L’audience disciplinaire visant Juan Branco, avocat franco-espagnol et figure médiatique controversée, s’est tenue le 15 octobre devant le barreau de Paris, dans une atmosphère chargée de tension et de solidarité.
Connu pour ses critiques ouvertes des institutions françaises et son engagement dans des affaires politiques sensibles, Juan Branco est également auteur d’essais et d’ouvrages sur la justice et le pouvoir en France. Ses prises de position provocatrices et ses interventions publiques ont souvent suscité l’admiration de certains et la polémique chez d’autres, le plaçant régulièrement au cœur de procédures disciplinaires.
Pour cette audience, une quinzaine d’avocats internationaux se sont mobilisés pour soutenir Juan Branco. Parmi eux, Saïd Larifou, avocat comorien engagé pour la justice et la liberté d’expression, a joué un rôle central. Larifou, reconnu pour ses prises de position courageuses et son engagement panafricain, a dénoncé ce qu’il a qualifié de « haine manifeste » dans la procédure, rappelant que la déontologie doit primer sur toute attaque personnelle. Il a salué le travail de Branco dans le dossier du leader politique sénégalais Ousmane Sonko, soulignant son attachement profond aux principes de justice et à la défense de causes sensibles.
Lors de sa plaidoirie, Larifou a insisté sur la nécessité de protéger la liberté d’expression et l’intégrité de la profession d’avocat. Selon lui, la procédure disciplinaire en cours ne justifie pas de sanction et constitue un précédent inquiétant si elle venait à être confirmée. Ses propos, empreints de fermeté et d’éthique, ont été chaleureusement accueillis par le public présent dans la salle, ponctués d’applaudissements nourris et de sourires complices.
Avant l’audience, Larifou avait également publié un message appelant à la mobilisation et à la cohésion de la communauté juridique pour défendre Branco, soulignant l’importance de se tenir ensemble face à ce qu’il juge être une procédure injuste et disproportionnée. Cette initiative traduit la dimension internationale et symbolique de l’affaire : il ne s’agit pas seulement de défendre un avocat, mais de rappeler que la profession doit rester un espace de liberté et de résistance face aux pressions institutionnelles et politiques.
Juan Branco, ému, a exprimé sa gratitude envers ses soutiens et souligné l’importance de cette solidarité : « Les robes noires et des citoyens français se sont réunis pour défendre des principes et tenter d’abattre une machination parmi trop d’autres ». Ses mots traduisent à la fois l’intensité du moment et l’enjeu plus large de la liberté de ton dans la profession.
La procédure disciplinaire, dont les motifs semblent liés aux critiques publiques de Branco à l’encontre du barreau et d’autres autorités judiciaires, restera en délibération jusqu’au 10 décembre 2025. Mais cette audience restera gravée dans les mémoires comme un symbole de résistance collective et de défense éthique de la profession. Elle illustre également le rôle essentiel de la solidarité internationale dans les affaires juridiques sensibles, où l’éthique et l’engagement doivent parfois l’emporter sur la peur et la prudence.
En résumé, cette journée a montré que malgré la controverse entourant Branco et la pression institutionnelle, il existe encore des voix et des gestes capables de rappeler que la robe noire demeure un symbole de courage, de liberté et de déontologie.
Djamal Guettala