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samedi, 1 novembre 2025
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Bijoux royaux, bijoux de la République française

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Cette chronique aurait pu être rédigée au lendemain du vol des bijoux du Louvre. Mais elle aurait été inopportune et peut-être mal interprétée.

Le sujet m’était immédiatement apparu car tout part de la mémoire d’une phrase du président François Mitterrand dans les premiers moments de son mandat.

Il avait reçu des chefs d’État dans la grande Galerie des Glaces du Château de Versailles pour une réception fastueuse. Le reproche qui lui avait été fait avait créé une grosse polémique. Effectivement, cela semblait tout à fait contraire aux idéaux d’un homme qui revendiquait le pouvoir au parti socialiste sur un programme de vaste changement social.

Et puis également cela avait choqué de voir la république honorer le lieu du pouvoir royal qui avait été l’une des causes des malheurs de la population depuis deux millénaires. Jeune étudiant dans mes dernières années, je faisais partie de ceux qui avaient été choqués.

Mais il faut parfois un petit rien pour vous convaincre de votre erreur. Ce fut par la réponse qu’avait donné François Mitterrand pour justifier son choix. « La république est dans ses meubles », avait-il rétorqué. Au-delà de la passion, de la colère et de l’incompréhension, j’avais trouvé dans cette phrase une justesse historique incontestable. Deux raisons en feront mon argumentation.

La première est que ces bijoux sont transmis par l’histoire à la république qui les avait payés chèrement. D’une part par les sacrifices humains de la Révolution française puis le long combat pour la république qui avait été immédiatement reniée après cette épisode glorieux. Puis d’autre part parce que l’État les avait achetés pour le compte du musée du Louvre. Ces bijoux sont bien l’appartenance de la république. Elle n’a pas à en avoir honte. Et cela, je le proclame pour toutes les républiques du monde. Mon exemple n’est que le fruit d’une actualité.

Pas plus que la république n’aurait de raison à avoir honte des fastes du Château de Versailles et de sa prestigieuse Galerie des Glaces. Elle doit montrer qu’elle n’est pas en guenille, pourquoi devrait-elle avoir honte de la splendeur qui est devenue la sienne en toute légitimité.

L’Algérie devrait-elle détruire les très beaux bâtiments de ses centre-villes construits dans l’architecture de la Troisième république ? C’est son patrimoine et nous sommes fiers de posséder ce qui nous remplit d’orgueil. Pourquoi les grandes villes algériennes devraient-elle se déposséder de ces patrimoines qu’elle a récupérés de son sang et de ses larmes ?

La seconde raison est corollaire à la première. Pourquoi ne rappelle-t-on pas, en cette occasion du vol des bijoux du Louvre, les extraordinaires compétences, manuelles et artistiques, des artisans qui ont honoré l’humanité au long de son histoire. En exemples, depuis les peintures rupestres, les vestiges archéologiques des grands monuments des civilisations et du talent dans l’art de la joaillerie, ce qui nous ramène aux fabuleux bijoux du XIXe siècle dérobés au Louvre. 

La référence diffusée par les médias a surtout concerné la valeur inestimable des bijoux et les personnalités de la noblesse qui en étaient les propriétaires. Ou cela a été le cas mais tellement en arrière-plan, à si bas bruit, que je ne m’en souviens pas.

Oui, toutes les républiques sont dans leurs meubles, palais et objets. Elles les ont produit par la peine des hommes, pas par l’oisiveté et la fortune insolente des pouvoirs royaux.

Bon, je peux assurer les lecteurs que je ne fais pas partie de la bande des voleurs recherchés. Mes cadeaux à ma tendre algéroise sont bien plus modestes en valeur pécuniaire mais tellement inestimables en leur amour. 

Boumediene Sid Lakhdar

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