24 novembre 2024
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Ath Yenni : qui est habilité à gérer l’importante somme de la diaspora ?

OPINION

Ath Yenni : qui est habilité à gérer l’importante somme de la diaspora ?

Par devoir de solidarité aux nôtres, nous étions beaucoup plus que nombreux à nous mobiliser et à urgemment agir face à ces deux dernières impitoyables crises qui ont tragiquement marqué notre localité d’Ath-Yenni.

En France, chacun de nous a, sans attendre un seul instant, mis la main dans la poche pour apporter sa contribution financière ô combien nécessaire et urgente car il s’agissait naturellement de sauver des vies humaines qui ne sont qu’assez précieuses aux yeux de tous.  

L’effort a été bien payant et on se rend à présent compte qu’il a été extraordinaire au vu de ce très bon résultat qui s’est avéré d’ailleurs plus significatif que l’on aurait pu l’escompter, et tant mieux !

Hélas, à notre étonnement à tous, cet argent ou plutôt cette pharaonique somme récoltée  grâce aux braves et généreux donateurs de notre grand village semble être sujet d’une insupportable et incompréhensible discorde en raison de ces deux ou trois ambitieux à l’imagination débordante d’idées qui, sans jouir d’une qualification ou d’une compétence quelconque et encore moins de l’aval unanime de la population, décrètent, chacun à sa manière et à son goût,  son investissement  dans un projet qui sort droit de leurs manches respectives.

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L’argument est le même pour tous; chacun estime que c’est une priorité qui ne saurait attendre car son utilité est indiscutable.

En effet, ces gardiens des lieux qui se voient, à notre regret, plutôt propriétaires du domaine s’improvisent désormais en experts de la santé pour imposer leurs choix en faveur d’un tel achat d’appareils d’oxygénation ou d’une telle acquisition d’une centrale d’oxygène en balayant, d’un revers de la main, le bon droit de regard de ces hommes et ces femmes qui ont sans nul doute fait le fond de leur caisse ou de leur tiroir pour être à la hauteur d’un tel défi.

Enfin, on ne peut, non sans s’en inquiéter, que légitimement s’interroger sur ces agissements plutôt enfantins qui mettent davantage en scène une histoire d’égo dont les sujets se retrouvent désespérément en mal de paternité d’un couteux projet dont son financement voit, à leur exclusif bonheur, cet argent frais qui vient de tomber aussi facilement du ciel.

Il est alors difficile de voir une sincère motivation en faveur l’intérêt commun qui exige à chaque fois l’adhésion de tous pour que l’action soit l’œuvre d’une réflexion et d’une décision collégiale.

Sinon, peut-on sérieusement envisager un investissement quelconque dans tel ou tel projet, fiable soit-il, sans une réelle concertation populaire et sans ce préalable non négligeable à savoir une étude sérieuse totalement confiée à un organisme expert certifié ?

Peut-on consciemment mettre une aussi importante somme d’argent entre les mains des réparateurs de tuiles qui n’ont certainement aucune notion de gestion de fait des deniers publics et encore moins avoir ces aptitudes de comprendre cette autre notion qui est la responsabilité pénale de leur personne morale en cas de dilapidation ou de mauvais usage de l’argent public ou commun ?

Ne revient-il pas, comme il est coutume dans d’autres contrées où les principes démocratiques se respectent et s’appliquent, au premier magistrat de notre commune et à son assemblée élue de réunir, rien que sous leur bannière, l’ensemble du mouvement associatif local, toutes ces bonnes volontés et bien évidemment toutes ces remarquables compétences pour, à bon escient et sous l’œil bien bienveillant des administrés, gérer la totalité des sommes récoltées par notre diaspora ?

Quel maire qui refuserait ensuite d’additionner en plus les moyens de l’Etat pour voir concrétiser des projets mûrement réfléchis, et qui ne sauraient que garantir un réel et harmonieux développement à notre commune ?

Sans renoncer à l’espoir de voir triompher le bon sens et tout en continuant de plaider en faveur de notre cause commune, j’appelle encore et encore à l’apaisement des esprits afin de créer les conditions d’un véritable dialogue et d’une large concertation qui ne sauraient, par les bonnes et sages résolutions, que garantir la réussite de notre mission collective.

 

Auteur
Saïd Sadat

 




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