Lundi 11 novembre 2019
Ali Benflis s’engage à satisfaire les demandes de « la révolution »
Ali Benflis, ancien chef de gouvernement de Bouteflika et candidat à la présidentielle s’est adressé au mouvement de dissidence populaire qui rejette la présidentielle.
Si des millions d’Algériens manifestent pour un changement profond et radical, Benflis un des 5 candidats, accepte de composer et de participer à cette présidentielle largement dénoncée. Mieux il promet qu’en cas de victoire, il va satisfaire les revendications du mouvement révolutionnaire qui agite le pays depuis le 22 février.
L’ancien chef de gouvernement Ali Benflis s’est engagé ce dimanche à satisfaire les revendications de « la révolution » s’il est élu, s’adressant au mouvement de contestation populaire dont le pays est le théâtre depuis le 22 février.
Candidat à deux reprises contre le président déchu Abdelaziz Bouteflika (2004 et 2014), Ali Benflis, 75 ans, s’est notamment engagé à dissoudre le Parlement et à promouvoir une nouvelle Constitution, dans une volonté apparente de donner des gages aux manifestants qui refusent la tenue du scrutin.
« Je suis un homme qui n’a pas attendu le 22 février pour se révolter contre le pouvoir. Je le défie et le combats depuis 2004 », a argué l’ex-Premier ministre d’Abdelaziz Bouteflika (2000-2003) et fondateur du parti « Avant-garde des libertés », en réponse à ceux qui le considèrent lui-même comme un des symboles du régime à déchoir.
« L’avènement d’un nouveau système politique »
En présentant son programme « d’urgence nationale », Ali Benflis a assuré que celui-ci était dans la « droite ligne des revendications de la révolution pacifique et démocratique ». Sa candidature vise à obtenir une « rupture radicale avec l’ancien régime » et « à l’avènement d’un nouveau système politique », a plaidé celui qui termina deuxième aussi bien en 2004 qu’en 2014.
Répondant à ceux – nombreux parmi les manifestants – qui s’opposent au scrutin du 12 décembre, il a mis en garde contre le risque de voir le régime « transformer la présidentielle en cinquième mandat », en allusion au nouveau mandat que briguait Bouteflika.
« Gouvernement d’ouverture »
En cas d’élection, Ali Benflis a encore promis de mettre en place de larges consultations afin de constituer « un gouvernement d’ouverture » composé des partisans de son programme, de membres de la société civile et « de compétences nationales connues pour leur expérience ». La nouvelle constitution devra être réécrite « dans un sens plus équilibré de répartition des pouvoirs, de manière à conjurer pour toujours le fléau de la personnalisation et des tentations totalitaires », a aussi relevé Ali Benflis.
Le mouvement de contestation (« Hirak ») a obtenu en avril la démission du président Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans, mais les manifestations se poursuivent massivement chaque semaine pour exiger le départ de l’ensemble du « système ». Samedi, le Conseil constitutionnel algérien a officiellement retenu le dossier de cinq candidats à l’élection présidentielle, dont celui de Benflis. Selon la radio nationale, la campagne électorale débutera le 17 novembre.
Dans la rue, la dissidence se poursuit. Des millions d’Algériens manifestent tous les vendredis et mardis pour exiger un changement radical et le départ du système dans son ensemble. Les Algériens ne rejettent pas l’organisation d’une présidentielle, mais son organisation par les hommes au pouvoir actuellement.