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Benjamin Netanyahu : « Nous sommes en guerre »

La guerre reprend entre Israéliens et Palestiniens

Israël et la bande de Gaza sont de nouveau en guerre, a affirmé Benyamin Netanyahu, après le déclenchement d’une offensive militaire massive et surprise du Hamas, qui a tiré des milliers de roquettes et infiltré des combattants en territoire israélien.

Sur place, la situation reste très chaotique, avec un décalage entre la version officielle de l’armée et les images sanglantes qui circulent sur les réseaux sociaux. Vingt-deux personnes ont été tuées par balles en Israël depuis le début de l’offensive, ont indiqué les services de secours israéliens dans un communiqué en début d’après-midi.

« Nous sommes en guerre » a déclaré ce samedi 7 octobre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, dans un message vidéo avertissant que le Hamas paierait « un prix sans précédent » après le déclenchement d’une offensive militaire surprise du mouvement islamiste au pouvoir à Gaza.

« Il ne s’agit pas d’une simple opération ou d’un cycle de violence, mais bien d’une guerre », a poursuivi le chef du gouvernement israélien, avant de préciser : « Nous sommes en guerre et nous allons gagner ». Surpris en plein Shabbat par les roquettes tirées depuis la bande de Gaza ce samedi matin et l’infiltration « à l’aide de parapentes motorisés » des combattants du Hamas, Israël a déclenché en riposte l’opération « Épée de fer ».

La correspondante de Rfi à Tel-Aviv, Emmanuelle Elbaz Phelps, rapporte que le Premier ministre israélien dit avoir donné l’ordre de nettoyer les localités infiltrées aux petites heures par les hommes de la branche armée du Hamas. Les réservistes ont été appelés au front.

Rarement la plus grande armée du Moyen-Orient n’a été autant mise en échec, souligne le correspondant de Rfi à Jérusalem, Sami Boukhelifa. L’attaque de ces commandos palestiniens a été fulgurante. Elle est menée sur trois fronts : sur terre, depuis la mer où ces combattants ont débarqué sur des plages israéliennes, et depuis les airs, à la fois via les tirs de roquettes, mais aussi en parapentes motorisés, selon la cellule de communication de guerre des Brigades Azzedine Al Qassam, branche armée du Hamas.

Une situation chaotique sur place

Depuis ce samedi matin, la situation en Israël est chaotique, avec une dissonance totale entre les explications quasi-inexistantes de l’armée et de la frange politique aux habitants, et ce que les civils voient, suivent et découvrent sur les réseaux sociaux.

Les chaînes d’information et les stations de radio ont interrompu leur programme pour informer au maximum le public, et se voient devenues des standards téléphoniques, relais entre les civils en détresse et l’armée. Par exemple, une mère qui téléphone et l’on peut l’entendre supplier en chuchotant aux journalistes : « Envoyez-nous l’armée, on vous en prie, les terroristes sont derrière la porte, je ne sais comment protéger mes enfants. »

Une autre a téléphoné à la plus grande chaîne de télévision israélienne et déclare avoir vu des images de sa famille kidnappée dans la bande de Gaza. Ce ne sont pas des informations officielles, absolument pas relayées par l’armée. D’autres cherchent leurs proches injoignables, après une fête en forêt la nuit dernière. Chacun relaie sur sa page Instagram ou son compte Facebook les messages des autres.

Des images sanglantes sur les réseaux sociaux

Les hôpitaux appellent aux dons du sang. Des images sanglantes ont été publiées sur les réseaux sociaux par les comptes du Hamas et d’autres factions palestiniennes et trouvent leur chemin vers les téléphones des civils israéliens. Des vidéos effroyables de soldats morts, baignant dans leur sang. Des civils innocents, abattus en pleine rue, d’autres enlevés et envoyés vers Gaza. Et des combattants du Hamas paradant triomphalement, au milieu de chars israéliens dans des bases militaires désertées.

Cependant, ces images n’ont pas été authentifiées, mais semblent laisser peu de place au doute. Les troupes israéliennes ont été mises en déroute par les commandos du Hamas.

La branche armée du Hamas qui a publié une vidéo montrant au moins trois hommes en tenue civile manifestement apeurés, détenus par une escouade d’hommes armés aux visages floutés, affirmant qu’il s’agissait d’ « ennemis » capturés. « Images de (membres des) Brigades al-Qassam (la branche armée du Hamas, NDLR) capturant plusieurs soldats ennemis pendant la bataille (l’opération) Déluge d’Al-Aqsa », indique une phrase sur fond noir au début de la vidéo, sans son. Des signes en hébreu en arrière-plan laissent penser que la vidéo a été tournée du côté israélien du point de passage d’Erez entre Israël et la bande de Gaza.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dénoncé la prise en otage de civils en violation du droit international et a réclamé leur libération, après l’offensive du Hamas contre Israël. « Les nouvelles de civils pris en otage chez eux ou à Gaza sont effroyables. Cela va à l’encontre du droit international. Les otages doivent être libérés immédiatement », a-t-il déclaré sur X.

Pendant ce temps, les sirènes continuent de retentir depuis ce matin, du nord au sud du pays, ainsi qu’à Jérusalem. Ces faits sont à peine relayés par les officiels ou les reportages israéliens, où l’on déclare que des combats se déroulent dans les localités israéliennes. Une réunion du cabinet de sécurité est prévue dans la journée.

L’État hébreu a également fermé ses points de passage, depuis et vers la Cisjordanie occupée, car le Hamas appelle tous les Palestiniens des territoires occupés au soulèvement général. Israël redoute donc une attaque à sa frontière nord, depuis le Liban et la Syrie.

L’Autorité palestinienne est également en état d’alerte. Ses hôpitaux ont déclenché une opération spéciale, pour accueillir des blessés de Gaza. Beaucoup s’attendent à une lourde riposte israélienne, contre l’enclave côtière palestinienne, où vivent plus de deux millions d’habitants.

Avec Rfi

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