Les autorités claironnent que l’autoroute est-ouest est achevée. Et pourtant, il n’y a pas de quoi pavoiser !
L’autoroute la plus chère au monde et dont la durée de réalisation aura été aussi la plus longue semble finie, selon les autorités. Comme tous ses grands projets, Bouteflika l’a commencée, Tebboune l’a achevée.
L’autoroute Est-Ouest porte désormais bien son nom car elle va vraiment jusqu’à l’ouest du pays. Un dernier tronçon d’environ 80 kilomètres, allant jusqu’à la frontière avec la Tunisie, a été inaugurée samedi 12 août par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, selon l’agence officielle APS. L’aboutissement d’un projet aux multiples rebondissements.
Cette autoroute parallèle à la côte méditerrannéenne revêt, selon le Premier ministre algérien cité par APS, « une importance stratégique pour l’État ». Le dernier tronçon en particulier doit « favoriser la promotion des relations entre l’Algérie et la Tunisie ».
Mais dérouler ce long ruban d’asphalte est loin d’avoir été une promenade de santé. Pas moins de 17 années auront été nécessaires pour finaliser des travaux confiés en 2006 à deux groupements, l’un chinois et l’autre japonais. Le délai initial de 40 mois a vite été dépassé.
En 2012, une très grande partie du projet était finalement terminée. Seulement voilà : face à des difficultés techniques et financières, le japonais Cojaal arrête les travaux, donnant lieux à un bras de fer avec l’Algérie. Un groupe chinois reprend le flambeau fin 2017. Il aura encore fallu encore plus de cinq ans pour finir des travaux difficiles à réaliser.
En plus des problèmes opérationnels, ce « projet du siècle », comme il est parfois qualifié depuis l’ère Bouteflika, a été éclaboussé par de nombreuses affaires de corruption avec des procès. Maintenant il reste à créer des aires de repos, des station-service et toutes les infrastructures nécessaires. Un autre chantier…
L.M./Rfi