Mercredi 19 décembre 2018
Bachir Chekri ou le Maradona Akboucien !
Il y a des hommes dont la disparition n’est qu’une naissance éternelle. Il est incontestablement clair que la chance ne signifie nullement ce fait de savourer cet état d’opulence dont dispose l’être humain dans ce bas monde durant une période, une décennie voire toute une vie.
La vraie chance reste cette singulière aubaine de se voir garantir une bribe de place dans l’honorable aire de l’histoire, là où sont rares les personnes qui y résident. Pour certains, la mort n’est guère cette extinction physique ou cette éternelle absence corporelle.
La véritable présence réside tout simplement dans cet acte de recommencer la vie par le truchement de la mémoire populaire ! Bachir Chekri est née en 1951 à Iaamouren, un village situé au nord de la commune d’ighrem. Un village qui a laissé ses empreintes en matière de lutte anticoloniale, la bataille d’Iaamouren demeure historiquement renommée voire ancrée dans les annales de l’histoire algérienne, des acteurs de la révolution ont d’ailleurs témoigné sur l’atrocité de cet illustre accrochage d’une part et sur le triomphe des éléments de l’ALN durant cette grande bataille et ce dans différents titres nationaux d’autre part.
Bachir, tout petit, était charmé par la balle ronde ! Ses débuts avaient eu lieu en 1965 avec la légendaire équipe de l’U.S.P.A. Etant dans la catégorie des cadets, on lui a précocement reconnu le talent d’un fin technicien du ballon digne d’un Maradona.
Malgré les propositions affriolantes d’autres grandes équipes à l’échelle nationale, à l’instar de la JSMB, l’ESS, le MCA et l’USMA, Bachir n’a pas osé quitter Akbou par amour à sa ville, il est demeuré l’idole favorite de la population akboucienne durant des années. Sa renommée est scintillante tout en s’étalant d’ailleurs dans tout l’est algérien. Bachir est resté fidèle à ses fans.
En l’année 2005, et précisément le 15 juillet 2005 la ville d’Akbou et à l’initiative des autorités communales a organisé un jubilé en l’honneur de cette grande vedette du football avec la participation distinguée des stars algériennes entre autres Mennad, Ait El Djoudi, Salhi Abdelhamid, Hamimi et autres grandes figures du football algérien. Ce jubilé se voulait une consécration pour Bachir, un joueur hors norme de par ses qualités qui ont émerveillé plus d’un. Bachir est décédé un 2 février 2012, laissant derrière lui un vide que nul ne peut combler.
Quand les hommes disparaissent avant que la mort l’exige, c’est le cas le plus orgueilleux. Mourir, en laissant derrière soi une œuvre, un talent, est une renaissance immortelle.