urbaine s’ajoute aux drames routiers et naturels, renforçant un sentiment d’insécurité généralisé.
Entre routes meurtrières, incendies persistants, noyades et insécurité croissante, l’été 2025 prend des allures de saison noire. Une succession de drames qui, semaine après semaine, dessine l’image d’un pays en proie à des urgences multiples et à une tension latente, loin des cartes postales touristiques.
Samia Naït Iqbal