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Bengrina : « Tebboune remportera la présidentielle, la compétition portera sur la deuxième place »

Tebboune Bengrina

La nouvelle Algérie : Tebboune et Bengrina main dans la main pour un second mandat.

Dans une interview accordée au site électronique en langue arabe ultra-Algérie, le chef du Mouvement de la construction nationale (arabo-islamiste), Abdelkader Bengrina, révèle que Abdelmadjid Tebboune est celui qui remportera la victoire de la prochaine présidentielle.

Pas besoin d’institut de sondage en Algérie. Tout est transparent ! La pseudo-présidentielle est pliée. C’est Abdekader Bengrina, soutient patenté de Tebboune, qui le confirme.

En homme apparemment au fait des secrets de l’Etat profond, l’islamiste en cravate ajoute que le seul de ce scrutin qui n’en est pas un consistera à savoir à qui des deux lièvres, Youcef Aouchiche et de Abdelaali Hassani Cherif  reviendra la deuxième place. Tout le reste n’est qu’habillage.

A la question de savoir qui des trois candidats Abdelmadjid Tebboune, Youcef Aouchiche et Abdelali Hassani Chérif est le plus susceptible de remporter le siège présidentiel, le chef de file d’Al Bina, répond sans ambages sans une pointe d’hésitation : « La réponse attendue de nous, bien sûr, est de dire que le candidat le plus susceptible de gagner est notre candidat, Abdelmadjid Tebboune ».

Puis il tente une esquive en ajoutant : « Mais la véritable personne qualifiée pour répondre à cette question est le peuple algérien qui a vu l’expérience de cet homme et connaît ses compétences pour ce poste, cela, bien sûr,  sans nuire aux autres prétendants ».

« Notre candidat c’est le gagnant »

Se faisant la voix des décideurs de l’ombre, Abdelkader Bengrina soutient : « Il y a presque un consensus sur le fait qu’il est l’homme de la situation et qu’il n’a pas de concurrent. La logique dit que la popularité de notre candidat s’est encore accrue, il gagnera donc à une écrasante majorité ».  Ce n’est pas une simple lubie de cet individu qui a fait de son jeune fils un député ! C’est la triste réalité de la politique sous Tebboune et Chanegriha.

Bon prince, Bengrina souligne comme pour ne pas moucher l’orgueil des deux autres candidats fantoches, il souffle : « L’enjeu de la compétition est qui occupera désormais la deuxième place ».

Comble de la politique en Algérie, Abdelkader Bengrina se fait faiseur de président : « Nous avons mentionné dans des discours et déclarations précédents que le candidat choisi par le Mouvement de la Construction Nationale sera celui qui remportera le combat par  « KO » ».

Les potentiels électeurs peuvent ne pas se déplacer aux urnes le 7 septembre, Bengrina a confirmé en clair tout ce que les Algériens savent déjà.

La déclaration est on ne peut plus explicite et n’a nullement besoin de décryptage.

Du reste, on ne peut soupçonner le chef du Mouvement pour la construction nationale, celui-là même qui a eu une expérience assumée de lièvre patenté à l’occasion de la mascarade présidentielle de 2019, d’avoir le don de divination, de jouer les Mme Soleil ou aux ex-diseuses de bonnes aventures (Chouwafates) de Bab Azzoun pour prédire qui remportera la présidentielle anticipée de septembre prochain.

Non, Bengrina n’est pas celui qui  prétend  savoir mais bel et bien celui qui est sûr de ce qu’il dit, étant dans le secret des décideurs.

Depuis qu’il s’est émancipé de l’autorité de Mahfoud Nahnah, au milieu des années 1990, pour  intégrer le CNT et ensuite devenir  ministre sous Liamine Zeroulal puis sous Bouteflika, le  petit instituteur et  agitateur islamiste d’Ourgla est bien en cours dans le sérail dont il est tenu  informé du moindre bruissement ou tractation. 

N’at-il pas fourni la preuve, lors de la mésaventure de l’hiver dernier, de Saïda Neghza qui a quitté précipitamment le pays après avoir critiqué la politique économique de Tebboune ?

Pour autant, ce que dit Bengrina relève beaucoup plus de la discussion du café du commerce que d’une révélation ou mieux, d’une fuite organisée pour dérouter les autres concurrents. 

L’investiture d’Abdelmadjid Tebboune, au terme d’un processus électoral, qui tient du pur  formalisme démocratique, est une évidence. La révélation qui n’en est pas une se sait autant que se voit. Si ce n’est par intérêt et ou carriérisme, on peut se demander pourquoi le crypto-islamiste Bengrina s’aligne derrière Tebboune au lieu de soutenir la candidature de Abdelaali Hassan Cherif qui est de la même engeance idéologique que lui. Les deux appartenant au courant algérien de l’internationale islamiste des Frères musulmans. 

En vérité  la révélation ce politicien d’opérette qu’est Bengrina ne fait que confirmer ce que le citoyen lambda de n’importe quelle contrée du pays sait déjà : Abdelmadjid Tebboune sera le  président de la république jusqu’à l’horizon 2030. 

Du coup, la participation de Youcef Aouchiche du FFS et de Hassani Cherif du MSP ainsi que le discours et les mises en scène électorale qu’ils s’apprêtent à développer durant les deux semaines de la campagne électorale  qui commence demain jeudi 15 août ne sont que folklore. Un mauvais  spectacle de piètres amuseurs de foire. 

Samia Naït Iqbal

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