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Arbitraire. Ahmed Sadi placé sous mandat de dépôt

Le détenu Ahmed Sadi, Biskra

Le jeune Ahmed Sadi, est sous mandat de dépôt quelque part à Biskra

Alors que la campagne pour la mascarade électorale débute, la justice continue de prononcer des jugements arbitraires et de condamner des activistes sur des dossiers montés de toutes pièces. Il en est ainsi du jeune Ahmed Sadi originaire de Biskra.

La wilaya de Bikra a, elle aussi, son lot de victimes de l’arbitraire. Ahmed Sadi a été présenté, ce jeudi 15 août, devant le procureur près le tribunal de Biskra qui l’a différé devant le juge d’instruction. Les fourches caudines d’une justice aux ordres allaient naturellement se refermer sur cet orphelin. Le juge, tout épris par sa fonction de grand serviteur du système, a décidé de le placer sous mandat de dépôt, en attendant la poursuite de l’instruction. La garde à vue d’Ahmed Sadi est prolongée, dans l’attente qu’il soit présenté devant le parquet, rapporte le Cnld.

Bon prince, le juge a laissé Ahmed Sadi communiquer avec sa famille pour que celui-ci l’informe qu’il va bien. Incroyable. Mais pour autant sans donner des précisions sur le lieu où il est retenu en garde à vue. La liberté de parole a ses limites dans la « nouvelle Algérie ».

Souvenons-nous, plus de 48 heures depuis son arrestation, la famille d’Ahmed Sadi ignorait complètement où son fils était prisonnier ni par qui.

Ahmed a été arrêté le 8 août 2024 par des agents en civil au niveau du quartier Boukhari, à Biskra et il a été conduit à un lieu inconnu, précise le CNLD. Puis silence. Aucun juge ni officier ne pouvait fournir la moindre information sur ce jeune.

Vous ne connaissez sans doute pas cetre jeune et énième victime de l’arbitraire ! C’est parce qu’Ahmed Sadi fait partie des milliers d’Algériens embastillés par le pouvoir. La machine répressive est la seule institution qui ne connaît de week-end. Il faut bien veiller sur la quiétude de ceux qui nous gouvernent !

Pendant que des Algériens sont victimes de l’arbitraire, Youcef Aouchiche peut tranquillement profiter des projecteurs que lui confère le pouvoir pour disserter sur la présidentielle et croire à son importance…

Prévu initialement pour mercredi 14 août, le procès en appel de la détenue d’opinion, la militante Djamila Bentouis, résidente en France, a été reporté pour le 4 septembre, devant la cour d’Alger.

Il est à noter qu’elle a été condamnée en première instance, le 4 juillet 2024, à 2 ans de prison ferme et à 100 000 dinars d’amende. Son « crime » ? Avoir participé à un clip qui dénonce le pouvoir et chanté le Hirak. Cette femme a été arrêtée au moment où elle rentrait au pays pour assister à l’interrement de sa mère. Elle n’est malheureusement pas la seule à subir la main lourde de l’injustice. Mohand Barrache (Mohand Taferka) a lui aussi été arrêté en rentrant au pays et condamné à deux ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale ». Une fumesterie !

Okba Hicham placé sous mandat de dépôt

Autre victime de l’arbitraire. L’ancien détenu d’opinion, Okba Hicham, a été présenté le 11 août, devant le procureur près du tribunal de Khenchela, qui a décidé de transmettre son dossier à la section correctionnelle du tribunal sous la procédure de comparution immédiate, rapporte le Comité national pour la libération des détenus d’opinion.

Le procès a été reporté pour le 18 août, tout en ordonnant de placer Okba Hicham sous mandat de dépôt.

Ils sont plus de 200 détenus d’opinion à croupir dans les prisons pour des accusations fallacieuses, montées de toutes pièces par les différents services. Un nombre indéterminé de citoyens sont interdits de quitter le territoire national, sans aucun motif judiciaire. L’arbitraire le plus brute ronge le pays à petit feu. Le désespoir pourrit tous les segments de la société.

Sofiane Ayache

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