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Arrestation de Sansal : nous ne sommes plus au temps de « la guerre des sables » de 1963 (1) !

Frontières algéro-marocaines.

Clarification. De notre point de vue, tout citoyen est libre d’exprimer son avis sur les affaires qui concernent son propre pays, qu’il soit écrivain, acteur politique ou simple citoyen. Rien ne peut justifier sa privation de liberté dès lors qu’il ne commet aucune violence verbale, n’engage aucune politique, ou toute autre action contre son pays.

Boualem Sansal s’est exprimé dans un journal à l’étranger, et ce qu’il a dit peut être contredit, car nul ne détient la vérité absolue. Mais sa place n’est pas en détention. S’il les pouvoirs publics jugent qu’il doit répondre de ses propos devant la justice, la force publique est capable de le convoquer à tout moment pour le présenter devant un juge. Boualem Sansal est une personne responsable, il n’est pas un terroriste pour le priver a priori, par prudence, de sa liberté de citoyen.

Quelques commentaires à propos des frontières de l’Algérie :

A travers la lecture des articles de presse publiées, l’arrestation de Boualem Sansal ne serait pas due aux différents livres et romans qu’il a écrits et qui sont en vente en Algérie. Elle serait due à ses propos exprimés lors de l’interview qu’il a accordée au journal en ligne « Frontières » (2).

Qu’a dit Boualm Sansal qui semble être le point d’achoppement de l’accusation : « Quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc : Tlemcen, Oran et même jusqu’à Mascara (…). Quand la France colonisé l’Algérie, elle s’installe comme protectorat au Maroc et décide comme ça, arbitrairement, de rattacher tout l’est du Maroc à l’Algérie, en traçant une frontière » .

Les propos de Sansal nécessitent une clarification. Il reprend les positions de la dynastie alaouite, qui est apparue au Maroc au 15e siècle, en se revendiquant des Idrissides (789 – 985), l’un des premiers pouvoirs musulmans au Maroc fondé par la tribu Iwraben dans le Tafilalet, en nommant Idris sultan. C’est une vision partielle de l’histoire, car on ne peut occulter plus de 30 siècles d’histoire de l’Afrique du Nord, bien avant l’islamisation.

Où sont les frontières, si elles existent, depuis le début ?

1. La première frontière connnue de l’histoire, celle qui sépare le royaume de Syphax à l’ouest (La Maurétanie, ou Maroc actuel) et le royaume de Massinissa à l’est (la Numidie, ou Algérie + Tunisie), est le fleuve Moulouya (Muluca en latin), à côté de la ville de Berkane. Il est attesté dans l’histoire. Jugurtha a été arrếté à cette frontière en l’an -105, suite au piège tendu par le général romain Sylla, avec la complicité de Bocchus, alors roi de Maurétanie. La frontière actuelle entre le Maroc et l’Algérie est située à 14km à l’est de la Moulouya, sur le territoire algérien !

2. Depuis la première dynastie musulmane des Idrissides, entre le 8e et le 10e siècles, qui ne s’était pas étendue à partir de la capitale Ulili (ex. Volubilis), malgré la puissance des Iwraben et des autres tribus amazighs associées, jusqu’au Rif (Zouagha, Luwata, Sedrata, Ghiata, Nefzaoua, Miknassa, Ghomara), d’après Ibn Khaldoune.

Les différents « royaumes » amazighs musulmans qui se sont suivis, qui se sont combattus jusqu’au 15e siècle (Imrabḍen (4), Imweḥden (5), At Mrin (6), At Zyan (7), Iḥafsiyen (8), At Ziri (9)…) étaient plus des mouvements militaro-étatiques dont les limites et les durées de leurs pouvoirs étaient très fluctuantes. Il n’y a aucune certitude sur les frontières qui auraient persisté durablement dans l’histoire.

Ces fluctuations permanentes entre pouvoirs autochtones ont été accentuées par l’entrée en jeu du pouvoir turc dans l’ouest de l’actuelle Algérie, où les limites n’ont été effectives que dans les zones momentanément « pacifiées », et où l’impôt pouvait être prélevé.

