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lundi 1 septembre 2025
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Aujourd’hui, j’ai 70 ans !

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Ce trois septembre au petit matin, le sablier du temps me dit que j’ai 70 ans. C’est étrange d’avoir 70 ans, c’est en même temps une date symbolique forte mais aussi une information dans une dimension irréelle.

Qu’est-ce que c’est que d’avoir 70 ans ? Si vous m’aviez posé cette  question dans le début de ma vie je vous aurais répondu que c’est la mort. Si vous me l’aviez demandé à quarante ans, je vous aurais dit que j’ai le temps d’y réfléchir. Mais elle m’est posée aujourd’hui, je vous dirais que ce matin, j’ai pris un petit-déjeuner, je me trouve face à l’ordinateur où les lignes de ma chronique défilent.

En fin de compte, je vous réponds qu’avoir 70 ans n’est pas plus signifiant que d’avoir cinquante ans ou quinze. La vie n’est pas un rendez-vous calendaire, c’est la libre décision de ce que nous voulons en faire. C’est celle de tous les jours, pas celle du rétroviseur vers le passé ni celle de la cartomancienne.

On m’avait dit qu’à cet âge, on a une perte de performance cognitive. Je n’ai jamais été autant à l’aise pour lire, réfléchir, apprécier la vie et rédiger des articles.

On m’avait dit que le corps serait au bout de l’épuisement. C’est sûr qu’il est très usé, je l’ai écrit ici même, mais je n’ai pas cessé d’en voir des plus fatigués avec pourtant vingt ou trente ans de moins. Je m’en sors bien.

On m’avait dit que je tomberai dans la nostalgie de mon passé. C’est vrai que je rédige souvent des chroniques du temps passé dans ce journal. Mais pour moi, ce n’est pas du passé, je transporte ma vie avec moi, elle n’est pas restée sur le quai d’Oran durant tout mon périple à travers le temps. Ce passé, il est mon présent.

Je lui parle, nous discutons et nous évoquons ensemble le chemin accompli, avec les bons moments ou les pires. Et il nous est agréable, à tous les deux, de partager cette discussion avec les lecteurs.

Pour moi, c’est faire le point avec lui, réfléchir et échanger, ce n’est pas le regretter. Ce passé  avance avec moi et ne peut être considéré comme une tristesse que certains appellent avec pudeur de la nostalgie. Je continuerai donc à vous le faire partager à travers mes chroniques. C’est mon présent qui s’exprime, mes opinions et mes humeurs. Mais il faut bien les lire entre les lignes.

Je suis né à Saïda, j’ai grandi à Oran et j’ai passé cinquante ans en France. Mon passé ne m’a jamais fait de réflexion sur mes pensées et mes choix. Il me les propose souvent mais jamais ne me les impose. Il sait d’ailleurs qu’il n’y a en cette matière aucune possibilité de quiconque à me les imposer.

Lorsque je suis né, de nombreuses têtes s’étaient penchées sur mon berceau et m’ont dit, tu t’appelles comme cela, tu es d’une descendance de cela et tu es voué à un avenir comme cela. Je leur ai dit, Holà, bonjour quand même !

À l’exception de mes parents qui m’ont toujours laissé libre de mes opinions et de mes choix, toute ma vie on a essayé de me dire qui je suis et ce que je dois être. On m’a dicté la nature de ma relation avec mon pays, mon identité confessionnelle et mes coutumes sociales. Toute ma vie aura été un combat pour leur dire que c’est moi qui décide, avec ma conscience des choses, ce que je suis et ce que je devrais être.

Toute ma vie je leur ai répété que je n’avais besoin de l’aide de personne et encore moins de menaces pour savoir qui je suis et ce que je ressens. Dans cette liberté d’esprit, considérée par beaucoup comme insolente et provocante, je leur ai toujours répondu que j’aime profondément ce pays merveilleux, baigné  de soleil et qui m’a vu naître. L’amour n’a pas besoin de tambours et de trompettes pour s’exprimer.

Alors, à cette vie qui m’accompagne depuis 70 ans et qui me supporte, je lui dis ce matin, on fait encore un petit chemin ensemble ?

Boumediene Sid Lakhdar

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