Non, elles n’étaient pas venues chez nous à Ath Yenni, pour évangéliser les indigènes que nous étions. Elles étaient plutôt là, bien parmi nous, animées d’un bon cœur qui sait pratiquer la meilleure aide d’une manière la plus naturelle et la plus humaine.
Vers les dernières années de 1970, nos braves Sœurs ont à peine eu le temps de ramasser leurs bagages pour, dans la hâte, nous quitter à jamais dans des conditions combien bouleversantes pour tous. On peut imaginer la profonde tristesse de ne pas eu cet ultime instant de se dire aurevoir ou plus juste de faire les adieux.
La sentence sans appel prononcée par le tout-puissant Houari Boumediene a été exécutée sans attendre. Ainsi, ces Sœurs blanches, ces admirables femmes missionnaires, ont été, après tant d’années de bons et loyaux services, chassées tout simplement comme des malpropres.
Résignées, nos sœurs de cœur ont tristement quitté une vie qu’elles ont tant aimé parmi les Ath Yenni qui n’ont d’ailleurs jamais manqué une occasion pour leur exprimer leur affection, leur reconnaissance et leur éternelle gratitude.
Aujourd’hui, cette magnifique demeure qui fut, il y’a bien un temps, un atelier de formation professionnelle pour nos jeunes filles et un lieu de vie de Sœur Marie Thérèse et son coreligionnaire subit inexorablement un triste sort.
Dans une indifférence sans pareille, ayla tmassourine tombe en ruine comme pour volontairement laisser tomber un pan entier de notre histoire que les nouvelles générations ne doivent, sans aucun prétexte, connaitre.
Pourtant, ce grand édifice encore debout malgré tout n’est pas un vulgaire vestige, mais certainement un monument historique en péril à sauver de l’insupportable oubli des siens.
Combien sommes-nous à avoir gracieusement bénéficié des bons soins de Naa thamassourth qui veille à nous recevoir d’abord avec son sourire coutumier pour nous surprendre ensuite par sa maitrise de notre langue kabyle qu’elle exprime avec son bel accent gaulois ?
Ce n’est pas du tout un hasard qu’on citer jadis les femmes d’Ath Yenni comme des modèles de réussite à bien imiter car ces dernières jouissaient d’une bonne instruction et d’une magnifique formation prodiguée par les studieuses femmes en habits monastiques.
Combien sont alors nos mamans, nos femmes et nos sœurs qui considèrent encore ces sœurs blanches comme des mamans perdues ?
Leurs nombreux bienfaits ne sont-ils pas déjà inscrits en lettre d’or dans notre histoire commune.
L’heure me semble plutôt alarmante car tout un pan de l’histoire d’Ath Yenni risque de disparaitre avec cette maison des Sœurs blanches (Akham tmassourine) qui s’écroule dramatiquement sous nos yeux.
Ne faudrait-il pas réfléchir tous ensemble pour voir comment agir pour sauver cet édifice historique qui sera témoin prestigieux du solide et permanent attachement des ath Yenni à leur grande histoire et à leur riche patrimoine ?
Yazid Sadat
Eh oui c’est triste et catastrophique.
Les tueurs d’idées et de mémoire
Pensée profonde pour ces sœurs
Un sujet très pertinent qui nous interpelle tous. C’est déjà bien d’en parler pour rompre avec l’oubli et le risque que cela soit interpréter comme une forme d’ingratitude envers ces nobles soeurs blanches qui ont oeuvré avec coeur pour le bienfait et bon intérêt des gens de chez nous. Il faut que cette maison des soeurs soit restaurer et dédié à leur mémoire de ces religieuses qui sont à l’heure dans le royaume des cieux. .
Les Kabyles n’ont aucun controle de leur environnement, memoire, avenir et destine. Les regimes racistes arabocentristes installes depuis 62 leur imposent tout et l’une des choses est l’effacement de leur memoire pour la programmer a la koreishite.