L’ancien détenu d’opinion et poète populaire Mohamed Tadjadit a été arrêté ce 29 janvier chez lui à Heraoua, dans la banlieue est d’Alger. Ni les avocats ni sa famille ne savent où il a été conduit.
Un groupe de policiers en civil a pointé à son domicile et on entendait, sur une vidéo enregistrée en direct par Mohamed Tadjadit, des policiers lui demandant derrière la porte d’ouvrir, informe le Comité national pour la libération des détenus (Cnld) dans un communiqué.
Mohamed Tadjadit voulait s’assurer de leur identité, en leur demandant de décliner ce qu’il justifie qu’ils sont des policiers et de lui passer la convocation sous la porte, poursuit la même source. La vidéo se coupe par la suite et on comprend qu’ils sont rentrés à l’intérieur de l’appartement.
Tout porte à croire que le poète du Hirak a été arrêté et détenu dans quelque commissariat. Beaucoup d’activistes connaissent ce procédé par ailleurs illégal. En avril 2023, il avait aussi été enlevé et retenu dans un centre de rétention. La police s’affranchit de la loi pour opérer à tout moment et en tous lieu contre toute personne susceptible de gêner les desseins des détenteurs du pouvoir.
Connu pour son verbe corrosif et ses positions antisystème, Mohamed Tadjadit a été plusieurs fois arrêté et condamné depuis le printemps 2019. L’Algérie est devenue un immense centre de rétention où la parole libre est strictement interdite et les mouvements des activistes étroitement surveillés.
Près de 200 prisonniers d’opinion croupissent dans les prisons algériennes. Et un nombre indéterminé de citoyens font l’objet arbitrairement d’Interdiction de quitter le territoire national.
L. M.