Mis face à des citoyens, Ali Benflis (75 ans) a passé un très mauvais quart d’heure à Baba Hassen (à l’ouest d’Alger), samedi.

Comme le montrent les images relayées sur les réseaux sociaux, le candidat à la mascarade présidentielle du 12 décembre prochain, Ali Benflis a subi la vindicte de citoyens qui lui reprochent sa candidature.

«Vous avez mangé le pays, bande de voleurs » (klitou lbled)ya serraqin…) »Emchi »… sont lancé à l’ancien chef de gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika. Celui-ci a dabord tenté de pourparler mais la foule de citoyens s’est montrée très remontée contre ses positions politique. Voyant la tension monter, le candidat à la présidentielle bat en retraite et rejoint sa voiture illico pour quitter les lieux.

Benflis fait partie des cinq candidats dont les dossiers ont été acceptés pour cette mascarade électorale largement dénoncée par des millions d’Algériens au cours des dernières manifestations. Ce précédent pose la question de la campagne électorale pour Benflis et les autres candidats. Devant la défiance populaire pourront-ils aller à la rencontre du peuple ? Peu sûr.

Vendredi 1er novembre, plus de 20 millions d’Algériens sont sortis un peu partout pour exiger de véritable réformes de l’Etat, le départ du système, la libération des détenus et le report de la présidentielle. 

Jusqu’à présent le pouvoir représenté essentiellement par le général-major Gaïd Salah maintient son agenda. Une présidentielle à tout prix. Le tout soutenu par l’ensemble des anciens courtisans du clan Bouteflika. 

Dans des images rendues publiques vendredi, on voit le vice-ministre de la Défense recevoir les ministres comme un chef d’Etat et insistant auprès du ministre de la Justice de poursuivre ses mesures et de « tenir le coup ». 

« Il faut aller jusqu’au bout », conseille le vice-ministre de la Défense,Ahmed Gaïd Salah, à l’adresse du ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, qui venait de faire la queue pour saluer l’homme fort du pouvoir.