Ainsi, occulter tous les mouvements historiques pendant plus de 10 siècles pour ne prendre que l’instantané couvrant la période juste avant l’entrée de la France en 1830, constitue une vision tronquée et partiale de la légitimité du découpage de l’Afrique du Nord. 

C’est un fait, c’est la France qui a opéré la première délimitation territoriale le 18 mars 1845, entre ce qui était le Maroc indépendant et ce qui était devenu « la possession française en Afrique du Nord », c’est-à-dire l’Algérie.

C’était un découpage imposé de l’extérieur par le colonisateur, par la force des armes. Le maréchal Lyautey était l’acteur principal de ce découpage.

Prétendre aujourd’hui disposer de la faculté de positionner une frontière exacte et légitime entre le Maroc et l’Algérie, cela semble une gageure, et même une provocation. C’est comme « vouloir retrouver la racine de la brume » (tettnadiḍ ad tafeḍ aẓar n tagut !), comme le dit si bien un proverbe amazigh.

Quelques clarifications sur l’entrée de la France au Maroc en 1911 et le protectorat qui s’en est suivi en 1912.

C’est un épisode historique qui mérite d’être connu :

Le sultan Abdelhafid Alaouite était à Fes. En 1911, toute la population de l’est du Maroc était en insurrection et les cavaliers de Berkane étaient aux portes de Fès pour chasser les Alaouites. Pour sauver son trône, Moulay Abdelhafid avait fait appel à la France qui occupait alors l’Algérie. Le général Lyautey commandait les troupes de l’Ouest algérien ; il avait dépêché une armée de près de 5 000 hommes, commandées par le général Moinier. La France avait sauvé le trône alaouite.

Lorsque Abdelhafid s’était rendu compte que l’armée française avait entrepris d’organiser son royaume, il avait demandé à cette armée de partir. C’est lui qui a été déposé. Lyautey avait installé son frère Moulay Youcef (père de Mohammed V), plus maniable. Le decret du protectorat a été signé le 30 mars 1912 et Lyautey avait régné sur le Maroc, comme Résident général du 27 avril 1912 jusqu’en 1925 ; il a été remplacé par le maréchal Pétain pour écraser la République du Rif en 1926.

La France y est restée maîtresse absolue du pays jusqu’à l’indépendance signée en 1956.

La solution de la frontière entre le Maroc et l’Algérie, c’est la suppression de cette frontière !

La guerre de 1963, « la guerre des sables », comme ce qui s’est déroulé en 1973 avec les expulsions des familles algériennes du Maroc, puis l’expulsion des familles marocaines dans l’Oranie en 1975, ainsi que les batailles entre les armées algériennes et marocaines à Amgala, ne doit plus jamais se renouveler.

Le cas de la frontière algéro-marocaine n’est pas une exception parmi toutes les frontières héritées de la colonisation en Afrique.

L’article de la charte de l’Organisation de l’unité africaine (10), résolution AGH/Res16 votée en 1964 au Caire, spécifie l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Il constitue un rempart pour les amateurs de l’expansionnisme.

Aussi, l’Afrique du Nord n’est pas « une mosaïque de tribus qui se font la guerre », selon la définition coloniale, mais un sous-continent qui dispose d’une solide unité historique, culturelle, linguistique. Les frontières actuelles entre le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye sont des frontières artificielles, de circonstance.

Le dépassement de cette situation de morcellement c’est la recherche de l’unification, dont la formule serait à construire sérieusement, hors des incantations et des manipulations de ceux qui veulent nous enfourner dans la ligue arabe et le conflit arabo-israélien.   

La fédération des Etats d’Afrique du Nord n’est pas une utopie. Dès lors, les questions des frontières serait dépassées.

Cette vision unitaire n’est pas une utopie, car des pas ont été faits. A l’indépendance de l’Algérie, des défenseurs de la mise en commun des richesses sahariennes s’étaient battus pour faire passer le projet (voir les mémoires de Mohammed Harbi, Une vie debout / Tudert deg iseɣ, éditions Koukou 2024). Les chauvinismes nationaux avaient fait avorter le projet.

