Dans un communiqué daté du 24 juillet 2025 et signé par son porte-parole Mohamed Elmaouloud Ramadane, le Front de libération de l’Azawad (FLA) a rejeté, sans ambages, toute forme de négociation ou de médiation avec les autorités militaires de Bamako, qualifiées de « régime militaire illégitime ».
Le mouvement armé touareg, basé dans l’Azawad, le nord du Mali, réaffirme ainsi son engagement en faveur de « la reconquête totale du territoire de l’Azawad » et l’émancipation de son peuple « par les moyens qu’il jugera lui-même légitimes et souverains ».
Ce positionnement radical intervient deux jours après la cérémonie de remise de la « Charte de réconciliation nationale » organisée à Bamako par la junte malienne. Le FLA considère ce document comme une « mascarade », dénonçant une manœuvre destinée à redorer l’image d’un régime sans légitimité, et non à répondre aux injustices structurelles vécues par les populations de l’Azawad.
Mais au-delà de cette critique adressée à la junte, une autre lecture s’impose : celle d’un message indirect adressé à l’Algérie. En effet, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune avait évoqué, lors de sa rencontre avec la presse nationale, mi-juillet, la possibilité pour Alger de renouer avec un rôle de médiateur dans la crise malienne, renouant avec la tradition diplomatique algérienne de facilitation dans les conflits sahéliens.
Le refus catégorique du FLA de « solliciter une quelconque médiation » résonne alors comme une fin de non-recevoir à cette proposition.
Cette posture intransigeante interroge. Elle pourrait être prise par Bamako comme une volonté d’Alger de s’immiscer dans ses affaires intérieures ; et quand on sait les relations particulièrement exécrables entre les deux capitales…
Par ailleurs, il y a lieu de s’interroger si la réponse des combattants touaregs est-elle l’expression d’un rejet pur et simple de l’offre algérienne, ou le reflet d’une défiance plus large vis-à-vis des processus multilatéraux souvent perçus comme biaisés ou inefficaces ?
Le FLA reproche notamment à Bamako son incapacité à honorer ses engagements passés et à enrayer une crise multidimensionnelle qui menace toute la sous-région.
En réalité, la déclaration du FLA pourrait traduire une volonté de reprendre la main sur le récit politique et militaire autour de l’Azawad, au moment où les dynamiques régionales — y compris celles portées par l’Algérie — tendent à favoriser une solution négociée.
Pour le FLA, la reconnaissance de ses revendications passe d’abord par un rapport de force, non par une médiation perçue comme prématurée, voire disqualifiée.
Reste à savoir comment Alger, traditionnel acteur central dans les dossiers sahéliens, interprétera cette prise de position : comme une crispation conjoncturelle ou comme un refus stratégique plus profond de toute solution diplomatique tant que la junte est au pouvoir. Dans les deux cas, le blocage paraît total.
La rédaction
L’avenir des Kel Tamacheq (Touaregs) est dans le recouvrement de leur indépendance. Ils sont sur leurs terres ancestrales et n’ont pas à subir les dictatures d’Alger, de Tripoli ou Bamako. Vive l’Azawad libre et indépendant !