Dans la course à la forfaiture, il aura été le premier : Azzedine Mihoubi, secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND), a déposé, hier 23 octobre, sa candidature pour la « présidentielle » du 12 décembre, envers et contre l’avis de son peuple. Ils sont comme ça, une poignée de prétendants à la magistrature suprême qui risque de dégénérer en combat de rue, un ancien premier ministre, trois anciens ministres, quelques professionnels, à postuler pour un poste qui a été définitivement terni par le règne de Bouteflika, dans une course qui, à défaut de l’emporter de l’emporter, ils auront contribué à la légitimer. Ils n’ignorent pas,pourtant, que les Algériens manifestent depuis le mois de février pour la création d’institutions de transition qui ne soient pas dirigées par des anciens membres du gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika.
Qu’importent, pour ces candidats à une carrière de président-pantin, qu’importent les conséquences de cette ambition mal placé, qu’importe si une très faible participation est attendue dans cette joute du 12 décembre qui se déroulera sous le contrôle militaire. Leur destin personnel prime sur celui de la nation. Du reste, M. Mihoubi laisse montrer une crainte à ce sujet : »J’ai réussi à collecter les (50.000) parrainages (d’électeurs) requis (…) mais le plus important pour nous n’est pas de convaincre les gens de donner leur signature mais de participer au scrutin, qui reste la seule solution à la crise », a-t-il confié aux journalistes. 
Mais que le bon peuple se rassure : Azzedine Mihoubi a respecté les formes de la parodie :  comme le dicte la loi,
il s’est présenté en personne dans la matinée au siège de l’Autorité nationale indépendante des Élections (ANIE), structure censée garantir la transparence du scrutin, a été reçu par son président Mohamed Charfi, et tout s’est déroulé dans une cordialité rare, selon des images retransmises par la télévision.