Cependant, une action importante avait été menée jusqu’au bout, c’est le démentèlement de la ligne Morice-Challe, barrage électrifié entre l’Algérie et le Maroc, et entre l’Algérie et la Tunisie. Pendant plus 20 ans, l’Algérie a consacré des efforts importants, au prix de vies humaines, pour supprimer cette frontière artificielle imposée par l’extérieur et s’ouvrir sur ses voisins. 

Cette action, qui symbolisait le premier pas de la construction d’une Afrique du Nord unitaire, n’avait pas été suivie d’effet par une politique volontariste d’union.

C’est cette voie que devraient suivre tous ceux qui voudraient construire un ensemble politique et économique capable de créer une dynamique de progrès au sud de la Méditerranée, capable de dialoguer de manière organisée avec l’Union Européenne et les autres nations.

C’est un projet d’avenir pour mobiliser notre jeunesse, rompre avec le processus infernal de l’exil harragas, et en finir définitivement avec le spectre de « la guerre des sables » et des tiraillements à propos de la position des bornes frontalières !

Aumer U Lamara

Alger, le 28/11/2024

Titre original de l’article en tamaziɣt traduit : « Tuṭṭfa n Boualem Sansal : mazal-aɣ di ṭṭrad-nni n « La guerre des sables » n 1963 (1) ? » (NDLR).

Timerna / Notes :

1. « La guerres des sables », entre l’Algérie et le Maroc :

« La guerre des Sables » d’octobre 1963 est un conflit militaire opposant le Maroc et l’Algérie… Après plusieurs mois d’incidents frontaliers, la guerre ouverte éclate dans la région algérienne de Tindouf et Hassi Beïda, puis s’étend à Figuig au Maroc. Les combats cessent le 5 novembre 1963 et l’Organisation de l’unité africaine (OUA) obtient un cessez-le-feu définitif le 20 février 1964, laissant la frontière inchangée. Plusieurs facteurs contribuent à l’éclatement du conflit : l’absence d’un tracé précis de la frontière entre l’Algérie et le Maroc, l’irrédentisme marocain autour de la notion du « Grand Maroc », la découverte d’importantes ressources minières dans la zone contestée ainsi que le refus du gouvernement de l’Algérie indépendante, présidé par Ahmed Ben Bella, de reconsidérer les frontières héritées de l’ère coloniale tel que cela a été reconnu et admis le 6 juillet 1961, lors d’une convention signée à Rabat par Ferhat Abbas, président du GPRA, et Hassan II, roi du Maroc.

2. Extraits des propos de Boualem Sansal, repris dans le journal Le Monde du 26/11/2024 :

« Dans cet entretien … il expliquait que le royaume chérifien n’avait pas été colonisé « parce que c’est un grand Etat ». « C’est facile de coloniser des petits trucs qui n’ont pas d’histoire, mais coloniser un Etat, c’est très difficile », avait-il ajouté. Boualem Sansal avait également dit que « quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc : Tlemcen, Oran et même jusqu’à Mascara (…). Quand la France colonise l’Algérie, elle s’installe comme protectorat au Maroc et décide comme ça, arbitrairement, de rattacher tout l’est du Maroc à l’Algérie, en traçant une frontière. » ». Le Monde 26/11/2024.

3. At idris (Idrissides)

Les Idrissides sont une dynastie chérifienne de souche alide ayant régné au Maroc entre 789 et 985. Ils sont communément considérés comme les fondateurs du premier État marocain. La dynastie doit son nom à Idris Ier, arrière-petit-fils d’Al-Hassan ibn Ali, tenant du chiisme zaïdite, qui se fait reconnaître comme imam par la population berbère des Iwraben (Awraba). Son fils, Idriss II, entreprend l’unification du pays et pose les bases de l’État idrisside axé autour d’une administration centrale, le makhzen.

