23 novembre 2024
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Attar reconnaît le massacre des gisements existants mais… 

DECRYPTAGE

Attar reconnaît le massacre des gisements existants mais… 

D’abord il faut rendre à César ce qui est à César : le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, dans l’entretien qu’il a accordé le 4 octobre 2020 au quotidien Liberté »(01) n’a pas du tout contredit le Fonds monétaire International (FMI) sur le prix du baril nécessaire pour l’équilibre de son budget comme le laisse entendre ce matin le chroniqueur économique de la chaine 3 pour certainement rassurer l’opinion publique sur sa réévaluation par cet organisme mondial.

M. Attar qui sait manier le Français à sa manière n’a pas  dit qu’un prix du baril  de 60 dollars est suffisant pour satisfaire les besoins de l’économie nationale mais pour ceux qui l’ont lu «   L’Algérie peut et doit survivre avec un baril à 60 dollars ou moins.» Ce qui est dans la foulée tout a fait différent car « survivre » c’est « serrer la ceinture » Tandis que cet organisme financier mondial qui suit depuis le début des années 90 l’économie Algérienne a réévalué à la hausse le prix du baril de pétrole nécessaire pour « équilibrer son budget. »  Il annonce si l’on croit le site spécialisé Oil Price qu’il faudrait 157,2 dollars le baril  pour équilibrer son budget (02) si l’on se réfère à ses prévisions pour l’année en cours de 2020.

Ce prix selon le FMI qui était de 104,4 dollars le baril en 2019, 101,4 dollars le baril en 2018 et 91,4 dollars le baril en 2017 a fait ce bond a cause des mauvaises performances économiques notamment celles du secteur de l’énergie à cause de la crise sanitaire qui a plombé l’économie du monde entier.

Dans sa précédente  prévision, l’organisme mondial tablait pour un prix d’équilibre pour l’année de 2020 de 92,3 dollars le baril et celui de 2021 de 109,3 dollars le baril mais les contraintes de l’évolution du déconfinement mondial lie au coronavirus l’ont obligé à revoir sa projection. Il est clair, note l’organisme international que ce « prix d’équilibre » diffère de celui prévu dans les différentes lois de finances mais «il s’agit du prix moyen que doit atteindre le baril de pétrole sur une année pour permettre à un pays dépendant des hydrocarbures (comme l’Algérie) d’équilibrer les dépenses de son budget. »

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Pour d’autres pays dépendants des hydrocarbures, le FMI projette des prix d’équilibre suivants : l’Arabie saoudite (76,1 dollars), les Émirats arabes unis (69,1 dollars), le Bahreïn (95,6 dollars), le Qatar (39,9 dollars), la Libye (57,9 dollars).

En revanche, pour l’Iran,  l’institution monétaire internationale prévoit un prix d’équilibre fortement revu  la hausse à 389,4 dollars. Rappelons qu’actuellement, le prix du baril est confiné autour de 42 dollars le baril.

1- Les responsables qui ont malmené les gisements existants sont encore en poste

S’il est  vrai que les grands gisements ont connu des phases de mauvaise gestion, des problèmes d’exploitation  mais jamais une violation de la conservation comme ce fut le cas avec Ould Kaddour et son staff qui en avait la charge  par le détournement volontaire des gaz d injection afin de masquer le déclin qui allait empêcher d honorer les contrat gaziers. Ensuite depuis deux décennies, la structure de l’exploration  n’a pas apporté de résultats significatifs malgré plus de 20 milliards de dollars investis en 34 ans, alors que les associés ont investi moins de la moitié pour un résultat meilleur et toujours placés « Near Fields.»

2- De 2017 à ce jour Hassi Messaoud a perdu près de 60.000 baril /jour de sa capacité  

Pour maintenir un niveau permettant d’honorer la  livraison de gaz, les responsables de Sonatrach  sous la direction  ont décidé d’aller vers le massacre des gisements de Hassi R’mel et Hassi Messaoud. La production de gaz a énormément baissé partout sur les champs gérés par Sonatrach.

Pour compenser ce déclin, les responsables de Sonatrach ont choisi l’option d’un forcing, consistant en le détournement des volumes destinés à la  réinjection, vers la vente. La chute des niveaux des pressions est provoquée par le détournement, au quotidien, d’un volume de gaz destiné à la réinjection pour le maintien de la pression. Ce gaz est vital pour les champs de Hassi Messaoud, mais le management de Sonatrach a décidé de le vendre à l’international et sacrifier certains secteurs de Hassi Messaoud. Pour donner une illusion fausse et biaiser les chiffres et le bilan réel de l’équipe.

La même chose pour R’hourde El Baguel où des quantités de 6 millions de mètres cube étaient détournées quotidiennement vers les marchés internationaux du gaz. Ait El Kheir a également vu ses champs privés des opérations de cyclage et de maintien de pression.

A R’hourde Ennous, sur les 24 millions de mètres cube par jour, destinés au cyclage, conformément au plan de développement approuvé pour la préservation des gisements,

17 millions sont détournés vers le marché de la vente. Cette situation induit systématiquement une perte immédiate de grandes quantités de condensat et de GPL, ainsi qu’une chute importante de la pression de gisement, ceci provoquera  un épuisement accéléré et irréversible de tous ces gisements avec la perte des réserves qui avaient été mobilisées à prix fort.

A Sonatrach, on essaye d’expliquer ce déclin de la production par les retards dans la mise ne production des gisements de Sud Ouest (Touat Gas, Groupement Timimoune et groupement Reggane Nord).

Or, l’ensemble de ces projets ne va pas produire plus de 25 millions de mètres cube par jour. (Reggane Nord: 8 millions m3/j, Touat gas: 12,8 millions m3/jour et Timimoun : 4,6 millions m3/jour). En sommes, même si ces gisements commencent à produire immédiatement, il y aura toujours la moitié qui manque sur un déficit déclaré de 50 millions de mètres cube par jour.

Rabah Reghis

Renvoi

(01)-https://www.liberte-algerie.com/entretien/il-faut-proteger-sonatrach-346663?fbclid=IwAR3XbE588l54424S86-EzKPfVgquhL1c8jtnsrala4iIeG2jqlgM1G4pnWI

(02)-https://www.algerie360.com/20200927-lalgerie-a-besoin-dun-baril-a-157-dollars-selon-le-fmi/

Auteur
Rabah Reghis

 




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