Site icon Le Matin d'Algérie

Bac 2025 : le ministre de l’Éducation entretient le doute sur un retour à la coupure d’Internet

Mohamed El Saghir Saâdaoui,

Mohamed El Saghir Saâdaoui,

Alors que l’Algérie vit, pour la première fois depuis des années, une première journée d’examen du baccalauréat sans coupure généralisée d’Internet, le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed El Saghir Saâdaoui, n’écarte pas un éventuel retour à cette mesure controversée si aucune alternative efficace n’est trouvée.

S’exprimant ce dimanche à Alger lors d’une conférence de presse organisée à l’issue du lancement officiel des épreuves du bac, M. Saâdaoui a souligné que son département étudiait actuellement plusieurs solutions techniques pour garantir la sincérité des examens, tout en évitant d’avoir recours à des interruptions du réseau. « Le secteur se concentre aujourd’hui sur la méthode la plus appropriée pour assurer l’intégrité des épreuves », a-t-il affirmé, tout en rappelant que « la crédibilité du bac ne saurait être compromise ».

Cependant, le ministre reconnaît que le recours à la coupure d’Internet reste encore envisagé « parmi les dispositifs possibles », bien que les efforts se poursuivent en parallèle pour identifier des alternatives « plus efficaces et moins préjudiciables ».

Une mesure sous le feu des critiques

L’Algérie a instauré, depuis plusieurs années, des coupures d’Internet — totales ou partielles — durant les examens du baccalauréat, afin de prévenir les fuites de sujets via les réseaux sociaux. Si cette mesure a permis d’endiguer certaines pratiques frauduleuses, elle a également soulevé une vive polémique, notamment parmi les acteurs économiques, les entreprises numériques et les citoyens, en raison de ses effets néfastes sur les activités commerciales, bancaires et les services en ligne.

Face à cette levée de boucliers, les autorités ont progressivement réduit la durée des coupures lors des sessions précédentes, tout en explorant d’autres voies, comme le blocage ciblé de certains sites ou le renforcement de la surveillance au sein des centres d’examen.

Vers un changement de stratégie ?

« Si une méthode alternative permet de garantir le même niveau de sécurité sans perturber les autres secteurs, elle sera adoptée », a indiqué le ministre, faisant référence aux plaintes récurrentes des opérateurs économiques impactés par ces coupures.

Cette déclaration, en demi-teinte, laisse entendre que la suppression définitive de la coupure d’Internet n’est pas encore actée. Elle traduit aussi les dilemmes auxquels est confronté le gouvernement, pris entre les exigences de transparence des examens et celles d’un environnement économique de plus en plus numérisé.

En attendant, l’expérience de cette première journée sans interruption du réseau national est scrutée de près, autant par les responsables du secteur que par l’opinion publique, qui espère voir émerger une solution durable conciliant efficacité et modernité.

Samia Naït Iqbal

Quitter la version mobile