4. Imrabḍen (Almoravides)

Les Almoravides  sont une dynastie berbère sanhajienne, qui constitua du XIe au XIIe siècle une confédération tribale puis un empire englobant le Maroc, le Sahara occidental, la Mauritanie, une partie du Mali moderne et l’Ouest de l’Algérie, ainsi que le Sud de la péninsule Ibérique. Le mouvement almoravide naquit vers 1040 parmi un groupe de tribus berbères sahariennes qui nomadisaient entre le Sud du Maroc et le fleuve Sénégal — les Lemtouna et les Juddala, du grand groupe berbère des Sanhadja… les Almoravides sont ainsi présentés par certains historiens comme les véritables fondateurs de l’État marocain…  Youssef Ibn Tachfin, premier sultan et troisième émir de la dynastie, fonda Marrakech en 1060 qui devint alors la capitale de l’État almoravide… Son empire fut alors délimité par l’océan Atlantique à l’ouest, par le royaume de Castille, le royaume de Navarre, le royaume d’Aragon, le comté de Barcelone et le comté d’Urgell au nord, par les Hammadides et les Zirides à l’est, et de facto au sud par le Sahara (royaumes du Bambouk, de Bure, des Lobi, du Tekrour et l’empire du Ghana).

5. Imweḥden (Almohades)

Les Almohades sont un mouvement religieux berbère qui se structure ensuite en empire8 et qui gouverne le Maghreb et Al-Andalus entre le milieu du XIIe et le XIIIe siècle.

Face à la domination almoravide sur l’ouest du Maghreb et Al-Andalus, les Masmoudas du Haut-Atlas marocain forment le mouvement almohade au début du XIIe siècle sous la conduite d’Ibn Toumert. Ce mouvement s’appuie sur la doctrine religieuse d’Ibn Toumert. Ce dernier est originaire de la région du Souss et voyage pour parfaire sa formation et sa doctrine à Cordoue, en Orient et à Béjaïa. Ibn Toumert fonde ensuite l’État almohade dans le Haut Atlas. Pourchassé par les autorités, il prône alors une réforme morale puritaine et se soulève contre les Almoravides au pouvoir à partir de son fief de Tinmel. En s’inspirant de Mahomet, il organise un État qu’il adapte remarquablement aux structures de la société berbère. Après le décès d’Ibn Toumert vers 1130, Abd al-Mumin, désigné comme successeur (en arabe calife) par celui-ci avant sa mort, prend la relève et instaure un pouvoir héréditaire. Le nouveau calife consolide sa position dans l’armée et l’organisation almohade en s’appuyant sur sa tribu, les Koumya zénètes de la région de Nedroma, et sur les Arabes hilaliens qu’il intègre dans l’armée régulière. Sous son règne, les Almohades renversent les Almoravides en 1147, puis conquièrent le Maghreb central hammadide, l’Ifriqiya (alors morcelée depuis la chute des Zirides) et les Taïfas. Le Maghreb et l’Al-Andalus sont ainsi entièrement sous domination almohade à partir de 1172. À la suite de la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, les Almohades sont affaiblis et leur empire se morcelle au profit des rois des Taïfas en Al-Andalus, des Zianides au Maghreb central et des Hafsides en Ifriqiya ; il voit l’émergence des Mérinides au Maghreb Al Aqsa qui prennent Fès en 1244. Les Almohades, qui doivent désormais payer tribut aux Mérinides et ne contrôlent plus que la région de Marrakech, sont finalement éliminés par ces derniers en 1269.

6. At Mrin (Mérinides)

Les Mérinides constituent une dynastie d’origine berbère zénète qui règne au Maghreb al-Aqsa (Maroc) entre le XIIIe et le XVe siècles et qui contrôle, épisodiquement, d’autres parties du Maghreb et de la péninsule Ibérique pendant le XIVe siècle. Installés dans le bassin de la haute Moulouya depuis plus d’un siècle, ils sont au service des Almohades avant de se rendre maîtres d’un fief au nord du Maroc (Rif) et de prendre le contrôle de Fès en 12482. En 1269, ils renversent les Almohades en prenant Marrakech et forment, jusqu’en 1465, un empire, imposant temporairement leur pouvoir sur le Maghreb et une petite partie de la côte andalouse. Le centre de leur empire se situe entre Taza et Fès, ses frontières, qui évoluent avec le temps, sont l’océan Atlantique à l’ouest, la mer Méditerranée au nord, le domaine des Abdalwadides à l’est et le Sahara au sud…

7. At Zyan / Izyanen (Zianides) :

Les Zianides sont une dynastie berbère zénète qui gouverne le royaume de Tlemcen, au Maghreb central (l’actuelle Algérie), entre les XIIIe et XVIe siècles. Les Zïane sont une tribu berbère zénète originaire des Aurès… Ces nomades des régions sahariennes occupent un vaste territoire pouvant atteindre les montagnes de l’Aurès. L’arrivée des Hilaliens au Maghreb les a probablement contraint à abandonner ces régions et à aller s’installer dans la région de Tlemcen.

8. Iḥafsiyen (Hafcides)

Le sultanat hafside Almohades de Tunis est un ancien État de Berbérie orientale, en Afrique du Nord, dirigé par la dynastie des Hafsides ou Beni Hafs qui règne sur l’Ifriqiya entre 1228 et 1574. Dans un premier temps les Hafsides sont des gouverneurs liés aux Muminides de Marrakech les leaders originels des Almohades et véritables fondateurs sur le plan politique de leurs état et puissance (expansion), au nom desquels ils gouvernent l’Ifriqiya à partir de 1207. Les Hafsides s’émancipent à la faveur de la chute de l’Empire almohade et en deviennent indépendants en 1236.

Dès leur prise de pouvoir, les Hafsides se posent toutefois en héritiers du califat et de l’idéologie almohade, s’appuyant sur le fait qu’ils descendent du cheikh Abou Hafs d’origine berbère masmoudienne du Haut-Atlas… Le sultanat hafside de Tunis doit faire face à l’émancipation des sultanats de Béjaia puis de Constantine à partir de la dissidence d’émirs dès le XIIIe siècle.

9. At Ziri (Zirides)

Les Zirides sont une dynastie berbère sanhajienne qui régna en Afrique du Nord, originaire du Maghreb central (Algérie), ils contrôlent épisodiquement une grande partie du Maghreb entre 972 et 1014 et vont régner sur l’Ifriqiya jusqu’en 1148. Descendants de Ziri ibn Menad… Dans les faits, ils renforcent leur indépendance jusqu’à rompre officiellement avec les Fatimides à partir du milieu du XIe siècle. Se transmettant le pouvoir par voie héréditaire, ils constituent ainsi une véritable dynastie. C’est la première dynastie d’origine berbère de la période médiévale du Maghreb ; elle ouvre ainsi la voie à une période de l’histoire maghrébine où le pouvoir politique sera détenu par des dynasties berbères (Almoravides, Almohades, Zianides, Mérinides et Hafsides). Poussant leurs campagnes jusqu’à Fès et au nord du Maghreb al-Aqsa en 980, ils se heurtent à la résistance des Zénètes qui font allégeance au califat de Cordoue. Les Zirides de Grenade sont défaits par l’expansion des Almoravides, qui annexent leur royaume en 1090, tandis que les Badicides et les Hammadides demeurent indépendants.

10. La charte de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) sur l’intangibilité des frontières.

Pour mettre fin aux conflits entre pays africains ex. colonisés, l’OUA décide du maintien des frontières coloniales, lors de la réunion du Caire (1964), en adoptant la résolution AGH/Res16, dite intangibilité des frontières coloniales…

Malgré l’adoption de ce principe, l’Afrique reste toujours confrontée à différents conflits frontaliers et sécessionnistes, mettant à mal la résolution AGH/Res16.

Face à cela, l’OUA, puis l’UA adoptent de nombreuses résolutions et conventions en vue d’une bonne gestion des frontières coloniales en Afrique.

11. Ligne Morice (et  ligne Challe) :

La ligne Morice était une ligne de défense armée constituée pendant la Guerre d’Algérie, à partir de juillet 1957. Son nom provient d’André Morice, ministre français de la Défense de cette époque. La ligne Morice courait le long de la frontière entre l’Algérie et la Tunisie sur 460 km  de la Méditerranée aux confins sahariens, afin de couper les combattants de l’Armée de libération nationale (ALN) de leurs bases à l’étranger (Tunisie et Maroc). Elle a été la première ligne de défense française durant la bataille des Frontières. Barbelée, électrifiée, minée et surveillée en permanence, elle a rempli son rôle. La ligne Morice a été partiellement doublée par la ligne Challe en 1959.

Elle a été démontée après 1962.

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